Les maisons neuves et agrandissements devront être aussi bien isolés — mais pas aussi étanches que les maisons Novoclimat
Attendues depuis les années 1990, et promises pour 2008 par le premier ministre Jean Charest, les nouvelles exigences en matière d’efficacité énergétique réduisant d’au moins 22 % le coût de chauffage des maisons neuves devraient finalement entrer en vigueur l’été prochain. La cote ÉnerGuide minimale d’une maison de jusqu’à trois étages et 600 m2 (6 456 pi2) habitables passerait ainsi de 72 à 78 sur cette échelle de 100 points.
« L’objectif des nouvelles mesures est qu’elles soient rentables pour le consommateur et appliquées avec des matériaux déjà disponibles sur le marché », explique l’architecte Nathalie Lessard, responsable du Code de construction et de l’efficacité énergétique à la Régie du bâtiment du Québec (RBQ).
Le projet de Règlement modifiant le Code de construction pour favoriser l’efficacité énergétique, publié dans la Gazette officielle du Québec en février 2012, fut présenté par Mme Lessard fin novembre 2011, en marge d’un colloque organisé à Montréal par le Conseil de l’enveloppe du bâtiment et l’Ordre des architectes du Québec (OAQ). Cette publication sera suivie d’une période de commentaires publics d’une durée de 45 jours, après quoi la Régie décidera si elle amendera son projet de règlement. Si tout va comme prévu, les nouvelles normes s’appliqueront aux plans complétés à partir du 1er juillet et aux chantiers débutant en octobre 2012, selon Mme Lessard. La RBQ est seule responsable de l’application de la nouvelle partie 11 (Efficacité énergétique) du chapitre 1 (Bâtiment) du Code de construction du Québec, qui sera mise à jour aux cinq ans.
Exigences similaires à Novoclimat
En résumé, les maisons neuves et agrandissements de jusqu’à trois étages et 600 m2 (6 456 pi2) devront être aussi bien isolées (tableau ci-contre) que celles construites depuis 1999 dans le cadre du programme volontaire Novoclimat, dont les exigences seront rehaussées sous peu. Outre l’imposition historique des portes et fenêtres éconergétiques (correspondant aux produits certifiés Energy Star) et de l’isolation des planchers sur sol, de même que l’isolation accrue des toitures et des fondations, l’élément novateur du nouveau Code sera l’ajout obligatoire d’un isolant (R‑4) à l’intérieur ou à l’extérieur des murs hors sol et sur le pourtour des dalles sur sol. Cette mesure vise à réduire les pertes de chaleur à travers la structure, ces fameux « ponts thermiques » qui favorisent la condensation qui nourrit les moisissures. La cote ÉnerGuide minimale d’une maison neuve passerait ainsi de 72 à 78 sur cette échelle de 100 points.
Les résidences en bois massif et autres maisons dont les murs n’atteignent pas les résistances thermiques prescrites par le Code pourront s’y conformer grâce à l’application de mesures compensatoires. « Nous encadrerons les solutions de rechange pour permettre l’innovation et éviter les retards coûteux », explique Mme Lessard. Par exemple, on pourrait compenser pour des murs moins isolés en haussant la résistance thermique du toit ou des portes et fenêtres.
Toutefois, il faudra pouvoir démontrer que la maison ne consommera pas plus d’énergie qu’une maison semblable qui respecte toutes les prescriptions du Code. Pour ce faire, il faudra commander une analyse énergétique de la maison auprès d’un conseiller évaluateur accrédité par Ressources naturelles Canada. Celui-ci utilisera un logiciel d’analyse énergétique tel que HOT‑2000. « On n’aura pas besoin de fournir systématiquement un rapport à la Régie, seulement sur demande », précise Mme Lessard.
Des murs à moisissures?
Ces nouvelles exigences sont généralement bien accueillies par l'industrie et par les écologistes : elles sont réclamées depuis plusieurs années — notamment par une récente pétition — afin de réduire le gaspillage énergétique et de favoriser l’innovation. La Fondation Rivières a calculé que le gaspillage d’électricité dû au retard dans l'adoption de cette règlementation équivalait à quatre nouveaux petits barrages à chaque année, soit 16 depuis 2008.
