Courrier
Lettre d’un grand-père indigné (article paru à l'hiver 2021)
Je ne suis pas à l’aise avec cet article, où l’auteur écrit « qu’aucune étude n’évalue les risques [de la 5G] pour ma santé ». Veuillez lire cet article dans le journal The Guardian : 5G confirmed safe by radiation watchdog.
Au lieu d’écrire une lettre à votre petit-fils, expliquez-nous clairement à quelle puissance et quelle fréquence sont détectés les effets néfastes. S’il y a désaccord entre les diverses études, expliquez-nous ce qui peut causer ce désaccord.
La lumière visible (385 THz pour le rouge) a une fréquence au moins six mille fois plus élevée que la plus haute utilisée pour la 5G onde millimétrique (52 GHz). Le soleil nous bombarde de ce brouillard électromagnétique, la lumière, qui elle aussi cause des cancers. Mais on n’écrit pas « conspiration » à propos de la lumière du jour. On comprend qu’il faut se protéger du soleil direct du midi, mais qu’on est très à l’aise dans le soleil du matin et du soir, inoffensif.
De la même façon, on comprend qu’il est dangereux de se tenir debout devant une tour cellulaire de 100 watts, mais qu’on n a rien à craindre d’un routeur Wi-Fi d’une puissance de 5 watts.
Encore une fois, quantifiez les risques que vous identifiez.
Jean-François C. Lemay
Architecte RIBA
Réponses
1. L'évaluation sanitaire officielle des ondes de télécommunications a été concoctée par les télécoms elles-mêmes, dans leur enthousiasme pour déployer leurs systèmes et réaliser des profits. Les télécoms ont constitué leur agence, l'ICNIRP (citée par The Guardian), qui a pour seul but de maintenir élevés les niveaux de radiations considérés comme "sanitaires". Quand les télécoms prétendent que la science est de leur côté, elles mentent effrontément. Elles entretiennent le mensonge malgré les actions de nos députés à Ottawa, en maintenant un lobby soutenu (deux interventions par jour, en moyenne) vis-à-vis des hauts niveaux du gouvernement fédéral.
Voir le rapport du comité permanent de la santé Les radiofréquences et la santé des Canadiens et l'article The Lies Must Stop - Disband ICNIRP.
- Paul Héroux, PhD, professeur de toxicologie des ondes, Faculté de médecine de l'Université McGill invitroplus.mcgill.ca
2. L’impact négatif de la 5G n’est pas seulement lié aux fréquences utilisées, mais aussi à la nature du signal en formation de faisceaux qui reste beaucoup sur les planches à dessin. La peau est le plus grand organe visé [car les ondes millimétriques sont moins pénétrantes] et on sait maintenant que cet organe a un effet immunologique profond dans tout le corps.
Dans un avenir prévisible, il sera nécessaire que toute antenne 5G soit jumelée avec des antennes 3G et une 4G afin de connecter les milliards d’appareils existants déjà disponibles. La 4G LTE restera la technologie à utiliser pour la voix. Telle que notre poursuite contre la Federal Communications Commission et notre site Web ehtrust.org le documentent amplement, la 3G et la 4G causent le cancer, des dommages à l’ADN, des effets sur la reproduction et une foule d’impacts immunologiques et autres qui affecteront davantage les très jeunes et les personnes âgées.
- Devra Davis, épidémiologiste, ancienne conseillère du Président Bill Clinton et fondatrice de l’Environmental Health Trust
3. Un simple lecteur de radiofréquences permet de constater que la plupart des gens sont exposés à une densité de micro-ondes beaucoup plus élevée en provenance des routeurs Wi-Fi et autres technologies sans fil à proximité plutôt que des tours cellulaires, plus puissantes certes, mais en général assez éloignées.
Voici la littérature révisée par des pairs sur les effets du Wi-FI :
https://ehtrust.org/peer-reviewed-research-studies-on-wi-fi/
Une centaine d’études ont déjà démontré les nombreux effets néfastes des ondes millimétriques :
https://maisonsaine.ca/sante-et-securite/electrosmog/un-futur-sans-fil-5g.html
Pour quantifier les risques, lire ces références des divers effets biologiques des ondes radio et les minuscules intensités qui les déclenchent :
https://bioinitiative.org/wp-content/uploads/pdfs/BioInitiativeReport-RF-Color-Charts.pdf
Contrairement à la lumière, la vie sur terre ne s’est pas développée au contact des ondes artificielles pulsées et polarisées, certaines des qualités expliquant leur nocivité. Polarization: A Key Difference between Man-made and Natural Electromagnetic Fields, in regard to Biological Activity
nature.com/articles/srep14914
L’industrie du sans-fil a avoué en commission sénatoriale américaine ne jamais avoir financé d’études sur les effets sanitaires possibles de la 5G :
https://www.blumenthal.senate.gov/newsroom/press/release/at-senate-commerce-hearing-blumenthal-raises-concerns-on-5g-wireless-technologys-potential-health-risks
L’article du Guardian cite l’ICNIRP, un « club privé complaisant » financé principalement par le gouvernement allemand qui héberge ses bureaux et dont la majorité des 14 membres de sa commission ont effectué des recherches partiellement financées par l’industrie, selon les eurodéputés Michèle Rivasi et Klaus Buchner, auteurs du rapport ICNIRP : Conflits d’intérêts, Capture règlementaire et 5G sur michele-rivasi.eu. Les membres de cette commission « ne devraient pas avoir eu de connections avec l’industrie depuis trois ans », affirme l’ICNRIP pour expliquer leur impartialité bidon.
Dans la plupart des pays, les directives de l’ICNIRP sont les normes de facto pour une exposition sûre aux RF et aux CEM, malgré sa prétention maintes fois dénoncée que les seuls effets nocifs prouvés des ondes sont l’échauffement des tissus ou la stimulation nerveuse par exposition (voire une induction électrique) aigue. Or plusieurs effets délétères ont été démontrés à des expositions chroniques des milliers de fois inférieures aux limites thermiques/inductrices.
L’Académie américaine de pédiatrie réclame de nouvelles lignes directrices protégeant la santé des enfants https://ecfsapi.fcc.gov/file/7520941318.pdf
Selon l’éditeur de Microwave News, Louis Slesin, qui suit le dossier de l’électrosmog depuis les années 1970, le vice-président de l’ICNIRP, Eric Van Rogen, a menti en affirmant en 2020 : « Il n’y a aucune preuve de toutes [ces] informations scientifiques pour l’induction du cancer par les champs de radiofréquences. »
En fait, en 2018, le US National Toxicology Program a conclu avoir trouvé des « preuves évidentes » que l’exposition aux rayonnements de radiofréquences peuvent mener au cancer. « C’est l’étude la plus importante et la plus persuasive, mais guère la seule », souligne Slesin dans son texte The Lies Must Stop Disband ICNIRP Facts Matter, Now More Than Ever.
« À mon avis, l'exposition aux radiofréquences (RF) provoque probablement des gliomes et des neurinomes et, étant donné les preuves humaines, animales et expérimentales, j'affirme qu'à un degré raisonnable de certitude scientifique, la probabilité que l'exposition aux RF provoque des gliomes et des neurinomes est élevée. » Son rapport de 176 pages contient 443 références.
Enfin, M. Lemay, je vous invite aussi à lire les récentes recommandations de la Commission du New Hampshire sur les effets sanitaires et environnementaux de la 5G :
https://maisonsaine.ca/sante-et-securite/electrosmog/5g-la-commission-du-new-hampshire-prone-la-precaution.html
Salutations cordiales,
André Fauteux, éditeur
Magazine La Maison du 21 siècle