Lorsqu'on se découvre sensible aux ondes et à l'électricité, on se retrouve face au défi de maîtriser un vocabulaire nouveau et d'acquérir des notions de physique des ondes pour comprendre notre environnement, interpréter nos symptômes, savoir choisir et utiliser les appareils de détection, entre autres. Milligauss, mégahertz, microwatts par mètre carré, hautes fréquences transitoires... il n'est pas rare que l'on ne sache plus où donner de la tête et que l'immense quantité d'information qui circule nous étourdisse davantage qu’elle ne nous aide. On a besoin de balises, d’informations pratiques pour savoir par où commencer et quelles étapes suivre. C'est le but de cet article. Il vise à calmer l'anxiété en se concentrant sur l'essentiel, dans un effort minimal de lecture et de concentration. Enfin je l'espère. Les plus jeunes devraient pouvoir le lire sans difficulté.
Voici donc dans un premier temps quelques notions de base sur la théorie et l'identification des champs électromagnétiques (CEM). Nous verrons par la suite quels appareils de mesure utiliser et comment se protéger dans l’immédiat.
ABC des ondes
Qu’est-ce qu’une onde? On pourrait dire une vibration, une oscillation qui se répète et se propage. Les vagues sont des ondes, les vibrations sonores et les rayons X de même. Le nombre de cycles de répétition de l’onde par seconde se nomme fréquence. La fréquence se mesure en hertz.
Dans ce texte, nous parlerons de fréquences en hertz, en kilohertz (kHz, millier de hertz), mégahertz (millions, MHz) et gigahertz (milliards, MHz). Un spectre d’ondes recouvre une ou des bandes de fréquences ayant des caractéristiques communes.
Voici quelques éléments de certains spectres d’ondes.
Le corps humain fonctionne par de minuscules et constants échanges de nature électromagnétique. On pourrait dire que l’électricité, c’est la vie. L’électroencéphalogramme mesure l’activité électrique du cerveau et quand il devient plat, la mort clinique est déclarée.
La fréquence de notre biologie serait de 1 à 80 ou 85 Hz selon les sources, donc de 1 à 85 cycles par seconde. Par exemple, les différentes ondes produites par le cerveau s’étendent de 0,5 à 30 Hz.
L’électricité domestique fonctionne à 60 Hz; il s’agit d'extrêmement basses fréquences. Pour le transport de cette électricité, on a choisi le courant alternatif, soit un constant mouvement d’aller-retour des électrons soixante fois par seconde. Les recherches du professeur Paul Héroux de l’Université McGill ont démontré que ce mouvement d’aller-retour est incompatible avec les activités biologiques du corps qui lui, fonctionne surtout en courant continu, soit dans une seule direction, comme le champ magnétique terrestre et les appareils électriques à pile. Le chercheur a également produit un article où il explique comment le courant continu pourrait être substitué au courant alternatif dans la distribution de l’électricité.
Les ondes acoustiques
Une oreille humaine moyenne peut percevoir des sons entre 20 et 20 000 Hz, quoiqu’il existe une grande variation entre individus.
Le « la » du diapason moderne vibre à 440 Hz, le « la » suivant, une octave plus haut, au double (880 Hz) et ainsi de suite jusqu’aux ultrasons.
Ce second « la » est une harmonique du premier, lui-même étant une harmonique du « la » inférieur à 220 Hz. Les harmoniques sonores se déploient dans un ordre précis correspondant à diverses notes de la gamme. On peut les entendre au-dessus du son fondamental dans les chants des moines tibétains, par exemple. Notre voix en produit, les instruments de musique aussi. Les harmoniques se produisent également avec d'autres types d'ondes et elles jouent un rôle important dans la physique des radiofréquences qui affectent les personnes sensibles.
Les différents types d'ondes ne sont pas définis par leurs fréquences, mais par le médium (milieu) dans lequel elles voyagent. Les ondes acoustiques se transmettent dans la matière (incluant l'air) ; les ondes du spectre électromagnétique, incluant les micro-ondes, les rayons infrarouges, ultraviolets, etc. n’ont pas besoin du support de l'air pour se propager – on les retrouve dans l'espace. Elles se transportent dans un médium historiquement appelé l’éther.
