Les gens qui croient que les changements climatiques sont un phénomène naturel qui nous permettra de jouir de baisses des coûts de chauffage et d’une saison estivale plus confortable se font de plus en plus rares. Des gens comme Brian Paré dont les gestes ont provoqué des évacuations et menacé des vies dans le Nord-du-Québec l’été dernier. En janvier, il a plaidé coupable d’avoir délibérément allumé 14 feux à Chibougameau et à Chapais « pour savoir si la forêt était vraiment sèche ou non ». Il a admis soupçonner les gouvernements d’en allumer pour nous faire croire aux changements climatiques… Misère!
La réalité, selon un sondage Léger effectué l’automne dernier, c’est que les trois quarts des Québécois croient que les changements climatiques menacent la survie de notre civilisation et 85 % affirment qu’il faudra repenser en profondeur notre mode de vie axé sur la production et la consommation de produits pétroliers dont les émissions de gaz à effet de serre détraquent le climat. Les experts en climatologie sont très inquiets car ils estiment qu’une accélération des changements climatiques est en cours ou inévitable, avec des conséquences de plus en plus catastrophiques et imprévisibles. Pas surprenant que l’écoanxiété soit si répandue, notamment chez 63 % des 16 à 27 ans, selon un récent sondage Léger, et même chez 39 % des personnes de 70 ans et plus, selon le Rapport annuel sur l’état de la France de 2023.
Chose certaine, il faut déjà s’adapter aux bouleversements climatiques comme les îlots de chaleur urbains et les pannes de courant prolongées qui peuvent entrainer la mort des plus vulnérables de la société, comme les personnes âgées. Il faut notamment couper les arbres les plus dangereux qui risquent de s’effondrer sur les maisons ou les enflammer, renforcer et/ou remplacer les toitures à risque de fuites ou d’être arrachées, améliorer la fenestration, l’étanchéité, l’isolation de l’enveloppe des bâtiments… Et il faudra faire des choix avisés, pour ne pas dire choisir ses poisons. Batteries au lithium ou concert de génératrices lors d’une panne de courant? Chauffage d’appoint et d’urgence au bois ou au gaz?
Le ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs,Benoît Charrette, a décidé d’empêcher les municipalités d’interdire les nouveaux branchements au gaz naturel sans l’accord de Québec puisqu’elles n’auraient pas « l’expertise pour déterminer l’impact de leur décision sur la sécurité énergétique » du Québec. Je lui suggère plutôt de lancer un programme de remplacement des appareils de chauffage au bois ultra polluants (non conformes aux normes EPA) par des poêles, foyers, chaudières et fournaises aux granules modernes. Au lieu d'une génératrice bruyante et polluante, des batteries au lithium peuvent électrifier les appareils essentiels en cas de panne, comme un poêle aux granules (qui est motorisé), un four grille-pain et une cuisinière à induction (quoi que je conserve mon réchaud de camping au propane pour la cuisson d’urgence). Mais il faudra des subventions pour que la majorité des gens puissent se payer un tel luxe...