Source : Centre d’écologie urbaine de Montréal 

Vagues de chaleur, imprévisibilité météorologique, inondations : les effets des changements climatiques sur nos milieux de vie sont de plus en plus tangibles. Pour mieux s’y adapter, plusieurs aménagements peuvent rendre nos bâtiments plus résilients. Parmi ceux-ci, la renaturalisation se présente comme une solution simple et efficace. Le projet Sous les pavés, mené par le Centre d’écologie urbaine de Montréal (CEUM), vise à faire connaître ses nombreux avantages aux propriétaires et gestionnaires immobiliers.

« Les impacts déjà bien tangibles des changements climatiques placent les enjeux d’adaptation à ceux-ci au cœur des préoccupations tant des citoyens, des décideurs que des gestionnaires. Dans un contexte réglementaire en pleine évolution, déminéraliser ses surfaces asphaltées se présente comme une solution flexible et efficace pour s’adapter à la crise climatique. Renaturaliser, c’est avantageux pour la santé et le bien-être des occupants, pour l’environnement et pour le porte-monnaie! », indique Véronique Fournier, directrice générale du CEUM.

Des avantages financiers intéressants

La renaturalisation comporte plusieurs avantages financiers intéressants. Les arbres et arbustes bien positionnés autour des bâtiments peuvent diminuer les coûts de chauffage en hiver jusqu'à 15 % et les frais de climatisation en été jusqu'à 50 %, selon l’Institut de recherche en biologie végétale (IRBV) de l’Université de Montréal. Des économies non négligeables, surtout en vue des canicules qui sont à nos portes.

De plus, force est de constater que la présence de verdure sur un terrain le rend plus attrayant. Les études sur l’apport des arbres démontrent que leur présence accroît la valeur marchande des propriétés de 7 à 15 %, selon le même rapport de l’IRBV1.

Un aménagement extérieur axé sur le bien-être

La renaturalisation est votre meilleure amie pour lutter contre les îlots de chaleur.

Les régions urbaines du Québec font face à des vagues de chaleur de plus en plus intenses et fréquentes et l’asphalte ne fait qu’amplifier leurs effets car les larges surfaces non réfléchissantes absorbent et stockent l’énergie solaire.

La renaturalisation est d’ailleurs votre meilleure amie pour lutter contre les îlots de chaleur. La différence de température entre un îlot de chaleur et une zone verdie peut être très importante; en été, la température dans une zone asphaltée peut atteindre jusqu’à 12 °C de plus que celle d’un parc avoisinant. Renaturaliser est ainsi une manière simple et efficace d’améliorer la qualité de vie des occupants de vos bâtiments.

Les arbres urbains ont également un rôle utile de purification de l’air. Le feuillage absorbe de nombreux polluants atmosphériques comme l’ozone, le dioxyde de soufre et le gaz carbonique. De plus, les plantes permettent d’intercepter les particules fines, source de problèmes respiratoires, qui seront par la suite déposées au sol avec la pluie. Dans l’air des rues dépourvues d’arbres, 10 000 à 12 000 particules par litre d’air sont recensées, contre 3 000 particules dans les rues bordées d’arbres.

Une gestion plus durable des eaux de pluie

La surabondance des surfaces pavées en milieu urbain est également source de problèmes pour la gestion de l’eau. Dans un contexte où l'on s’attend à une augmentation de la quantité et de l’intensité des précipitations, la présence de surfaces imperméables comme l’asphalte augmente la pression sur les infrastructures existantes. Ces dernières n’ayant pas été conçues pour accueillir autant d’eau, il n’est pas rare d’observer des débordements. Pour contrer ce problème, les municipalités passent à l’action. Adopté en juin 2020, le règlement 20-030 de la Ville de Montréal, par exemple, prévoit un débit de rejet maximal pluvial pouvant être redirigé vers le système d’égout municipal. Retirer les surfaces pavées de sa propriété est ainsi une manière d’anticiper les réglementations à venir. 

Le tout en béton, une approche en voie de disparition

En effet, le règlement 20-030 n’est que la pointe de l'iceberg. De plus en plus de villes passent à l’action pour adapter leurs infrastructures aux changements climatiques. Le climat occupe une place centrale dans le Plan stratégique 2022-2026 de l’Union des municipalités du Québec et la Ville de Montréal se dotera bientôt du Plan d’urbanisme et de mobilité 2050. Plusieurs changements sont à prévoir, notamment en matière de perméabilité du sol et de la place attribuée à la végétalisation. Dans un contexte où plusieurs villes nord-américaines, comme Détroit, taxent les surfaces pavées, la renaturalisation se présente comme une option de plus en plus avantageuse pour les propriétaires immobiliers.

S’inspirer pour passer à l’action

Comme propriétaire, vous avez tout à gagner à renaturaliser les abords de vos bâtiments et le CEUM peut vous accompagner grâce à différents outils. Sur la page web https://souslespaves.ca/simpliquer, vous trouverez de nombreuses ressources pour vous inspirer dans votre démarche de renaturalisation et des guides concrets pour passer à l’action.

  1. Rôles des arbres et des plantes grimpantes en milieu urbain : revue de littérature et tentative d’extrapolation au contexte montréalais, rapport d’étape destiné au Conseil régional de l’environnement de Montréal, Yann Vergriete et Michel Labrecque, IRBV, 2007.

https://souslespaves.ecologieurbaine.net/

Vidéos de projets réalisés à Shawinigan, à Gatineau et à Salaberry-de-Valleyfield.