Hyper Santé propose notamment cette chambre hyperbare flexible verticale qui est unique au monde. © http://hypersante.com/
Hyper Santé propose notamment cette chambre hyperbare flexible verticale qui est unique au monde. © http://hypersante.com/

L’oxygène à basse pression favorise la guérison en stimulant la formation de vaisseaux sanguins. En Russie, il est administré dans plus de mille cliniques, notamment avant et après les opérations et les accouchements. Malgré une étude historique cosignée par des médecins québécois, chez nous, il est méconnu et boudé par les autorités.

À quatre ans, le fils ainé de Nathalie Champoux avait fait d’énormes progrès, mais il peinait encore à dessiner un soleil. Son diagnostic d’autisme venait juste d’être retiré au terme d’un long processus thérapeutique, raconté dans le livre Être et ne plus être autiste ou comment notre famille a vaincu l’autisme naturellement (éditions Fides, 2015), écrit par Mme Champoux. Une diète sans gluten, produits laitiers, soya, sucres raffinés ni additif alimentaires, la régénération du microbiote intestinal,  l’élimination de la pollution chimique et électromagnétique dans son environnement, une chélation pour éliminer des métaux lourds dans son corps et la prise de suppléments minéraux et vitaminiques avaient fait des miracles. Peu avant ses trois ans et demi, Nicolas, qui selon les spécialistes ne devait jamais parler de façon intelligible, a prononcé sa première phrase complète. Autrefois très anxieux et renfermé, à quatre ans il n’avait plus aucun trouble de langage ni besoin de physiothérapie, d’ergothérapie et d’orthophonie. Mais le meilleur restait à venir.

C’est alors que Nathalie Champoux rencontra une autre mère qui lui proposa que leurs fils fassent des séances d’oxygénothérapie hyperbare ensemble, dans un caisson étanche faiblement pressurisé à 1,3 atmosphère (ATA) ou bar, du mot grec báros qui signifie « pesanteur ». Pendant 23 jours consécutifs, ils ont suivi des séances de 90 minutes dans une chambre hyperbare souple et portative. Dès la troisième séance, Nicolas est devenu plus volubile et plus détendu que jamais. Puis, durant la quinzième, il a dessiné deux rennes fort jolis, relate sa mère dans son plus récent livre, Santé! Le guide pour toute la famille (Fides, 2017) auquel j'ai contribué et qui est disponible dans toutes les librairies chez nous comme en France : « Dans les jours et semaines qui ont suivi, il a fait des dizaines et des dizaines de dessins, tous très concrets et de plus en plus beaux. C’était comme si les doses importantes d’oxygène avaient rallumé certaines cellules atrophiées de son cerveau. »

Pour Nathalie Champoux, ce traitement, « lorsqu'il est mis en place au moment opportun, c'est-à-dire lorsqu'un protocole rigoureux pour normaliser le microbiote et se débarrasser des métaux lourds en excès, des infections parasitaires et autres infections sous-jacentes, apportera des bienfaits extraordinaires. Non seulement on sera sûr de ne pas exacerber les symptômes, mais en plus, on maximisera notre investissement, puisque les bienfaits de l'oxygénothérapie se prolongeront à long terme. » C’est pourquoi elle déplore que le gouvernement du Québec et les assureurs refusent de rembourser ces traitements dispendieux : 75 $ la séance de 90 minutes chez Hyper Santé (lire ici le témoignage de satisfaction d'une personne hypersensible qui a reçu un traitement de 60 heures offert par ce fournisseur en partenariat avec La Maison du 21e siècle). L'entreprise loue également un caisson horizontal ou un vertical, unique au monde, au coût de 2 600 $ pour 40 jours, et les vend aussi à partir de 20 000 $. La séance débute après 10 minutes de pressurisation et se termine après une décompression d’environ cinq minutes. « Les traitements sont excessivement dispendieux et ma propre famille n’était pas en mesure de se les permettre. Je trouve déplorable que notre gouvernement investisse autant d’argent à masquer les symptômes des maladies et conditions de notre siècle, alors qu’il pourrait contribuer à payer des traitements qui agissent à la source, dont les effets bénéfiques ont été prouvés et qui sont largement répandus dans d’autres pays », confie Nathalie Champoux.

