Avouons que le sujet des installations septiques est loin d’être le plus sexy! Il est par contre très polarisant, tout le monde ayant une forte opinion de la chose en fonction de son vécu… et de ses connaissances limitées de ce domaine complexifié par la réglementation antipollution.
Vous avez peut-être entendu le beau-frère se fâcher, lors de votre réveillon des fêtes, contre les fabricants de systèmes sanitaires dits secondaires avancés : « Le technicien est venu chez moi une demi-heure, a inspecté mon système et m’a facturé 125 $! » Même son de frustration et d’incompréhension pour votre tante qui se fait dire qu’elle ne peut pas aménager un nouveau champ d’épuration à côté de celui qui a rendu l’âme : « Le concepteur m’oblige à installer un système à 30 000 $ parce que je n’ai pas le bon type de sol! »
Le sujet du traitement des eaux usées des maisons non raccordées à des égouts cause beaucoup de grogne populaire en raison de sa complexité et des sommes considérables à y investir. De plus en plus de gens se retrouvent avec de mauvaises surprises pour l’implantation d’une nouvelle installation septique ou le remplacement d’une installation existante désuète. La différence que feraient des critères en apparence anodins, comme la perméabilité du sol et la proximité d’un puits, d’un cours d’eau ou de la nappe phréatique, peut facilement se chiffrer à plusieurs dizaines de milliers de dollars. Pas de quoi rire.
Pour bien maîtriser le sujet, il faut se familiariser avec la réglementation et les différents acteurs. J’ai eu la chance de suivre une formation en ligne très complète sur le sujet avant de préparer ce dossier de fond sur toutes les technologies disponibles au Québec.
D’une durée de six heures et intitulée « Installations septiques – connaître, comprendre, inspecter et recommander », elle est donnée par Frédérick Marceau sur le site de la Coopérative de solidarité Inspecteurs et experts en bâtiments. Géologue de formation, M. Marceau est directeur de l’environnement à la municipalité de Prévost depuis 15 ans. Quiconque s’apprête à investir une fortune dans un système d’assainissement autonome aurait intérêt à suivre ce cours, pour s’assurer de faire le bon choix selon ses besoins.
Ce formateur estime une bonne partie de la grogne populaire envers l’imposition des systèmes de traitement secondaire, plus coûteux qu’un système standard, « est reliée à une mauvaise communication avec le concepteur. Plusieurs ne reçoivent aucun détail du concepteur et se sentiraient plus rassurés en faisant partie du processus ».