Les chats laissés en liberté dehors et les collisions avec les bâtiments comptent parmi les principales causes de décès des oiseaux. Selon une étude réalisée en 2013 (et publiée dans la prestigieuse revue Nature) par des chercheurs de la division des oiseaux migratoires du U.S. Fish and Wildlife Service et du Centre des oiseaux migratoires de l’Institut de conservation de la biologie du Smithsonian, dont Peter Marra, le directeur du Centre et l’auteur du livre à succès Cat Wars, les chats en liberté (domestiqués et sauvages) tuent entre 1,3 et 4 milliards d’oiseaux, et entre 6,3 et 22,3 milliards de petits mammifères par année aux États-Unis. La grande majorité de ces décès sont causés par des chats errants.

Toujours selon ces mêmes chercheurs, les collisions avec les immeubles font jusqu'à 988 millions de victimes aviaires par année. Ces décès sont surtout causés par des collisions mortelles avec des gratte-ciel (moins de 1 %), des immeubles de quatre à onze étages (56 %), et des maisons d’un à trois étages (44 %). Les espèces les plus menacées par ces collisions sont le bruant peint, la grive des bois, les parulines vermifuge à ailes dorées et les parulines du Kentucky. Afin de contrer cette source de mortalité, les experts du Smithsonian suggèrent aux habitants d’immeubles résidentiels de placer un filet devant les fenêtres problématiques afin de réduire l’impact potentiel (les mailles doivent être à quelques centimètres du verre) ou d’appliquer des autocollants ou du ruban adhésif sur les vitres pour minimiser le reflet des oiseaux.

D’autres gestes sont également bénéfiques pour les oiseaux : éviter d'utiliser des pesticides (des poisons) et réduire l’usage d'appareils de télécommunication sans fil. En effet, les champs électromagnétiques artificiels perturbent la capacité des oiseaux, des abeilles et des autres insectes de s'orienter à l’aide du champ magnétique terrestre1. Or chaque fois qu'un cellulaire est allumé ou qu'un autre appareil sans fil fonctionne en mode Wi-Fi ou Bluetooth, et ce, même s'il est seulement en attente, il émet des radiofréquences/micro-ondes pour signaler sa position à l'antenne ou à l’autre appareil le plus rapproché qui émet à son tour des ondes pour lui parler.

Pour revenir aux félins, leurs talents de chasseurs sont tels qu'ils menacent d'extinction une centaine d'espèces animales. Si bien qu'en 2015, l'Australie s'est donné cinq ans pour euthanasier deux millions de chats errants (également vecteurs de maladies animales et humaines).

Une Américaine du nom de Nancy Brennan, amoureuse de la nature, avide observatrice d’oiseaux et propriétaire d’un chat passé maître dans la chasse aux oiseaux, a trouvé une solution d'une simplicité désarmante à ce problème. Elle a inventé un collier en tissu dont les motifs très colorés avertissent les oiseaux de la présence des félins. En effet, comme ils perçoivent très bien et de loin les couleurs vives, les oiseaux ont le temps de s’envoler avant que le chat ne puisse bondir sur eux. Une petite étude réalisée par Susan Willson, une biologiste aviaire, auprès de propriétaires de chats a démontré que les félins qui portaient le collier coloré tuaient 3,4 fois moins d'oiseaux à l'automne et 19 fois moins au printemps que ceux qui n'en portaient pas! La différence saisonnière s'explique par le fait qu'au printemps, les chats tuent habituellement plus d'oiseaux parce que ceux-ci sont moins vigilants car ils sont occupés à se reproduire. L'étude de Susan Willson a été publiée en janvier 2015 dans la revue scientifique Global Ecology and Conservation.
Le fameux collier ne coûte que 10 $ US et peut être acheté en ligne sur le site birdsbesafe.com.

  1. https://ehtrust.org/science/bees-butterflies-wildlife-research-electromagnetic-fields-environment/