L’oxygénothérapie hyperbare (OHB) est pourtant employée en milieu hospitalier depuis près d’un siècle. Plus répandue depuis les années 1950, elle n’est utilisée au Québec que depuis 1982, pour traiter des urgences comme les accidents de décompression chez les plongeurs, l’intoxication au monoxyde de carbone, les traumatismes cérébraux et les plaies graves qui peinent à guérir. Cette thérapie consiste à administrer 100 % d’oxygène ou de l’air enrichi en oxygène à une personne placée dans un caisson hyperbare rigide typiquement pressurisé entre 2 et 2,5 ATA, soit jusqu’à deux fois et demi la pression atmosphérique normale au niveau de la mer. En oxygénant ainsi toutes les parties du corps, on nourrit les tissus et on augmente radicalement la production de globules rouges. « L’inhalation d’oxygène à 100 % dans un environnement hyperbare augmente de plus de vingt fois la pression partielle en oxygène du sang et des tissus, explique le site web du Centre intégré de services de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches. Le surplus d’oxygène ainsi délivré favorisera la guérison de plaies chez les diabétiques ou encore lorsqu’il y a infection et qu’elles ne parviennent pas à guérir malgré des soins de plaies adéquats ou des traitements aux antibiotiques. »

Or, quelques recherches scientifiques ont aussi démontré l’efficacité de l’OHB à des pressions plus faibles dans le traitement de conditions neurologiques chroniques ou aiguës comme la paralysie cérébrale, l’autisme et les traumatismes crâniens, rapporte le physiatre montréalais Pierre Marois, qui a participé à quatre études historiques sur le sujet. L’OHB stimule «  la revascularisation cellulaire ainsi que la revitalisation et la cicatrisation des tissus, greffes et organes », confirme dans le deuxième livre de Mme Champoux ce professeur de médecine physique et de réadaptation au Centre hospitalier universitaire (CHU) Sainte-Justine, de l’Université de Montréal.

En 2014, le Dr Marois fut coauteur d’une étude historique¹ sur l’OHB administrée à diverses pressions qui portait sur 150 enfants indiens atteints de paralysie cérébrale. Cette étude confirma ce qu’il observe chez ses patients depuis 20 ans (voir ces reportages de Télé-Québec et des Nouvelles TVA). Après avoir fait 40 sessions d’OHB d’une durée de 60 minutes, 120 enfants ont connu trois fois plus de progrès de leurs fonctions motrices et cérébrales que ceux du groupe contrôle ayant reçu d’autres traitements physiques. Fait important à noter, les améliorations étaient les mêmes peu importe la pression (1,3, 1,5 ou 1,75 ATA) et la concentration d’oxygène (21 ou 100 %) administrées. (Lire Plaidoyer pour la reconnaissance du traitement hyperbare.)

 

Caissons souples portatifs

Le Dr Marois et un collègue du CHU Sainte-Justine, le neurologue Michel Vanasse, furent initiés à l’OHB basse pression en 1998 par Hugues Pascis, fondateur de la compagnie Hyper Santé, de Saint-Jérôme. En 1999, celui-ci est devenu le premier Canadien à importer, louer et vendre les caissons souples portatifs. Les bienfaits de ces caissons, dont la pression ne peut excéder 1,3 ATA, n’ont jamais été attestés dans une revue scientifique. Toutefois, ce technicien en OHB basse pression a contribué à améliorer la condition de milliers de personnes atteintes notamment de fibromyalgie, de sclérose en plaques, de commotions cérébrales, d’accidents cérébraux-vasculaires et d’autisme. « Cela prouve hors de tout doute la nécessité d’oxygéner notre cerveau, dit-il. C’est lui le régulateur de toutes nos conditions physiques et psychologiques. » Le nombre de « plongées » requises pour obtenir des effets permanents varie d’un individu à l’autre, mais M. Pascis dit qu’il en faut au moins 40 pour soigner des cas graves.

Le patient reçoit de l’oxygène par le nez via une canule alimentée par un concentrateur d’oxygène. « Dans la tente, on monte jusqu’à 30 % la concentration d’oxygène dans l’air, qui est normalement de 21 %, et on applique une pression de 1,3 ATA ou 4,3 livres au pied carré [ou PSI pour pounds per square inch]. Cela équivaut à faire une plongée sous-marine à environ 4 mètres de profondeur, contre jusqu’à 50 mètres (50,8 psi ou 3,5 ATA) pour un traitement hyperbare à l’hôpital. On fait l’homéopathie de la médecine hyperbare », explique Hugues Pascis.

