Le Québec peut se passer de centrales nucléaires, mais les citoyens et groupes écologistes doivent cesser d’être politiquement corrects et soutenir le développement hydroélectrique, notre grande richesse qui nous permet d'assumer nos responsabilités dans la lutte contre les changements climatiques, explique dans cette entrevue YouTube l'urbaniste et politicologue Luc Gagnon, auteur du livre Doomed, unless (https://lucgagnonauthor.com).
Les éoliennes, les panneaux solaires et les véhicules électriques ne nous sauveront pas et il faut cesser d'exagérer leurs bénéfices, ajoute celui qui fut conseiller principal d'Hydro-Québec en matière de changements climatiques pendant 19 ans.
À moins que les pays riches ne changent radicalement leurs politiques économiques et fiscales afin de stopper leur surconsommation de produits pétroliers, le réchauffement planétaire, qui atteint déjà 1,5 degré Celsius en moyenne comparativement à l'ère préindustrielle, atteindra 5 °C (9 °F) avant la fin du siècle, prédit l'ancien réviseur-expert (2002, 2007, 2010) du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). S'ensuivraient des pénuries d'eau, des famines et des migrations massives de réfugiés climatiques, plusieurs régions du monde devenant inhabitables et trop arides pour soutenir l'agriculture, ce qui favoriserait les conflits armés et les régimes totalitaires.
L'auteur blâme les experts du GIEC dont les rapports ont toujours sous-estimé l'impact des changements climatiques pour plaire aux politiciens qui les financent, dénonce-t-il dans son livre.
Selon lui, il faut cesser de subventionner les énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) dont les émissions atmosphériques tuent des millions de personnes chaque année, et récompenser les comportements écolos. Cela passe par des taxes sur le carbone et des subventions pour :
• freiner l'étalement urbain et la congestion urbaine (notamment grâce à des tramways et une densification résidentielle de moyenne hauteur);
• sortir du chauffage au gaz;
• et encourager les mesures de haute efficacité énergétique, comme la géothermie (voir les offres d'Hydro sur logisvert.ca).
M. Gagnon fut également vice-président de Nature Québec, conseiller au sous-ministre québécois du développement durable, Harvey Mead, ainsi que représentant du Canada dans le cadre des consultations de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement. Celle-ci a accouché, en 1987, du Rapport Brundtland - Notre avenir à tous, qui utilise pour la première fois l'expression de développement durable, et dont M. Gagnon a cosigné, avec M. Mead, la préface de l'édition québécoise.