Louis Slesin est éditeur de Microwave News
Les résultats d'études animales récentes suscitent des appels à modifier le niveau de classification des RF à « probablement cancérogène », voire à « cancérogène avéré »
Source : https://microwavenews.com/short-takes-archive/iarc-urged-reassess-rf
Un comité consultatif recommande au Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) [qui relève de l'Organisation mondiale de la santé/OMS] de réévaluer les risques de cancer associés au rayonnement de radiofréquences (RF). Cela devrait être une « haute priorité », selon le rapport du groupe d'experts publié la semaine dernière. Curieusement, malgré son sentiment d'urgence, le groupe, composé de 29 membres de 18 pays, suggère que la nouvelle évaluation ait seulement lieu entre 2022 et 2024.
En mai 2011, un comité d'experts du CIRC a classé le rayonnement RF parmi les agents potentiellement cancérogènes pour l'homme [Groupe 2B]. Depuis lors, les preuves sont devenues plus solides. Après qu'en 2018 les études du National Toxicology Program américain et de l'Institut Ramazzini aient toutes deux montré des taux plus élevés de cancer chez les rats exposés au rayonnement d'un téléphone cellulaire, un certain nombre d'observateurs ont soutenu que le CIRC devrait reclasser les RF en agent cancérogène « probable » [groupe 2A] ou simplement « cancérogène pour l'homme » [ Groupe 1]. (Plus d'informations sur les classifications du CIRC ici.)
À la suite de la publication des résultats de l’Institut Ramazzini l’année dernière, Fiorella Belpoggi, la chercheuse principale, a demandé au CIRC d’examiner à nouveau (voir notre article). Belpoggi est directrice du centre de recherche de l’Institut à Bologne, en Italie. Elle faisait partie du groupe de travail sur les priorités du CIRC mais n’a pas voulu commenter leurs délibérations lors d’une réunion qui s’est tenue la dernière semaine de mars à Lyon, où siège le CIRC. Le CIRC a demandé aux participants de signer un accord de confidentialité, a-t-elle déclaré.
Paul Demers, un autre membre du panel, s'est dit «satisfait de la décision». Demers, directeur du Centre de recherche sur le cancer professionnel de Toronto, a déclaré qu'il n'était pas certain de ce que déciderait un nouveau groupe de travail, mais que des études supplémentaires ont été publiées depuis la dernière monographie de 2011 et que les « études sur les animaux méritent d’être évaluées ».
« C’est une très bonne nouvelle », écrit dans un courrier électronique Tony Miller, professeur émérite d’épidémiologie à l’Université de Toronto. Il a cité l'importante épidémiologie humaine et les preuves de cancérogénicité constatées chez les animaux depuis l'évaluation de 2011. «Si un groupe de travail devait conclure que les RF sont un agent cancérogène humain avéré du groupe 1, comme beaucoup d'entre nous le pensent maintenant», a-t-il déclaré, «il serait impossible pour les gouvernements et les autorités de la santé publique d'ignorer».
Ni Kurt Straif, responsable de la section des monographies du CIRC, ni Joachim Schüz, responsable de la section de l’environnement et des rayonnements, n’ont répondu à une question sur la probabilité que l’Agence assure le suivi et convoque un nouveau comité d’évaluation des fréquences radio. Schüz n'a pas caché son scepticisme quant à l'association entre RF et cancer.
Malgré la confidentialité des délibérations du groupe d'établissement des priorités, une personne bien au fait du dossier a révélé que lors du débat approfondi au cours de la réunion sur le changement de désignation des RF, certains l’avaient contesté. Cela pourrait expliquer pourquoi, bien qu'un niveau de priorité absolu ait été attribué à un réexamen des RF, celui-ci a été reporté à la deuxième moitié de la fenêtre de planification quinquennale du CIRC (2020-2024).
Les détails, y compris la composition du groupe d'établissement des priorités, sont publiés sur le site Web du Lancet Oncology (accès gratuit).
Pour en savoir davantage :
Dix moyens pour se protéger des ondes du cellulaire
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