Par contre, divers experts dont André Bourassa, président de l’OAQ, craignent que les risques de moisissures soient accrus dans certaines maisons, notamment parce que le Code n’exigera pas que les matériaux puissent diffuser la vapeur et n’imposera pas de degré d’étanchéité à l’air minimal, vérifié par un essai d’infiltrométrie indépendant. Pour être certifiée Novoclimat (25 à 30 % d’économie de chauffage), une maison ne peut excéder 2,5 changements d’air à l’heure à une pression de 50 pascals (CAH @50 Pa) simulée par infiltrométrie. Ce test gratuit pour les chantiers Novoclimat consiste à dépressuriser la maison avec un gros ventilateur afin de mesurer la quantité d’air qui s’infiltre par l’enveloppe du bâtiment, ce qui permet de corriger les principales fuites d’air avant de poser le gypse. « L’étanchéité à l’air de l’enveloppe du bâtiment est nécessaire non seulement pour réduire l’inconfort des occupants et le gaspillage d’énergie, de dire M. Bourassa, mais aussi pour éviter l’infiltration importante d’humidité dans les murs. Dans les résidences, le taux d’humidité relative varie considérablement. Le Code devrait demander que l’étanchéité à l’air soit vérifiée : on ne veut pas de murs pleins de trous. À défaut de tests d’infiltrométrie obligatoires, la technique de construction qui consiste à passer des fils électriques dans les colombages devrait être proscrite, histoire que les occupants puissent mettre toutes les chances de leur bord. »
Le gouvernement rassurant
Le gouvernement n’est pas convaincu de la nécessité d’imposer une valeur précise de fuites d’air ou le test d’infiltrométrie. « Ce test est fait une journée X et ne garantit pas l’étanchéité à long terme d’un coupe-vapeur scellé par exemple au duct tape », ce ruban adhésif gris pour les conduits de ventilation qui adhère moins longtemps que le ruban de construction, explique l’architecte Nathalie Lessard, responsable de la mise à jour du Code de construction à la RBQ. « La partie 9 [Maisons et petits immeubles] du Chapitre 1 exige déjà que le pare-air soit continu. Elle explique les mesures devant être prises en compte, par exemple, le chevauchement et le scellement du pare-vapeur si celui-ci est utilisé comme pare-air. »
Jancimon Reid, porte parole du ministère des Ressources naturelles et de la Faune, ajoute : « Il est bien connu que les travaux déficients concernant l’étanchéité à l’air et à l’eau peuvent créer des dommages à l’enveloppe. Par contre, une étanchéité à l'air de 4-5 CAH@50 Pa n’engendrera pas de problèmes de condensation si cette faible étanchéité est bien répartie sur l’ensemble de l’enveloppe et si la maison ne connaît pas d’excès d’humidité. Ce sont habituellement les importantes fuites d’air localisées et les infiltrations d’eau qui peuvent créer les dommages les plus importants. Dans une maison bien ventilée en hiver, une application adéquate de la section 9.25 du Code national du bâtiment [Contrôle du transfert de chaleur, des fuites d'air et de la condensation] permet d’éviter les problèmes de condensation et de dégradation, selon le Conseil national de recherches du Canada. »
L’APCHQ et l’OAQ inquiets
Où est le problème alors? « Dans tout bâtiment, il est pratiquement impossible de garantir qu’il n’y aura jamais une infiltration d’eau par quelque endroit (portes, fenêtres, barrage de glace, etc.) », explique André Gagné, directeur du service technique de l’Association provinciale des constructeurs d’habitation du Québec (APCHQ). « Plus on va aller vers des enveloppes du bâtiment performantes, ajoute‑t‑il, plus on risquera de cultiver des moisissures » — si les murs ne diffusent pas la vapeur.
La question qui tue est donc : comment favoriser l’assèchement de l’humidité qui s’infiltrera tôt ou tard dans les cavités murales? « Ça dépend de la coupe de mur; il faut consulter les fabricants », répond l’architecte de la RBQ, Nathalie Lessard.