Les radiofréquences
Une portion du spectre électromagnétique qui intéresse particulièrement les personnes électrosensibles est celui des radiofréquences, qui inclut le spectre des micro-ondes (300 MHz à 300 GHz), utilisées pour les technologies de télécommunications sans fil
Les kilohertz (kHz)
Dans l’ordre des kilohertz, on trouve entre autres la radio AM (540 à 1 700 kHz), ainsi que les hautes fréquences transitoires (HFT) produites par les appareils électroniques, comme les tubes fluorencents (« néons »), les ampoules fluocompactes et les gradateurs (rhéostats). Les HFT les plus nocives sont généralement dans la bande 2 à 100 kHz, mais elles peuvent atteindre des fréquences plus élevées.
Les HFT n'ont aucune utilité dans la transmission de données. Il s'agit d'ondes parasites qui contaminent l'onde principale du courant électrique. Elles sont causées par le mode de fonctionnement des appareils munis d’un bloc d’alimentation à découpage (switched-mode power supply). Celui-ci convertit le courant alternatif en courant continu de bas voltage utilisé par les appareils électroniques. Ce découpage hache le courant électrique des milliers de fois par seconde, une pollution aussi appelée « électricité sale », « bruit » ou « interférence électromagnétique ». Toutes les résidences desservies par un même transformateur du réseau électrique partagent leur « électricité sale » entre elles.
Les HFT produisent à la fois une contamination du circuit électrique filaire et une pollution de l'air au voisinage des sources.
Mégahertz et gigahertz
La liste ci-dessous est non exhaustive et vise d'abord à définir le vocabulaire des ondes.
Dans les fréquences de mégahertz (MHz), on trouve :
– La radio FM, de 88 à 108 MHz
– Diverses antennes de communication d'organismes privés ou publics
– Les fréquences de téléphonie cellulaire, par exemple de 600 à 2 600 MHz. Voir la carte des antennes http://www.ertyu.org/steven_nikkel/cancellsites.html qui permet de les localiser et indique leurs fréquences utilisées à une adresse particulière.
– Les compteurs intelligents à 926 MHz
Fréquences de gigahertz (GHz)
– La compagnie d’Internet rurale par tours émettrices Xplore (anciennement XPlornet) utilise des fréquences de 3,6 à 6,8 GHz
– Le Wi-Fi occupe des bandes de 2,4 et de 5 GHz, la télé sans fil, 5 GHz.
– Les satellites opèrent avec des ondes dites millimétriques, dans les 30 GHz. La technologie 5G (5e génération de téléphonie cellulaire) en ondes millimétriques utilise des fréquences du même spectre (plus de 26 GHz). La 5G existe aussi dans les fréquences de 3,4 à 3,8 GHz
Plus la fréquence est élevée, plus l'onde est courte et demande d'énergie, ce qui correspond à une plus grande vitesse de transmission de données. On a vanté les mérites de la technologie 5G qui permettrait par exemple de télécharger un film en quelques secondes. Toutefois, plus la fréquence est élevée, moins les ondes sont pénétrantes. Les ondes satellites pénètrent difficilement dans les bâtiments.
Plus la fréquence est basse, plus l’onde est pénétrante. Les ondes de radio AM peuvent franchir des milliers de kilomètres et de nombreux obstacles. De même, les HFT sont très difficiles à bloquer avec des matériaux, dans cette bande de fréquences plus basses des kilohertz.
Les unités de puissance
Si l’on compare avec les ondes acoustiques, la fréquence correspondrait à la hauteur du son (bas ou aigu) et la puissance, au volume. Tout comme la puissance de l’électricité s’exprime en watts (W), celle des champs électromagnétiques produits par les radiofréquences s’énonce le plus souvent en microwatts (millionièmes de watt) par mètre carré (µW/m2) ou milliwatts (millièmes) par mètre carré (mW/m2).
