
cmeq.org/fileadmin/user_upload/documents/Sections/Conference_Harmoniques_IL-avril_2021.pdf
L'auteure est physicienne, docteure en génie du bâtiment solaire et baubiologiste. Son site : batimentsvivants.ca
Un défi méconnu pour les installations solaires photovoltaïques (PV) est imputable à la production de champs électromagnétiques (CEM) potentiellement nocifs. En effet, la plupart des systèmes PV possèdent un onduleur qui pollue l’onde en transformant le courant continu produit par les modules PV en courant alternatif, ceci afin d’alimenter nos appareils électriques. En Amérique du Nord, notre électricité est constituée du courant alternatif d’une tension de 120 volts (V) et d’une fréquence de 60 Hertz (Hz). À la base, l’onde 60 Hz fournie par Hydro-Québec est de forme presque parfaitement sinusoïdale et comportant peu d’interférences, c’est-à-dire, peu de hautes fréquences indésirables. Or, plusieurs appareils électroniques, comme les onduleurs, produiront une onde de moindre qualité possédant, en plus de la fréquence fondamentale de 60 Hz, ces hautes fréquences indésirables dans les kilohertz et les mégahertz (ayant respectivement des milliers ou des millions de cycles d’oscillations par seconde).
Ces interférences électromagnétiques sont communément appelées électricité sale, parasites ou bruits électriques, hautes fréquences transitoires (HFT) ou pollution électrique par microsurtension (MEP en anglais pour Microsurge Electrical Pollution). Ces fréquences supérieures à l'onde 60 Hz se superposent à celle-ci, générant des champs électriques et magnétiques qui polluent le câblage ainsi que l’air dans les espaces de vie. On les retrouve parfois sous forme d’harmoniques de la fréquence du réseau, c’est-à-dire des multiples de 60 Hz comme 120 Hz, 180 Hz, etc. Tout ce bruit électromagnétique (HFT et harmoniques) contamine aussi les réseaux électriques en circulant d’un immeuble à l’autre.
Selon le Laboratoire National pour les Énergies Renouvelables des États-Unis, les onduleurs de systèmes PV doivent être situés à au moins 150 pieds d’équipements de communication et de navigation sensibles à l’interférence électromagnétique. Il vaut donc la peine de choisir un onduleur générant le moins possible de HFT afin de protéger vos appareils, mais aussi votre santé.