« Il est surprenant de constater que les Européens ont une avance considérable sur nous en matière de techniques de construction en bois », déplore le président de l’Ordre des architectes du Québec, André Bourassa. « Ils ont chiffré et règlementé les propriétés de diffusion de la vapeur et de stockage de la chaleur des matériaux, ainsi que d’effusion thermique d’un matériau à l’autre. Ce sont des notions fondamentales qui affectent le confort des occupants et l’efficacité énergétique. »
Ce que font rarement les constructeurs et autoconstructeurs, déplore André Bourassa de l’OAQ. Cet expert s’inquiète de la nouvelle tendance qui consiste à créer deux pare-air en scellant à la fois le pare-vapeur de polyéthylène posé sur la face intérieure du mur et un isolant plastique posé à l’extérieur (panneaux de polystyrène extrudé (PSX) ou de polyisocyanurate, voire du polyuréthane giclé), ce qui empêche une cavité murale mouillée de sécher. « C’est ridicule, car il y a des matériaux putrescibles entre les deux. Quand un Aspenite est recouvert de polystyrène extrudé [PSX], très souvent la pourriture vient de l’extérieur. » À la fois putrescible et moins perméable à la vapeur qu’un PSX, l’ Aspenite est un type de panneau de copeaux orientés, souvent appelé OSB pour Oriented Strand Board. Selon André Gagné de l’APCHQ, « le lobbying des fabricants » serait la seule raison pourquoi l’on permet l’utilisation de ce matériau du côté extérieur des murs. Quant à André Bourassa, il dit : « Non à la persistance du modèle désuet de Novoclimat et de son mélange indigeste de matériaux. »
Les matériaux diffusants
Cet architecte dit avoir une nette préférence pour les matériaux « diffusants », perméables à la vapeur. C’est le cas par exemple de la membrane intermédiaire pare-pluie de type Tyvek ou Typar (communément appelée pare-air), du pare-vapeur « intelligent » MemBrain, dont la perméance à la vapeur varie selon l’humidité ambiante, ainsi que du carton fibre ou du papier kraft asphaltés. « Autrefois, en Abitibi et ailleurs, on badigeonnait les murs de bois massif à l’argile, ce qui les rendait plus étanches et augmentait leur masse thermique tout en préservant leur capacité diffusante. Aujourd’hui, la tendance en Europe est de construire des maisons tout bois, car il s’agit d’une matière renouvelable. Le polystyrène, c’est une matière imputrescible remarquable, j’en ai besoin sous mes dalles de fondations et pour protéger les empattements. Mais la construction tout plastique, c’était pour les années 1990. »
Comme on pouvait s’y attendre, l’ingénieur Salvatore Ciarlo, directeur technique chez le fabricant de produits de fibre de verre et de PSX Owens Corning Canada, n’est pas de cet avis. « Il est possible d’utiliser divers types de matériaux tant que les murs sont étanches à l’air et laissent l’humidité s’échapper. Quand un revêtement peu perméable à la vapeur [comme le PSX] est utilisé du côté extérieur des murs, nous recommandons de poser à l’intérieur un polyéthylène de 4 mils [millièmes de pouce] aux joints chevauchés mais non scellés. Ainsi, la condensation qui se produit à l’occasion dans le mur en hiver pourra s’échapper par l’intérieur, explique‑t‑il en citant une récente étude du Conseil national de recherches du Canada. En plus de réduire la condensation en réchauffant l’OSB en hiver, l’isolant étanche posé du côté extérieur protègera le mur contre la pluie le reste de l’année. »
Sceller les fuites avant d’isoler davantage
Un avis partagé en partie par l’ingénieur Jim White, expert réputé pour ses opinions indépendantes et ancien conseiller principal en science du bâtiment à la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). « La majorité des problèmes d’humidité dans les murs sont causés par les fuites d’air. Dans les maisons les mieux isolées, ces fuites peuvent représenter les principales pertes de chaleur, même supérieures aux pertes thermiques par conduction à travers les matériaux », affirme celui qui prônait dès 1983 la construction de maisons à consommation nette zéro d’énergie.
Toutefois, Jim White estime, tout comme André Bourassa, que l’ajout d’un isolant plastique à l’extérieur de la maison peut entraîner des risques de condensation et de moisissure dans un cas bien précis : « Si nous ne contrôlons pas mieux le flux d’humidité dans les murs, nous ne pouvons pas nous permettre d’ajouter de l’isolant. Ajouter une petite épaisseur de plastique pare-vapeur du côté extérieur des murs est une mauvaise idée — encore plus s’il est laminé d’aluminium — à moins que le pare-air soit virtuellement parfait. C’est pourquoi le test d’infiltrométrie est si important. »
Le mur idéal?