La puissance, comme le volume du son, décroît avec la distance. La fréquence demeure la même.
Une fois ce vocabulaire des ondes intégré, on peut commencer à les mesurer.
Les appareils de mesure
Voici un survol des types de champs électromagnétiques (CEM) et des appareils de mesure nécessaires dans l'équipement de la personne électrosensible.
Les CEM de l'électricité domestique 60 Hertz
Ceux-ci sont de deux types : magnétiques et électriques.
Le champ magnétique dégagé par le câblage électrique ou les appareils en marche peut être bloqué avec des matériaux magnétiques tels le fer, le nickel, le cobalt pour ce qui est des champs alternatifs (un alliage très coûteux appelé Mumetal blinde efficacement les champs magnétiques statiques de la Terre).
Le champ magnétique décroît avec la distance. Si l'on habite trop près du câblage de distribution d'Hydro et qu'un champ magnétique élevé envahit le logis, on ne peut rien y faire à part dormir et travailler le plus loin possible de la source. De même, on peut se tenir à distance d'un appareil à consommation élevée durant son fonctionnement. La demande en consommation électrique augmente la puissance du champ magnétique.
La mesure des champs magnétiques s'exprime en gauss (G) – aussi utilisée pour les aimants - ou en tesla (T). Un nanotesla (nT) équivaut à 0,01 milligauss (mG). Pour les personnes sensibles, l’Institut de la biologie du bâtiment recommande un niveau de champs magnétiques inférieur à 20 nT ou 0,2 mG.
Le champ électrique est produit par la tension dans les câbles électriques (110 volts, 240 volts). Dans un lieu où le système électrique est correctement mis à la terre, les champs électriques dans le milieu ambiant sont très bas, presque inexistants. Sur l'appareil, la mesure oscille alors de 1 à 2 volts par mètre carré (V/m2)
En revanche, tous les appareils électriques dépourvus d'une fiche avec mise à la terre (la troisième patte ronde) émettent des champs électriques plus élevés que les équipements mis à la terre. C'est pourquoi ces appareils ne devraient pas se trouver sur une table de chevet, par exemple.
Le champ électrique décroît aussi avec la distance.
Presque tous les appareils de mesure de l'électricité domestique combinent les données sur les champs magnétiques et sur les champs électriques. Il est préférable de ne pas toucher directement l'appareil lors de la prise de mesures des champs électriques (le corps humain, qui est conducteur, peut provoquer des fuites électriques faussant la mesure).
J'utilise depuis 2008 le détecteur ME3030B à affichage numérique de la compagnie allemande Gigahertz Solutions, qui fonctionne toujours très bien.
Les radiofréquences (RF)
Les mesureurs de radiofréquences produisent deux sortes de données :
1. L’affichage visuel : montre le nombre de microwatts ou de milliwatts par mètre carré (µW/m², mW/m2). Un mW/m² égale 1 000 µW/m². Si une mesure est donnée en centimètres carrés, il faut multiplier par 10 000 (100 X 100) pour obtenir la lecture en mètres carrés.
L'affichage visuel donne la quantité totale d'ondes produites par les différentes sources émettrices, mais ne permet pas de différencier ces sources.
2. Données acoustiques : l'appareil muni d’une fonction dite acoustimètre produit un son différent selon la source. Par exemple, les tours de téléphonie cellulaire produisent un silement aigu, le Wi-Fi, un son saccadé rapide. Il existe une multitude de sources, donc de sons.
On peut écouter les sons des diverses sources sur https://safelivingtechnologies.com/emf-sounds-1 et sur https://gigahertz-solutions.com/Audio-analysis-of-RF-signals.
Pour ma part, j'utilise deux appareils pour la raison suivante : l'Acoustimeter du fabricant britannique EMFields (modèles AM-10 ou AM-11) est très performant pour l'identification sonore, davantage que les autres appareils, y compris ceux que j'ai essayés de la marque allemande Gigahertz Solutions. Il comporte une prise pour écouteurs qui en augmente la performance. Toutefois, il est très pauvre dans l'identification visuelle des puissances plus basses (faible quantité d'ondes).