L’oxygène est la molécule à la base de la vie, rappelle-t-il. « Sous pression, elle pénètre dans les liquides du corps puis détoxique et régénère toutes les cellules de tous les tissus et organes. C’est la loi de Henry formulée en 1803 : « À température constante et à l’équilibre, la quantité de gaz dissous dans un liquide est proportionnelle à la pression partielle qu’exerce ce gaz sur le liquide. » C’est ce qui a permis de mettre du CO2 dans du vin pour en faire du champagne : tout gaz pressurisé pénètre complètement les liquides qu’il entoure. »

C’est pour cette raison qu’en altitude, où la pression est plus faible, le corps — qui contient 78 % d’eau à la naissance et en moyenne 65 % chez l’adulte — est moins oxygéné. « L’alpiniste qui fait un œdème cérébral à 18 000 pieds d’altitude n’a que deux choix : redescendre physiquement avec son équipe de sherpas pour « repressuriser » ou « redescendre » virtuellement de 4 à 5 000 pieds dans un sac Gamow, une minichambre hyperbare flexible portative inventée par le Dr Igor Gamow pour sauver la vie des alpinistes. Voilà pourquoi les caissons hyperbares fonctionnent tellement bien avec ou sans ajout d’oxygène, et ce, que ce soit à 1,1 ATA,  1,2 ATA, 1,3 ATA 1,4 ATA, 1,5 ATA… Cela pour permettre d’amener un surplus d’oxygène dans les cellules. » M. Pascis raconte qu’à l’âge de 38 ans, il a ressenti un grand bien-être en marchant au fond du Grand Canyon, en Arizona. « Un guide Sioux m’a dit : ‘‘ L’âme des Indiens est ici, ça nous donne de l’énergie, on n’a aucune fatigue. ’’ En fait, c’est parce que le Canyon a 4 500 pieds (1 370 mètres) de profondeur. La pression atmosphérique y est plus élevée qu’en haut, sur le plateau. » Il ajoute que l’oxygène pressurisé permet de neutraliser les radicaux libres qui causent un vieillissement prématuré, comme la rouille oxyde le métal. « Il n’y a qu’une centaine de médecins qui s’y connaissent en matière d’oxygène pressurisé au Canada. Beaucoup d’entre eux ont un enfant autiste qui en a profité. »

Utilisée dans des milliers d’hôpitaux dans le monde mais méconnue au Canada, l’OHB à basse pression combat aussi l’inflammation et favorise l’élimination des métaux lourds neurotoxiques, entre autres bienfaits. Hugues Pascis dit qu’il obtient d’ailleurs du succès en traitant des personnes atteintes d’électrohypersensibilité. Cette condition est notamment associée à une intoxication au mercure dentaire, selon des experts tel le médecin allemand Peter Jennrich.


La controverse

Le Dr Marois conteste l’évaluation que fait le gouvernement du Québec de l’OHB basse pression. « Des considérations politiques et économiques, plutôt que purement scientifiques, jouent un rôle important dans cette controverse. D’autres recherches systématiques sont requises, mais entre temps les enfants ne devraient pas se faire refuser l’accès à » l’OHB », écrivait-il avec des collègues en 2007 dans le Journal of American Physicians and Surgeons.

L’étude qu’il a cosignée en 2014 fut la toute première au monde à démontrer que l’OHB basse pression (1,3 à 1,75 ATA) améliore les fonctions motrices et cérébrales d’enfants atteints de paralysie cérébrale. « Alors qu’ils étaient presque tous en fauteuil roulant, plusieurs d’entre eux ont recommencé à se déplacer », a-t-il expliqué le 6 mars 2014 à l’émission Une pilule, une petite granule, de Télé-Québec. « En élevant les niveaux d’oxygène dans le cerveau, les traitements hyperbares permettent de remettre en marche des cellules qui n’avaient pas été détruites mais qui avaient été secouées par la lésion initiale au point de se retrouver en état d’inertie, précisait le physiatre dans Le Devoir du 10 avril 2014. Ils stimulent la circulation sanguine dans le cerveau et la création de nouveaux vaisseaux. Ils accroissent le métabolisme cellulaire. Ils augmentent le nombre de cellules souches circulant dans le cerveau. Ils réactivent les cellules réparatrices ainsi que les mécanismes de réparation cellulaire. »

