Amiante, Sébastien Dulude, La Peuplade, août 2024, 224 pages.

Thetford Mines, ville phare de l’industrie de l’amiante québécoise, été 1986. Steve Dubois, neuf ans, et le petit Poulin, dix ans, s’abandonnent aux plaisirs de l’amitié. La belle saison est rythmée d’aventures sur les hauts terrils et d’évasions à travers les paysages mi-forestiers mi-lunaires. Les journées des deux inséparables s’écoulent dans l’oisiveté et l’innocence, sur leurs vélos ou allongés dans leur cabane parmi les pins. Or, l’année 1986 est riche en tragédies, et l’une d’entre elles affecte le cours de la vie de Steve comme nulle autre. Cinq ans plus tard, on le retrouve en proie à son obsession : reconstituer son paradis évanoui.

Maniant une langue précise et sensuelle, Sébastien Dulude fait le récit d’une jeunesse fragile et inflammable dans un American Dream ouvrier en perte d’élan. 

« La mine, c’est la violence sur certains parents, puis la violence sur certains enfants ; la mine, c’est l’isolement des enfants, et l’isolement, c’est l’ennui, et l’ennui, c’est la violence qui m’a enlevé mon ami. »

Poète établi, Sébastien Dulude s’est mérité, avec ce premier roman, plusieurs mentions et prix littéraires au Québec et en France.

Écouter les entrevues qu'il a accordées à la section Art de Radio-Canada et à Tout le monde en parle.

 

Ordures! Journal d’un vidangeur, Simon Paré-Poupart, Lux, septembre 2024, 144 pages.

Simon Paré-Poupart ramasse les ordures depuis vingt ans (écouter son entrevue à Tout le monde en parle). Ses études universitaires en sociologie et en administration internationale, ainsi que son expérience comme intervenant social n’auront pas eu raison de sa vocation de vidangeur. Ordures! est son premier livre.

« L’univers du déchet s’est révélé à moi comme j’aimerais qu’il se révèle à vous dans ce livre. Par surprise. Un heureux hasard, car j’aime ce travail. En racontant mon histoire, je veux partager ma passion. Je veux sortir de l’oubli les vidangeurs. Je veux surtout que vous cessiez de croire que vos ordures disparaissent par magie, comme le propose la très récente pub de 1-800-GOT-JUNK. Rien ne disparaît par magie. Laissons ces illusions aux enfants et rentrons dans le vrai monde. Beau et sale, comme le sont les vidangeurs. »

En lisant ce journal d’un vidangeur, vous ferez la découverte d’un monde dont vous ne soupçonniez pas l’existence. Un rassemblement d’excentriques et de personnages plus ou moins intégrés à la vie normale qui travaillent sur la ligne de crête entre ce que notre société considère propre et ce qu’elle juge sale. Qui sont ces athlètes qui courent nos rues chaque semaine derrière des camions, qu’il neige, qu’il pleuve ou qu’il fasse trop chaud? Quelle est leur vision du compostage, du recyclage, de la récupération? Qu’ont-ils à raconter sur une époque qui génère en abondance des ordures? Voilà autant de questions auxquelles répond ce récit captivant.

 

Défendre le logement - Nos foyers, leurs profits, de David Madden et Peter Marcuse, Écosociété, juin 2024, 200 pages.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la crise du logement n’est pas causée par le manque d’unités locatives, des taux d’intérêt élevés ou une conjoncture économique défavorable. Cette crise est l’état normal du marché immobilier depuis cent ans, notamment pour les plus vulnérables, selon l’urbaniste Peter Marcuse et le sociologue David Madden. Il s’agit d’une conséquence logique et prévisible de notre système économique : « l’habitation n’est pas produite et répartie afin de fournir un toit à chacun, mais comme une marchandise destinée à enrichir une minorité. »

Défendre le logement nous plonge dans un conflit opposant deux conceptions du logement.

D’un côté, on le considère – à juste titre – comme un droit fondamental, un foyer défini par sa valeur d’usage ; de l’autre, il devient sans problème un privilège, un bien immobilier qui possède d’abord et avant tout une valeur d’échange. Cet ouvrage essentiel met ainsi le doigt sur les processus de marchandisation du logement qui, au cours des dernières années, ont atteint des sommets inégalés, notamment avec l’essor des plateformes comme Airbnb et l’utilisation de l’immobilier comme instrument d’accumulation financière. Une situation qui ne fait que creuser les inégalités dans la ville : quand le profit prend le pas sur le droit de se loger, les loyers augmentent, leur qualité diminue et les communautés sont confrontées à la violence des expulsions, de la gentrification, de la stigmatisation et de la honte. Voilà ce que Madden et Marcuse nomment l’aliénation résidentielle.