Selon Jim White, le mur idéal aurait une résistance thermique de R‑40 et serait fait de cavités vides fermées à l’extérieur à l’aide d’un revêtement intermédiaire ultra isolé et étanche. « N’importe quel type d’isolant fera l’affaire, pour peu que sa résistance thermique soit élevée — il faut au moins 4 po [10 cm] de polystyrène pour vraiment garder un mur au chaud — et que le tout soit parfaitement étanche à l’air. Ainsi, il n’y aurait aucun risque de condensation dans l’ossature ni sur le revêtement intermédiaire. Si vous posez des panneaux de 1 po [25 mm] de polystyrène extrudé ou expansé (plus perméable à la vapeur) à l’extérieur d’un OSB, assurez-vous de sceller à la fois les joints de l’OSB et ceux du polystyrène. Ainsi, le mur sera si étanche que vous n’aurez même pas besoin de polyéthylène à l’intérieur — même sans joints scellés, c’est un trop bon pare-vapeur pour permettre l’assèchement complet de murs humides. Le pare-vapeur idéal était le papier kraft légèrement goudronné jadis laminé aux nattes isolantes : il permettait à l’humidité de sécher vers l’intérieur. » Toutefois, l’expert conclut en réitérant que toute maison neuve devrait faire l’objet d’un test d’infiltrométrie pour deux raisons : « Premièrement, l’entrepreneur conscient que la maison sera testée sera alors beaucoup plus soucieux de l’étanchéité de l’enveloppe. Deuxièmement, il sensibilisera aussi ses sous-traitants, qui souvent ne sont pas conscients de l’importance de l’étanchéité à l’air. Ne faites confiance à rien d’autre qu’à un test d’infiltrométrie! »
Et la ventilation?
Par ailleurs, le Code de construction de 2012 demeurera moins exigeant que le programme Novoclimat en matière de ventilation. Ainsi, les échangeurs d’air devront dorénavant récupérer 54 % (60 % dans Novoclimat) de la chaleur de l’air vicié pour préchauffer l’air frais entrant à -25 °C. De plus, le Code n’imposera pas l’utilisation de conduits rigides, qui facilitent leur nettoyage ainsi que l’écoulement de l’air. « Il n’y a pas de preuve que les conduites souples bien installées sont moins performantes que les rigides », fait remarquer Mme Lessard de la Régie du bâtiment du Québec (RBQ).
Mais justement, les conduits sont souvent mal installés, explique l’ancien chercheur de la SCHL, Jim White : « Les chutes de pression [de l’air] sont plus importantes dans les conduits flexibles que les gens ne le croient. Ils doivent être étirés au maximum et leurs coins bien supportés. De plus, il faut les manipuler doucement au moment de les nettoyer. Avec les années, je m’attends à ce que les conduits deviennent plus fragiles et qu’ils se déchirent plus facilement. »
Les conduits flexibles sont fabriqués soit en métal soit en vinyle (ou PVC pour polyvinyle chloré). « Le PVC est un plastique assoupli par des plastifiants (phtalates) qui contaminent l’air intérieur, augmentant notamment le risque d’asthme », explique Jim White.
D’ailleurs, l’American Public Health Association et l’Association internationale des pompiers comptent parmi les organismes qui viennent de recommander que l’on cesse d’utiliser le PVC souple dans les bâtiments. « Le PVC est le pire plastique pour l’environnement et la santé humaine », affirme un communiqué émis par l’Alliance for a Clean Environment, dont font partie ces deux organismes.
Les acheteurs avisés se paient un inspecteur
Au Québec, la loi prescrit les mêmes exigences d’efficacité énergétique depuis près de 30 ans : petits et grands bâtiments sont encore régis par la désuète Loi sur l’économie de l’énergie dans le bâtiment et par le Règlement sur l’économie de l’énergie dans les nouveaux bâtiments, en vigueur depuis 1983. Ce retard est notamment dû à des négociations interminables qui ont abouti à divers compromis. Par exemple, la plupart des municipalités ne voulaient pas être responsables de l’application des nouvelles exigences d’efficacité énergétique, notamment par manque de budgets nécessaires pour inspecter les chantiers, et les entrepreneurs voulaient, entre autres, limiter la hausse du prix et la complexité des maisons neuves.