Cette étude se voulait une réponse à une étude commandée par le gouvernement du Québec et publiée dans la prestigieuse revue médicale The Lancet, en février 2001. Son auteur, le Dr Jean-Paul Collet, de l’Hôpital Général Juif de Montréal, avait conclu que les améliorations observées chez des enfants atteints de paralysie cérébrale, ayant reçu 100 % d’oxygène à 1,75 ATA, étaient les mêmes que celles d’un groupe dit « placebo » recevant de l’air (donc 21 % d’oxygène) à 1,3 ATA, pression qui selon le Dr Collet serait sans effet, rapportait alors l’Agence Science Presse. Le Dr Marois conteste cette interprétation reprise par le Fonds de recherche en santé du Québec (FRSQ) qui répète depuis des années cette affirmation qu’il qualifie de désinformation. En effet, il rappelle que les sacs Gamow, qui appliquent une pression de 1,3 ATA pour traiter les grimpeurs malades en haute altitude, sauvent des vies chaque année. Une étude de Collet et al. a d’ailleurs mesuré et attesté les bienfaits d’une petite augmentation de pression, même sans ajout d’oxygène supplémentaire.

Comme le Dr Marois l’affirmait en 2002 dans le cadre du Congrès international sur la médecine hyperbare, tenu à San Francisco [notre traduction] : « L’oxygénothérapie hyperbare à 1,3 ATA [atmosphère ou bar] n’est en aucun cas un traitement placebo, les effets de l’augmentation de la pression augmente également la quantité d’oxygène dissous dans le tissu corporel de plus de 50 %. Il y a de plus en plus de preuves qui démontrent que le traitement hyperbare à basse pression induit des changements permanents dans un cerveau endommagé. Les études du Dr Heuser à U.C.L.A. et des expériences avec des milliers de cas en Russie, ainsi que certaines études chez l’homme et le rat, suggèrent que l’OHB même à une pression aussi faible que 1,1 ATA est efficace pour améliorer les compétences fonctionnelles et l’imagerie par balayage SPECT. »

Ce même Dr Gunnar Heuser, toxicologue clinique diplômé en médecine interne de l’Université McGill, fut un étudiant de l’expert du stress Hans Selye. Le Dr Heuser utilise notamment l’OHB pour traiter l’hypersensibilité électromagnétique en délogeant les métaux lourds comme le plomb, le mercure, l’arsenic et l’aluminium. « Les métaux lourds aiment se cacher dans le cerveau où ils interfèrent avec la transmission neuronale, rappelle Hugues Pascis. Or, l’augmentation en oxygène dans les tissus génère une détoxication accrue des métaux lourds, ce qui est essentiel au bon fonctionnement de toutes les cellules qui composent les tissus corporels. » Il explique une des raisons pourquoi les micro-ondes émises par les antennes et appareils sans fil sont si nocives : « Elles produisent de la chaleur, ce qui freine l’élan des molécules qui tournent normalement dans le sens des aiguilles d’une montre. Elles les font tourner en sens inverse. »

Michèle Beaudin, qui est électrosensible, a suivi cinq traitements avec M. Pascis, à Saint-Jérôme. « Dans la machine, ça m’a enlevé la pression que j’avais au niveau de la tête, ça oxygénait mes cellules. Mais quand j’en sortais, ça revenait. Il aurait fallu que je fasse beaucoup plus de traitements pour sentir les bienfaits à long terme. » Elle insiste sur le fait que le premier traitement de l’électrosensibilité consiste à réduire son exposition aux champs électromagnétiques. « La chambre hyperbare aide sur le coup, mais quand tu en sors, tu sens les ondes. Il y a trop de Wi-Fi partout et les tours [de téléphonie cellulaires] sont trop fortes. On n’a pas d’aide du gouvernement, au Québec. »

