Voici l'histoire de la maison saine et écologique que nous avons fait construire à Sainte-Adèle (Laurentides), en 1998. Mais avant de débuter, permettez-moi de me présenter.

Diplômé en science politique, en communication et en journalisme, je ne connaissais rien à l’habitation - à part la tonte du gazon et la peinture de la maison de mes parents - avant d’être embauché par l’hebdo montréalais Habitabec, en 1989. Rapidement, je me suis passionné pour des concepts tels la qualité de l’air, l’efficacité énergétique et l’énergie solaire, initié par des professionnels, dont l’architecte Christian Ouellet, spécialisé en bioclimatique, ainsi que par les chercheurs de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), Chris Ives, Don Fugler, Virginia Salares et Jim White en particulier.

Surprise : c’est en lisant les recherches de la SCHL que j'appris que, chez mes parents, je m’étais probablement intoxiqué à petit feu en couchant non loin de l'entrée électrique durant mon enfance, puis à l'adolescence en déménageant au sous-sol moisi et sentant le mazout, en appliquant des pesticides, en utilisant de la peinture à l’huile dans des endroits mal ventilés et en me lavant au Varsol! De 1985 à 1990, ma conjointe et moi vivions dans un logement trop humide, trop chaud et mal ventilé, et nous respirions les vapeurs d’une moquette bas de gamme et d’armoires en panneaux de particules liées à la résine d’urée formol émettant des vapeurs de formaldéhyde irritantes et sensibilisantes. Leçon numéro un : j’étais un cordonnier mal chaussé !

Une maison de bois massif « chaleureuse » ...

En 1991, ma conjointe et moi achetions une maison canadienne, bâtie en 1977 selon la technique pièce-sur-pièce par Les maisons d'autrefois du Québec : murs faits d’arbres équarris de cinq pouces (12 cm) d’épaisseur, empilés à l’horizontale, et joints scellés à la fibre de verre puis finis d’un ciment appliqué sur une latte métallique. Fait surprenant, la maison n'était pas trop confortable car, malgré le faible niveau d’isolation de ces murs (environ R-6,5, ou, en système métrique, RSI 1,45), ceux-ci étaient passablement étanches à l’air, pas trop vitrés et agissaient comme une masse thermique ralentissant les pertes de chaleur.

L'étanchéité (3,29 changements d'air à l'heure lors d'un test d'infiltrométrie à 50 pascals) n'était pas extraordinaire, mais suffisante pour que le ventilateur de salle de bain et la sécheuse aspirent la fumée du foyer dans la maison (la cheminée de maçonnerie prenait des heures à se réchauffer et donc à « tirer » la fumée dehors)! Leçon numéro deux : les ventilateurs d’extraction ont besoin d’une prise d’air extérieur.

... mais sombre

Autre imperfection : la maison était construite sur une dalle de  de blocs de béton et le plancher du rez-de-chaussée, mal isolé, était froid. Mais c’est le manque de lumière naturelle qui nous dérangeait le plus, dans cette maison. La plupart des fenêtres (étroites et à carrelages) étaient orientées au sud-est, mais la corniche de toit (de 4 pieds ou 1,2 m de largeur) empêchait le soleil de nous chauffer et de nous éclairer gratuitement.

Leçon numéro trois : le jour où je me construirais, je penserais au design solaire passif, mais surtout aux principes des maisons saines pour leurs habitants et la planète, développé par la SCHL.

Cliquer ici pour lire la première partie de la description de notre deuxième maison, bâtie à Sainte-Adèle en 1998. Et voici la deuxième partie.

Bonne lecture!