Essai incontournable pour comprendre les causes et conséquences du problème du logement, il fait aussi le point sur les solutions progressistes et montre combien cet enjeu ne peut être résolu par des solutions technocratiques : meilleures technologies de construction, aménagement plus intelligent du territoire, nouvelles techniques de gestion, accès facilité à la propriété... Parfois utiles, ces changements ne suffiront jamais. La crise du logement a des racines politiques et économiques profondes et nécessite une réponse radicale de réappropriation des espaces, une réponse qui dépasse la reconnaissance symbolique d’un droit. Le logement est d’abord politique.

 

Photosensible, Sophie Thibault, de l’Homme, novembre 2024, 208 pages.

« Huit ans ont passé depuis mon premier livre photo Dans ma nature. Après des expositions, de multiples conférences-photos, de nouveaux apprentissages, de beaux voyages, j'ai eu l'envie de vous offrir ce nouveau recueil. Il rassemble mes coups de cœur regroupés en plusieurs thèmes: paysages, nature, bêtes à poils ou à plumes, macro, voyages, notre Québec, ainsi que des chapitres sur mes deux plus folles journées-photos à vie : le jour de l'éclipse, le 8 avril 2024, et ces douze heures à immortaliser Diane Dufresne dans les décors éclatés de son exposition DDXL. À vous, j'offre la beauté du monde. » — Sophie Thibault

La carrière de Sophie Thibault prend son envol en 1988, lorsqu'elle fait son entrée à TVA. À l'été 1990, on lui confie la lecture des nouvelles lors de la crise d'Oka. En 2002, elle est la première femme en Amérique du Nord nommée chef d'antenne d'un bulletin de fin de soirée. Elle est à la barre du TVA 22 heures du lundi au vendredi.

Au fil des ans, elle remporte neuf trophées aux galas MétroStar et Artis, comme personnalité de l'année (2004) et meilleure animatrice d'un bulletin de nouvelles. En 2012, elle devient chroniqueuse-photo pour le magazine Le Lundi, puis, en 2014, pour le magazine La Semaine. Lauréate de nombreux prix et distinctions, elle a reçu le titre de Chevalier de l'Ordre de la Pléiade du Québec, remis par l'Assemblée nationale.

 

Les huiles essentielles au Québec, Véronik Tanguay, de l’Homme, septembre 2024, 256 pages

Achillée millefeuille, épinette blanche, genévrier commun, houblon, lavande vraie, menthe poivrée, millepertuis, sapin baumier, thé du labrador, verge d'or… Le terroir québécois regorge de trésors aromatiques dont on peut profiter chaque jour !

Ce guide complet et accessible vous invite à découvrir 40 huiles essentielles québécoises aux usages et aux bienfaits thérapeutiques insoupçonnés. Cet ouvrage vous explique aussi comment utiliser l'aromathérapie au quotidien et en toute sécurité (prévention, soulagement, accompagnement énergétique, etc.). Mais ce n'est pas tout ! Vous y trouverez également plusieurs préparations médicinales très simples à réaliser pour traiter divers problèmes de santé touchant toute la famille.

Aromathérapeute, naturopathe et herboriste-thérapeute accréditée, Véronik Tanguay a cofondé en 2001 l'Académie Jardin de Vie, avec Mikaël Zayat, un centre de formation en santé intégrale établi en Estrie. Elle a créé un diplôme d'aromathérapeute et accompagne 
de nombreuses personnes dans des consultations thérapeutiques.

 

Les oreilles de Rajotte, Claude Rajotte, de l’Homme, octobre 2024, 248 pages.

Un voyage musical dans l'univers de Claude Rajotte. Depuis son enfance dans le village de Notre-Dame-du-Bon-Conseil jusqu'à aujourd'hui, la musique a toujours fait partie de la vie de cet animateur, VJ et critique impitoyable. Rock, métal, jazz, classique, électro, drum and bass, trip-hop, ses connaissances musicales sont aussi vastes que sa passion à nous transmettre les sons et les artistes qui le font vibrer.

C'est donc sur des airs des Beatles, de Led Zeppelin, des Pet Shop Boys, de Soundgarden, de Jean Leloup, de Jean-Pierre Ferland et de plusieurs autres que ce mélomane iconoclaste nous raconte son adolescence, ses débuts à la radio, son passage à CKOI et à CHOM et, bien sûr, ses grandes années à la chaîne culte MusiquePlus, pendant lesquelles il a rencontré et interviewé de nombreux musiciens tant d'ici que d'ailleurs. Un livre drôle et instructif, rempli d'anecdotes inédites, de clins d'œil culturels et de tops 10 personnels, qui montre à quel point la musique rend heureux et peut nous faire voyager dans le temps.
Tendez bien l'oreille!

Claude Rajotte a commencé sa carrière en 1974 à CHRD-AM, à ­Drummondville. En décembre 1976, il fait partie de la première cohorte d'animateurs de CKOI. Au fil de ses 40 années d'expérience, il anime différentes émissions musicales, mais c'est surtout comme animateur et vidéo-jockey à MusiquePlus (grâce, entre autres, à ses fameux « Destroys ») et à Musimax, où il a travaillé pendant 25 ans, qu'il se fait connaître du grand public. Disc-jockey et guide musical, Claude est un passionné de musique, toujours aussi stimulé par la découverte de nouvelles sonorités, qu'il aime partager avec tout le monde. Les oreilles de Rajotte est son tout premier livre.