Thérapie très répandue en Russie et en Asie

Hugues Pascis souligne qu’en Europe de l’Est et en Asie, les médecins utilisent couramment l’oxygène pressurisé pour traiter une foule de petits et grands maux. Il y a 4 000 chambres hyperbares dans les hôpitaux chinois, selon le Dr Marois, qui déplore que ce traitement ne soit pas enseigné à nos médecins qui le trouvent « presque ésotérique ». « L’étude du Dr Marois a démontré que ses résultats dépassent ceux de 90 % des médicaments approuvés. Les chirurgies n’ont besoin que de 10 % d’efficacité pour être approuvées par la FDA [Food and Drug Administration américaine] et Santé Canada. »

Hugues Pascis ajoute que des médecins russes et roumains lui ont dit soigner les athlètes olympiques avec l’OHB basse pression. « Environ 80 % des gens sont désoxygénés et déshydratés. Sous oxygène pressurisé, les fractures guérissent typiquement en 7 à 10 jours au lieu de 30 et la peau brûlée récupère en 21 jours. Et si on est mieux oxygéné, un médicament va mieux faire son effet. Chaque personne est un cas d’espèce, mais beaucoup de gens atteints de fatigue chronique et de fibromyalgie sont passés par chez nous. Après 10 à 20 ‘‘plongées’’ de 90 minutes, ils disent ‘‘Oh mon dieu!’’ Chez les sportifs, le pipi éliminé après une séance est plus jaune et plus opaque. Mon petit-fils de 24 ans a réglé sa dyslexie en 15 séances. Ça sort les toxines par les émonctoires. Un scanner peut montrer à la seconde près ce qui se passe dans le cerveau. Une femme qui fait du yoga et qui était assise dans la tente en lotus disait voir des couleurs en transcendant. On voit se passer des choses que vous n’avez jamais vues. »

Un article² cosigné en 2005 par le médecin américain Richard Neubauer, pionnier de l'OHB, traitait des dysfonctions cognitives postopératoires (DCP) en rapport avec la médecine hyperbare. Il affirme : « La Dre Natalia Kazantseva, chef de l’Agence spatiale russe et consultante en médecine hyperbare en Russie, a déclaré qu’elle n’était pas au courant des DCP. Il y a des années, le Dr Sergie Efouni a établi environ 1000 centres hyperbares qui traitent couramment les patients âgés gravement malades en phases préopératoire et postopératoire. Selon le Dr Rafael Castellanos, qui a la charge de 33 centres hyperbares à Cuba et qui a été formé par les Russes, les personnes âgées et même les plus jeunes sur le point de subir une chirurgie étendue sont prétraitées avec oxygénation hyperbare. À Taiwan, les patients à risque sont également traités en postopératoire, a déclaré le Dr Alan Ko Chi Niu. En Chine, de nombreuses interventions chirurgicales, en particulier la chirurgie à cœur ouvert, sont faites dans une chambre hyperbare. Le Dr Lianbi Xue, ancien président de la Chinese Hyperbaric Society, affirme que les DCP n’existent pas en Chine et que diverses autres complications chirurgicales graves à long terme ont été réduites significativement. »

Risques et précautions

Par ailleurs, Dr Marois déboulonne la théorie selon laquelle la thérapie hyperbare créérait un stress oxydatif car l'apport d'oxygène aux mitochondries (génératrices d'énergie dans les cellules du corps) produit des radicaux libres qu'il faudrait combattre en prenant des anti-oxydants ou des acides aminés. « Théoriquement, l’hyperbare à haute pression avec 100% d’oxygène peut augmenter les radicaux libres. Toutefois dans la réalité ce n’est pas ce qui se passe et à basse pression ce n’est pas à considérer, même sur le plan théorique. En fait, la chambre hyperbare est reconnue pour aider à éliminer les radicaux libres. On ne recommande la prise d’aucun médicaments ou produit anti-oxydants et encore moins d’acides aminés qui n’ont été utilisés que pendant une très courte de temps en Angleterre. On ne les jamais utilisés ici dans toutes nos recherches et traitements et tous nos protocoles ont été révisés par les comités scientifiques et éthiques. » D'ailleurs, la biologiste québécoise Maria Acosta, spécialiste de l'autisme et webmestre du site Basses-Laurentides Refuse, nous a transmis une étude sur le traitement hyperbare chez les autistes, publiée en 2012, étude confirmant que l'OHB augmente la production de protéines et enzymes, dont le glutathion peroxydase, protégeant contre les dommages causés par les radicaux libres. Mme Acosta confirme par ailleurs ce que Nathalie Champoux affirme au début de ce dossier : « Avant de commencer n’importe quelle thérapie, la première chose à faire est débloquer (en ostéopathie) et ensuite normaliser la flore intestinale, autrement les suppléments ne sont pas absorbés et les parasites se développent davantage. Il ne faut pas oublier que le rôle premier des « parasites » est de nous protéger : en premier lieu ils se nourrissent de nos déchets et ils absorbent les métaux lourds, et à notre mort ils décomposent notre corps. Ils sont nos alliés, s’ils sont gardés en nombre réduit. Les tuer avant d’avoir des mouvements intestinaux normaux va simplement relâcher le mercure qui va se déposer dans le cerveau et autres tissus. »

