TES Canada s’engage à remettre 220 millions $ sur 20 ans, titrait L'hebdo de la MRC de Mékinac/des Chenaux, le 22 novembre dernier. Le projet divise déjà élus, citoyens et entrepreneurs de la Mauricie.

L'entreprise de Shawinigan, cofondée par France Chrétien Desmarais, fille de l’ex-premier ministre Jean Chrétien et épouse d’André Desmarais, de Power Corporation du Canada, veut investir 4 milliards $ « sans aucun fonds public pour construire à Shawinigan une usine de production d’hydrogène «vert», un carburant qui sert à réduire la dépendance aux hydrocarbures dans les transports lourds et l’industrie », annonçait La Presse Canadienne, le 10 novembre.

Pour ce faire, TES Canada prévoit construire un parc de 110 à 140 éoliennes de jusqu'à 220 m de hauteur et qui s'étendrait sur une douzaine de municipalités rurales.

Plusieurs groupe citoyens s'y opposent et sont appuyés par des sommités tel le docteur en droit et sociologue Me Richard E  Langelier qui a été mis en demeure par la MRC Nicolet-Yamaska pour avoir cosigné une lettre ouverte de 4 pages, comme le rapportait Le Nouvelliste : « Le texte intitulé «De la démocratie en Nicolet-Yamaska», qui a été publié cet été sur le site du collectif, conclut que «la vision obsolète et dépassée de la démocratie, où les élus représentent à eux seuls la légitimité démocratique et qu’ils peuvent décider à peu près de tout sans la participation active des citoyens, est incompatible avec les exigences constitutionnelles de le la liberté d’expression et du droit du public à l’information qui en découle. »

C'est le début d'un long combat déjà éreintant pour des citoyens tel Dany Janvier. Il y a trois ans, ce documentariste a déménagé dans l'environnement bucolique Saint-Adelphe pour avoir la paix.

Il m'a raconté cet après-midi comment sa vie a déjà été bouleversée par ce projet. 

Voici les références mentionnées :

Fiche d'information sur l'hydrogène vert du Regroupement vigilance hydrocarbures Québec

Règlement concernant la production d’énergie renouvelable dans le territoire de la municipalité dont l’installation d’éoliennes commerciales ou industrielles, proposé par Me Richard E Langelier

Petit guide sur les dispositions législatives en matière d’éoliennes, par Marc-Olivier Billette et Richard E Langelier

Ci-dessous, son témoignage écrit.

Pour le joindre : facebook.com/naturemekinac

À lire : Quand les éoliennes rendent malade 

Nuisances des éoliennes : une Québécoise témoigne

Nuisances des éoliennes : poursuite contre le ministre ontarien de l'environnement

Articles scientifiques sur les effets des éoliennes sur la santé (Society for Wind Vigilance)

Effets des éoliennes sur la santé (association française Vent de colère)

 

Un combat pour la raison, la justice et la préservation

Un texte de Dany Janvier

Dans la lutte contre les projets éoliens qui menacent nos régions, nous nous trouvons face à des enjeux cruciaux qui dépassent largement la simple opposition à une technologie. Il s'agit avant tout d'une défense de nos valeurs fondamentales, de notre santé, de notre environnement et de notre qualité de vie. Face à ceux qui cherchent à imposer ces projets, nos arguments se multiplient, révélant une opposition complexe et profondément enracinée.

Parmi les préoccupations qui animent notre opposition, la santé publique occupe une place prépondérante. Les risques associés au bruit constant et à d'autres effets sur la santé sont bien documentés et suscitent des inquiétudes légitimes. De plus, l'impact esthétique des éoliennes et la perte de valeur des propriétés avoisinantes constituent des préoccupations légitimes pour de nombreux résidents. Mais au-delà de ces considérations immédiates, c'est aussi la préservation de notre environnement naturel et de notre qualité de vie qui est en jeu.

Bien qu'il soit difficile de quantifier précisément le soutien populaire à notre cause, il est indéniable que de nombreux citoyens se rallient à notre lutte. Des citoyens habitants dans un champ éolien, des élus locaux, des groupes environnementaux et des experts se sont exprimés contre ces projets, mettant en lumière les risques et les conséquences néfastes pour nos communautés. Cependant, malgré cette opposition, le défi de réussir à éloigner ces projets de nos maisons reste immense.

La volonté gouvernementale et l'urgence perçue d'Hydro-Québec à répondre à la demande croissante en électricité constituent un obstacle majeur à notre lutte. Certes, la pression pour développer des sources d'énergie renouvelable peut sembler légitime, mais elle ne doit pas se faire au détriment de la santé et du bien-être de nos communautés. Il est impératif de trouver un équilibre entre les impératifs énergétiques et la préservation de notre qualité de vie.

Malgré ces défis, nous entretenons l'espoir dans notre lutte. Unis dans notre détermination à protéger nos foyers, nos familles et notre environnement, nous nous appuyons sur des arguments solides, fondés sur des preuves scientifiques et des valeurs partagées. En organisant nos efforts, en faisant entendre notre voix et en demandant des comptes à nos dirigeants, nous pouvons aspirer à influencer les décisions futures et à protéger nos communautés contre les projets éoliens destructeurs.

En fin de compte, notre combat est celui de la raison, de la justice et de la préservation. Nous demeurons résolus à défendre ce qui compte le plus, dans l'espoir que nos voix soient entendues et que nos communautés soient préservées pour les générations à venir. Il est tout simplement illogique de sacrifier une région naturelle et agricole pour toujours en zone industrielle énergétique, compromettant ainsi notre patrimoine naturel et notre mode de vie durable.

Quant à l'immensité des éoliennes, il est important de souligner que les projets proposés impliquent l'installation de turbines de grande envergure, atteignant des hauteurs allant de 200 à 220 mètres. Ces dimensions dépassent de loin les standards habituels et représentent les plus grosses éoliennes jamais installées au Québec. Il est remarquable de noter que ces éoliennes de grande taille sont généralement construites en mer, à des distances allant jusqu'à 40 ou 50 kilomètres des côtes, là où les conditions sont plus propices à leur déploiement. Leur introduction dans nos régions rurales et naturelles soulève donc des préoccupations légitimes quant à leur impact visuel, leur influence sur la biodiversité locale et leur perturbation des écosystèmes environnants.