© Les Domaines Lac St-Victor
© Les Domaines Lac St-Victor

« Un jour, tout le monde voudra venir ici, c’est la terre promise », m’a déjà dit un sage. Gino Ramacieri sait combien le Québec est béni d’une nature sauvage extraordinaire, mais si peu protégée de l’urbanisation. « C’est l’un des seuls endroits au monde où il n’y a pas de vrai programme Éco-École relatif à l’environnement. Certains enfants n’ont jamais vu une forêt et pensent que les légumes poussent à l’épicerie! Ils vivent dans un monde virtuel. C’est très dommageable », déplore l’ancien imprésario, photographe et entrepreneur qui a lui-même grandi à Montréal. « Plusieurs livres parlent des effets bénéfiques de la nature sur la santé et le cerveau en particulier. »

Voilà pourquoi il est devenu un promoteur immobilier nouveau genre, engagé dans la conservation de la nature autour du lac Saint-Victor, à Wentworth Nord, dans les Basses-Laurentides. Il y habite depuis 1990 avec sa femme et complice de la première heure, Manon Gervais-Ramacieri. Ensemble, ils ont fondé Les Domaines Lac St-Victor pour développer en douceur une terre de 2 000 acres dans ce secteur. « Au lieu d’une possibilité de 400 maisons autour du lac Saint-Victor, nous l’avons réduite à 50. On ne peut pas éliminer l’humain de la planète, il vient de la nature. Mais contrairement aux villes, dans la nature, c’est logique que le développement se fasse à faible densité, si tout le reste suit. »

Maisons primées

 Les Sommets St-Victor. © Les Domaines Lac St-Victor
Les Sommets St-Victor. © Les Domaines Lac St-Victor

Il reste une quinzaine de terrains de cinq acres et plus dans la dernière phase du domaine, baptisée Les Sommets St-Victor, et quelques autres grands lots. Certaines des normes d’aménagement imposées par l’entreprise sont plus sévères que celles de la municipalité, notamment la distance des maisons et des installations septiques par rapport aux lacs. « Nous n’avons pas de guide architectural, mais on doit approuver les plans, explique M. Ramacieri. Cinq de nos maisons, conçues par les architectes Alain Carle et Pierre Thibault, ont ainsi remporté des prix d’excellence en architecture et en design. »

Quelques maisons du domaine sont certifiées LEED. Récemment, une collaboration a été établie entre les Domaines Lac St-Victor et le fabricant Bone Structure qui propose des structures en acier et une enveloppe à très haute efficacité énergétique. Certaines de ses maisons sont même prêtes pour la consommation d’énergie nette zéro si on y ajoute des panneaux solaires. « On se rejoint dans notre philosophie de “développements” de qualité », commente affirme M. Ramacieri.

 © Les Domaines Lac St-Victor
© Les Domaines Lac St-Victor

Le domaine est assujetti au programme provincial des producteurs forestiers et on y a aménagé plus de 30 kilomètres de sentiers dans la forêt, en plus de planter plus de 100 000 arbres depuis l’an 2000. « On y fait aussi l’aménagement de la forêt parce que le verglas a brisé beaucoup d’arbres », précise-t-il.

Les Domaines Lac St-Victor jouxte 500 acres de forêt protégée par l’organisme Conservation de la nature Canada et il est entouré par 10 000 acres de terres de la Couronne, chose rare dans le sud du Québec. Gino Ramacieri rêve que cet énorme territoire, incluant son domaine, fasse un jour partie du projet d’Éco-corridors laurentiens qui reliera les parcs nationaux d’Oka et du Mont-Tremblant, afin d’assurer la circulation et la survie des espèces animales menacées par le développement. « Mon projet fétiche personnel vise que ce soit un jour protégé à perpétuité, dit-il. Le Québec a du retard sur le reste du monde, il n’a protégé que 8 % de son territoire alors que l’objectif canadien était d’en protéger 12 % d’ici 2016 et de 17% pour 2020. Nos forêts publiques sont gérées par le ministère des Ressources naturelles qui ne voit dans la forêt que des mètres cubes de bois, alors que le ministère de l’Environnement aimerait la voir mieux protégée. »

 © Les Domaines Lac St-Victor
© Les Domaines Lac St-Victor

Cet homme, qui participe à plusieurs comités de développement économique, aimerait d’ailleurs voir citoyens et élus accoucher de plus de projets de conservation et développer un réseau d’éco-écoles et d’écotechnologies au bénéfice des générations futures. Il estime que l’un des moyens les plus efficaces consiste à s’impliquer dans les prochaines campagnes électorales provinciales et municipales. « Les électeurs devraient dire: ‘‘On va voter pour vous si vous agissez dans le dossier de la protection de la nature.’’ »

Le jour où nous pourrons mieux apprécier et protéger la terre promise qui nous accueille, comme le font les Ramacieri et autres familles de sages bâtisseurs, le Québec aura opté pour un véritable développement durable.

lacstvictor.com - 450 226-0048