Dr Marois ajoute que l'on peut utiliser des appareils électriques ou électroniques dans les chambres portables basse pression. « C’est vrai qu’il faut s’abstenir de les utiliser dans les chambres pressurisées avec de l’oxygène [à 100 %], ce qu’on voit seulement dans les hôpitaux ou cliniques, mais dans les chambres portables il n’y a pas de danger car le taux d’oxygène est entre 21 et 28% selon qu’on utilise un concentrateur ou non. C’est la pression qui fait maintenant tout le travail. Il y a même des prises de courant dans les chambres portables aujourd’hui. »

Mais encore faut-il savoir utiliser la valve de pressurisation de la chambre hyperbare correctement. « Beaucoup de gens l’installent n’importe comment et certains empirent même leur situation, dit Hugues Pascis. Il faut prendre au moins dix minutes pour « plonger », pour donner le temps aux molécules d’oxygène de rapetisser et ne pas pénétrer trop grosses dans le corps sous l’effet de la pression, et au moins 12 à 14 minutes pour remonter. Sinon, c’est comme si on ouvre une bouteille de champagne trop vite. Le liquide prend trop d’expansion au contact de l’air. »

Ce que confirme Claudine Lanoix qui a fondé le Centre hyperbare de l’île, à Pincourt, avec son mari Thomas Fox en 2004. Seule clinique privée en son genre au Québec, elle utilise des caissons rigides dont la pression varie entre 1,75 et 2,5 bar. Elle affirme que plusieurs personnes qui ont acheté ou loué un caisson souple de certains fournisseurs l’appellent pour de l’aide. « Les gens qui les utilisent à la maison ne sont pas toujours bien informés. Certaines personnes passent trop de temps dans la chambre hyperbare. Trop d’une bonne chose n’est pas bon », dit-elle en rappelant que l’oxygène est un oxydant qui génère des radicaux libres qui sont nécessaires mais pas en trop grande quantité. La principale plainte concerne les barotraumatismes. « Ils ont des blessures aux oreilles. Ils ont monté la pression trop rapidement et se sont blessé les oreilles. Si les gens sont congestionnés, il faut y aller doucement et leur montrer à déboucher leurs oreilles », en pinçant leurs narines et en soufflant.

Selon l'école de médecine Johns Hopkins, les complications (dommages pulmonaires, liquide ou rupture de la membrane du tympan, dommages aux sinus et myopie ou presbytie, empoisonnement à l'oxygène pouvant causer la formation de liquide ou une insuffisance pulmonaire) sont rares et généralement temporaires. « Les effets secondaires sont généralement mineurs aussi longtemps que la thérapie ne dure pas plus de deux heures et que la pression dans la chambre est moins de trois fois la pression normale dans l'atmosphère. La thérapie d'oxygène hyperbarique n'est pas sûre pour tous. En général, vous ne devriez pas la recevoir si vous avez certains types de maladies pulmonaires, à cause du risque d'affaissement pulmonaire, si vous avez un poumon affaissé, avez un rhume ou de la fièvre, avez récemment subi une chirurgie ou une blessure à l'oreille et n'aimez pas les petits espaces clos. »