  

Les actes inutiles, Michel A. Bouchard, Boréal, octobre 2024, 136 pages.

À son attrait pour les chiffres, l’auteur succombe en menant à fond (perdu) comptes et décomptes des données superflues que l’être humain peut établir, de manies compilatrices en comptabilités inutilisables. Il assume son délire jusqu’à considérer qu’édifier un muret de bûches procure un plaisir équivalent à celui de construire un ouvrage d’art et jusqu’à s’étonner, lui qui tient ses « éphémérides de bouche », notant scrupuleusement où et avec qui il prend chacun de ses repas, que l’on ne connaisse pas en détail le menu de la Cène. Nabokov disait que « l’imagination n’est fertile que lorsqu’elle est futile ». Ici, elle fertilise follement. L’auteur, scientifique et philosophe, évoque la Terre, le climat, le temps, la vie, et se fait le conteur des compteurs, le recenseur de notre monde.

Professeur titulaire retraité de l’Université de Montréal et présentement professeur associé au programme de génie civil de Polytechnique Montréal, Michel A. Bouchard a été éditeur ou coéditeur d’une trentaine de monographies portant sur les précipitations acides, les substances toxiques, les effets des aménagements hydroélectriques, les évaluations environnementales, et les mines et le développement durable, entre autres.

 

Tenir tête aux géants du web – Une exigence démocratique, Alain Saulnier, Écosociété, novembre 2024, 288 pages.

La conquête de l’univers numérique par les géants du web ne met pas seulement à mal nos langues et nos cultures, elle met aussi carrément en péril nos acquis démocratiques. La conquête de l’univers numérique par les géants du web ne menace pas seulement nos langues et nos cultures, elle met carrément en péril nos acquis démocratiques. L’heure est venue de contre-attaquer. Dans Tenir tête aux géants du web, qui poursuit la réflexion amorcée dans Les barbares numériques, Alain Saulnier propose aux États un ensemble de mesures concrètes pour rééquilibrer dès maintenant les forces en présence et permettre à nos institutions démocratiques de reprendre l’ascendant. Véritable cri du cœur pour éviter que nos sociétés ne sombrent dans des dérives autoritaires, ce livre nous rappelle qu’il n’y a aucune raison de rester passifs et d’accepter d’être soumis aux diktats des GAFAM et aux volontés des Elon Musk et Mark Zuckerberg de ce monde.

 

Less Screen More Green - Finding freedom with The Mindful Tech Plan™ and the powers of nature, mindfulness and true connection for a healthier tech-life balance, Kerry Crofton PhD, preface de Jane Goodall, 2e edition, Global Wellbeing, 2024, 192 pages.

En 2019, l’Organisation mondiale de la santé a publié une étude dans la revue The Lancet avertissant que l'inactivité des enfants est une épidémie mondiale qui nuit à leur santé cérébrale et à leurs aptitudes sociales. C’était avant qu'une pandémie n'intensifie l'utilisation des écrans numériques. Les études en ligne, le travail à distance et la communication virtuelle nous ont déconnectés les uns des autres - et de la nature.

Cette deuxième édition de Less Screen More Green arrive à un moment charnière : il est de plus en plus urgent d'utiliser les appareils électroniques de manière plus judicieuse et de compenser toute cette technologie par des moments en plein air dans la nature. La bonne nouvelle : les enfants n'ont pas besoin d'être dehors toute la journée. Même vingt minutes de jeu non structuré stimulent leur bien-être physique, mental et social.

Ce guide pratique du bien-être à l'ère numérique propose des solutions fondées sur la science pour des maisons, des écoles, des lieux de travail et des voyages plus sains.

Avec les contributions d'une équipe mondiale de médecins, de scientifiques, d'experts en santé publique et d'enseignants de la pleine conscience, ce livre est le guide essentiel pour les parents, les éducateurs et les personnes de tous âges qui veulent se libérer de la surcharge technologique et de la dépendance aux médias numériques - pour les enfants et pour eux-mêmes.

Psychologue clinique, Karry Crofton est une grande-mère inquiète, une éducatrice en santé publique, formatrice en pleine conscience et fondatrice de l’organisme canadien Global Health Alliance qui se consacre au bien-être physique, mental et social des enfants, des jeunes et des adultes. Elle travaille avec l'American Academy of Anti-aging Medicine et a développé des programmes de formation pour l'Association canadienne du cœur. En tant que « Maman Zen », elle a dirigé la méditation lors du premier camp de désintoxication numérique Camp Grounded dans les forêts de séquoias de Californie, et dirige des bains de forêt pour les enseignants, les infirmières ou les travailleurs de la santé mentale dans le cadre du programme « Care for the Caregivers » (soins aux soignants).