Les premiers modules photovoltaïques (PV) raccordés au réseau électrique français, en 1992, produisent encore au-delà des 80 % d'efficacité de production habituellement garantis par les fabricants après 25 années de production d'électricité solaire : de marque Kyocera, ces modules japonais produisaient en moyenne 91,7 % de leur puissance initiale après 20 ans et 79,9 % après 31 ans, selon des tests de laboratoire indépendants commandés en 2023 par l'association Hespul qui avait installé ces modules.
Hespul conclut que « ces résultats confirment ceux de différentes études scientifiques faisant référence sur le sujet. C’est le cas des études produites par le National Renewable Energy Laboratory aux États-Unis et par l’Université de Ljubljana en Slovénie, ainsi que par les tests réalisés sur une installation de plus de 40 ans : TISO en Suisse. Plus d’informations sur ces publications sur www.photovoltaique.info [animé par Hepsul]... Ces tests achèvent ainsi de démontrer la fiabilité du photovoltaïque, qui est une technologie fiable et mature ayant la capacité de devenir une des sources majeures d’énergie en France et dans le monde. »
Hydro-Québec souhaite d'ailleurs financer l'installation de 125 000 sytèmes d'autoproduction d'énergie solaire raccordés à son réseau d'ici la fin de la décennie. Le 3 août, La Presse rapportait qu'en 2026, Hydro offrira environ 500 $ le kilowatt, soit de 10 à 15 % du prix d'un système PV qui revient à moins de 3 000 $ le kilowatt raccordé au réseau, donc sans batteries. Les autoproducteurs qui adhèrent à l'option de mesurage net d'Hydro-Québec se voient créditer sur leur facture d'électricité les watts non consommés qui sont dirigés sur le réseau public.
Au Québec, on bénéficie en moyenne de 1 100 à 1 200 heures de plein ensoleillement par année, soit de 100 heures par mois. Ainsi, chaque kilowatt de puissance crête (potentiel maximal en plein soleil) de panneaux photovoltaïques installés à un angle correspondant à la latitude (45 degrés à Montréal) peut produire jusqu’à 1 200 kWh par année (3,3 kWh en moyenne quotidienne), ce qui représente environ 120 $ d’électricité par année au tarif d’Hydro-Québec d'environ 10 ¢/kWh taxes incluses. Une installation PV totalisant 4 kW peut produire en moyenne jusqu’à 4 800 kWh par année ou 13 kWh par jour.
Hespul et dix autres partenaires européens collaborent au sein du consortium FORESi, créé en janvier pour développer le recyclage des modules PV pendant trois ans. À défaut de pouvoir être réutilisés ou réparés, leur silicium récupéré pourra servir à fabriquer de nouveaux modules ou des batteries, rapporte le magazine La Maison écologique. En fin de vie, le quota de recyclage des modules PV en France est de 94,7 %, selon le groupe norvégien Otovo, leader du solaire résidentiel en Europe avec plusieurs milliers d'installations.
L'Europe a une bonne longueur d'avance sur l'Amérique du Nord en matière de recyclage des modules PV, admet l'Association canadienne des énergies renouvelables, qui replace ce fait dans son contexte dans une fiche sur le sujet : « le Programme des Nations Unies pour l’environnement estime que 50 millions de tonnes métriques de déchets électroniques (ordinateurs, télévisions, téléphones cellulaires, etc.) sont produites chaque année dans le monde. Les panneaux solaires ne représentent que 0,5 % de ce total, soit environ 250 000 tonnes, selon un rapport de 2016 de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). La tendance est à la hausse, et le secteur en est
conscient. Il s’ingénie à augmenter le nombre de matériaux mis au rebut qu’il peut récupérer et réutiliser, pas seulement pour des raisons de durabilité, mais aussi pour les retombées financières de chaque composant démantelé. »
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Hydro-Québec veut 125 000 autoproducteurs d'énergie solaire (dossier en 2 parties)
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