Claudine Lanoix et Thomas Fox ont découvert cette thérapie en 1997 en cherchant à soigner ses deux fils atteints de paralysie cérébrale. Comme il n’existait alors aucune clinique hyperbare au Canada, ils ont suivi leurs traitements en Écosse, en 1998. « Nos enfants furent les premiers au Canada traités pour des blessures neurologiques avec l’OHB, raconte Mme Lanoix. L’un d’eux a alors commencé à marcher et l’autre a commencé à parler et à se redresser dans son fauteuil roulant. »

Formée en OBH à l’Université McGill et avec les sommités internationales dont le Dr Neubauer, Philip James et Paul Harch, elle avoue ne pas être familière avec les chambres hyperbares à basse pression. Elle explique que la haute pression — à partir de 1,75 bar — réduit la spasticité et est particulièrement indiquée pour les plaies parce qu’elle détruit plus efficacement les bactéries. « Les études sur les blessures sportives et les plaies utilisaient une pression de 2 à 2,5 ATA et 100 % d’oxygène car la pression supérieure le pousse plus profondément dans les tissus. Mais il y a indéniablement de la place pour les deux types de chambres. Tout le monde devrait avoir accès à cette thérapie en centre de réadaptation. C’est vraiment triste que le gouvernement ne l’offre pas gratuitement. C’est simple, pas douloureux et sans contrindication. »

Dans sa clinique, les traitements durent en général 60 minutes (une fois la pression désirée atteinte). Ils coûtent 122 $ pour les enfants et 130 $ pour les adultes. « Il faut 45 minutes pour saturer le corps complètement d’oxygène. Il a alors absorbé autant d’O2 qu’il peut prendre. Les traitements de 90 minutes sont plus appropriés aux blessures diabétiques. »

Hugues Pascis raconte une conférence donnée en Floride au début du 21e siècle par Natalia Kazantseva, l’une des sommités en matière d’OBH. « Elle expliquait qu’à l’Université de Moscou, ils traitaient toutes les maladies neurologiques à 1,2 ATA. Elle a fait très peur aux gens de la FDA [Food and Drug Administration, l’agence fédérale américaine qui régit les aliments et les médicaments]. Ils ne sont là que pour protéger l’industrie pharmaceutique. C’est pourquoi aux États-Unis, il faut une prescription médicale pour acheter une chambre hyperbare portative. »

Pour la femme d’Hugues Pascis, Suzanne Gouin, ce sont les témoignages de parents d’enfants autistes clients qui sont les plus éloquents. Le premier effet est de calmer ces enfants souvent hyperactifs... ainsi que leurs parents épuisés! « Un enfant autiste de 2,5 ans, qui pleurait sans cesse la nuit, est rapidement tombé endormi. Ses parents disaient que c’était la première fois de sa vie qu’il dormait. Ils n’y croyaient pas, tellement qu’ils pensaient qu’il était mort! Au Cosmodôme, au Salon de l’autisme, une maman nous a dit que son fils de 14-15 ans s’était mis à courir avec son mari après des séances d’hyperbare. Il s’est mis à aimer ça au point où il a participé à des olympiades. Sa mère disait que c’était comme si un tarot avait bougé dans son cerveau. J’ai toujours des frissons en contant ça! »

 

Pour en savoir davantage

Hugues Pascis et Suzanne Gouin 514-919-0748 www.hypersante.com

Articles scientifiques, reportages et vidéo avec le Dr Pierre Marois

  1. Intensive rehabilitation combined with HBO therapy in children with cerebral palsy : A controlled longitudinal study
  2. Can Postoperative Cognitive Dysfunction Be Prevented?

L’oxygénothérapie hyperbare pour le traitement de la paralysie cérébrale : revue et comparaison des thérapies actuellement acceptées (2007)

Powerpoint du Dr Marois et ses collègues

Reportages de TVA Nouvelles

Nouvel espoir pour la paralysie cérébrale (9 avril 2014)

Des parents lancent un cri du cœur (8 octobre 2017)

Dr. Paul G. Harch joins Dr. Pierre Marois, and Dr. Samuel Shor at the 9th Hyperbaric Medicine International Symposium [HBOT2014] to discuss Hyperbaric Oxygen Therapy Best Clinical Practices

Cerebral Palsy- New Study demonstrates effectiveness of hyperbaric oxygen therapy in treating neurological and motor dysfunction (CNN)

Association de thérapie hyperbare du Québec

centrehyperbare.com