Or, en 2004, l’inspection de 50 maisons neuves par le magazine Protégez-vous avait révélé que certaines habitations gaspillaient jusqu’à 500 $ d’énergie par année. C’est que plusieurs entrepreneurs négligent l’étanchéité à l’air et certains percent même volontairement leurs murs afin qu’ils « respirent », c’est-à‑dire pour évacuer l’humidité et ainsi prévenir la pourriture. Généralement de bonne foi mais mal informés, ces entrepreneurs construisent donc des maisons inconfortables et coûteuses à chauffer. Ils n’ont pas compris que la maison idéale est ventilée de façon contrôlée et équilibrée, très bien isolée, munie d’un excellent pare-air et de murs extérieurs dotés de matériaux diffusants ou non étanches à l’air d’un côté de l’enveloppe, afin de permettre l’assèchement de humidité, le cas échéant.
Les villes s’en lavent les mains
Bien des consommateurs sont surpris d’apprendre que la vaste majorité des municipalités n’inspectent pas les chantiers pour s’assurer, par exemple, de la qualité et de la quantité de leur isolation. Après avoir vérifié les plans des maisons avant d’émettre un permis de construire, la plupart ne contrôlent que la conformité des installations septiques.
Ce sera encore le cas avec le nouveau Code de construction du Québec, car c’est la RBQ qui sera responsable de l’application des nouvelles exigences d’efficacité énergétique. « L’inspection a été déléguée aux plans de garantie des maisons neuves », explique l’architecte Nathalie Lessard, responsable du Code de construction à la RBQ. Un échantillonnage de chantiers représentatifs du marché sera choisi au hasard. Quant aux autoconstructeurs, ils ne seront plus exemptés du respect du Code de construction; la RBQ sera seule responsable d’inspecter leurs chantiers.
Un évaluateur indépendant
À défaut de faire certifier sa maison par le programme Novoclimat (qui inspecte les chantiers gratuitement), le consommateur a donc tout intérêt à embaucher une firme d’inspection certifiée Novoclimat — la liste est publiée sur le site du ministère des Ressources naturelles et de la Faune. Ces conseillers évaluateurs sont notamment spécialistes du fameux test d’infiltrométrie.
« Il est possible de faire un tel essai dans une maison unifamiliale pour 300 $, plus taxes », explique le technologue en architecture Joël Legault, de la firme d’experts conseils Legault-Dubois, de La Prairie, en Montérégie. « Ce service comprend le déplacement, le calcul du volume chauffé, l'essai d'infiltrométrie normalisé, la détection de fuites d'air et la remise d'un rapport d'essai. Il est également possible, pour un léger supplément, de faire évaluer la conformité de sa construction aux exigences Novoclimat, même si la maison n'est pas inscrite au programme. En plus du test d'infiltrométrie, l'inspecteur vérifiera si les autres exigences du programme Novoclimat sont respectées : l'isolation de l'enveloppe, l'installation de portes et de fenêtres éconergétiques, la qualité du réseau de conduits de ventilation, etc. Un rapport de conformité est remis après l'inspection. Attention, ce service ne sert qu’à renseigner le propriétaire et ne peut pas être utilisé pour certifier la construction. »
Manque d’inspecteurs
Selon une source gouvernementale, ces conseillers évaluateurs sont une denrée rare au Québec. « Plusieurs intervenants consultés étaient en faveur d’un test d’infiltrométrie obligatoire, mais plusieurs autres intervenants — dont la RBQ — ont dit que ce serait trop difficile à gérer. Il n’y a pas assez de ressources pour inspecter tous les chantiers, dont la majorité sont livrés le 1er juillet. Mais il n’est pas exclu qu’on revienne à la charge dans cinq ans, lors de la prochaine révision du Code. »
Pour les constructeurs, si un jour le Code imposait un degré d’étanchéité spécifique, comme la limite volontaire Novoclimat de 2,5 CAH@50 Pa, cela risquerait de causer bien des maux de tête juridiques. « Puisque le bois rétrécit en séchant, une maison perd de son étanchéité avec les années, explique André Gagné, directeur technique de l’APCHQ. Si un nouvel acheteur commande un test d’infiltrométrie et que l’étanchéité est à 2,6 CAH@50 Pa, on fait quoi? »
De toute façon, entre 2 et 3 CAH@50 Pa, la différence dans les coûts de chauffage est minime. « Aujourd’hui, il n’y a pas beaucoup de maisons à 5 ou 6 changements d’air à l’heure », de conclure M. Gagné.
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