Hydro-Québec subventionnera pour la première fois l’achat des systèmes solaires photovoltaïques (PV) dès 2026 afin de rentabiliser leur coût en dix à douze ans. La Société d'État en a fait l'annonce le 31 juillet en déposant sa demande de hausses tarifaires à la Régie de l'énergie.
Dès l’an prochain, la société d’État remboursera 1 000 $ pour chaque kilowatt (kW) de puissance solaire installée, sous réserve d’un maximum de 40 % du coût total d’installation. « Pour une maison de taille moyenne, cela pourrait représenter une aide de 5 000 $. Pour un bâtiment commercial [agricole inclus], cela pourrait représenter une aide de 40 500 $ », indiquait-elle dans sa demande déposée à la Régie de l’énergie. « Les autres détails entourant les modalités de notre programme seront connus au cours des prochains mois », explique son relationniste Cendrix Bouchard. En fait, les systèmes risquent de se rentabiliser avant 10-12 car cette estimation ne tient pas compte des prochaines hausses tarifaires. « Notre évaluation de la période de retour sur investissement se base sur les hausses tarifaires connues et approuvées », précise Cendrix Bouchard. Bref, l’outil de calcul de rentabilité des systèmes PV sur le site Web d'Hydro sous-estime leur rentabilité.
Hydro a demandé que le tarif résidentiel augmente de 3 % en 2026 de même qu'en 2027 et 2028 et par la suite, à moins d'une intervention politique, les hausses risquent d'être supérieures. En effet, les hausses tarifaires autorisées par la Régie sont notamment basées sur les investissements d'Hydro.
Or, la société d'État prévoit investir jusqu’à 200 milliards de dollars d’ici 2050 pour doubler ses ventes d’électricité, ceci afin de contribuer à décarboner le Québec, c’est-à-dire afin d’éliminer le plus possible l’utilisation du gaz, du pétrole et autres énergies fossiles contribuant aux changements climatiques. Elle mise de plus en plus sur l’efficacité énergétique ainsi que sur les énergies éolienne et solaire qui coûtent bien moins cher, se déploient plus rapidement et ont moins d’impacts environnementaux que l’énergie hydroélectrique. Cette dernière nécessite jusqu’à une décennie pour la construction de nouvelles centrales et de lignes à haute tension reliant des régions éloignées et des grands centres.