Étant donné sa faible performance dans les basses puissances, il peut donner une fausse impression, par exemple si on visite un endroit à louer ou acheter : l'absence de son dans l'appareil ne signifie pas une absence de radiofréquences.
Après avoir utilisé cet appareil comme unique détecteur pendant six ans, je me suis procuré un bon appareil pour la lecture visuelle, le Safe and Sound Pro II, du fabricant canadien Safe Living Technologies, qui présente un excellent rapport qualité/prix à mon avis. Il détecte des puissances très faibles, jusqu'à trois décimales dans les microwatts par mètre carré. À la différence des appareils de la compagnie Gigahertz Solutions, il affiche séparément les mesures en temps réel et le pic (mesure la plus élevée) le plus récent. Sa fonction acoustique est moins performante que celle de l’Acoustimeter mais si vous devez opter pour un seul appareil, ce serait celui-là. Notez que le modèle Safe and Sound Classic est moins cher (232 $ au lieu de 547 $) mais qu’il n’affiche pas les données numériques, seulement les sons et les codes de couleur correspondant au niveau de risque. Ce niveau diffère toutefois pour chaque personne électrosensible.
Acoustimeter et Safe and Sound couvrent une bande de fréquences de 200 MHz à 8 GHz.
Moins sophistiqués, les appareils de marque Cornet combinent les mesures des champs électriques, magnétiques et des radiofréquences. Pour ces dernières, ils sont moins sensibles (affichage de puissances très basses) que les produits Safe and Sound. Pour ma part, j’ai trouvé peu de correspondances entre leurs mesures et celle de mes appareils, à l'exception des champs électriques. Des expériences plus poussées seraient à faire.
L'important est de vous familiariser avec votre appareil en établissant des liens entre vos symptômes et les mesures sur celui-ci ; d’observer vos réactions et vérifier les mesures par la suite (et non l'inverse), en espaçant vos évaluations et en établissant au besoin un journal de vos observations. Ces corrélations vous permettront par la suite d’utiliser vos appareils dans différents lieux et d’évaluer combien de temps vous pouvez y passer.
Les mesures données par ces appareils affichent la puissance totale des différentes sources, toutes fréquences combinées (à l’intérieur de la bande déterminée par l’appareil). Ils ne différencient pas la puissance pour chaque fréquence d'ondes. Pour cette fonction, on a besoin d'un appareil appelé analyseur de spectre.
Les hautes fréquences transitoires (électricité sale)
C’est l’interférence électromagnétique (EMI en anglais), communément appelée « électricité sale », qui a été expliquée dans notre section sur les kilohertz.
Elles se mesurent de deux façons :
- Dans l'air : avec la radio en mode AM entre deux postes. On peut varier les positions du sélecteur de postes pour capter différentes fréquences de HFT.
- Dans le circuit électrique : avec des détecteurs tels que le Stetzerizer Mircrosurge Meter ou le Greenwave Broadband EMI Meter, que l'on branche dans la prise.
Ces appareils couvrent une bande de fréquences comprise entre 180 Hz et 100 kHz pour le Microsurge Meter et entre 3 kHz et 10 MHz pour le modèle de Greenwave.
L'analyseur de spectre
Cet instrument mesure et affiche la répartition des fréquences présentes dans l’environnement. Il peut être très utile, voire nécessaire, pour les évaluations à caractère juridique car il peut permettre de distinguer les puissances séparées des diverses sources de CEM. Par exemple, si un voisin possède un appareil qui émet des rayonnements très puissants, l'analyseur pourra différencier ces rayonnements de ceux émis dans votre habitation et en mesurer la puissance, à condition que sa fréquence soit distincte. Les analyseurs ne sont pas indispensables pour votre évaluation des CEM totaux auxquels vous êtes exposés.
Pour résumer
L'électricité domestique de 60 Hz produit des champs magnétiques (CM) et des champs électriques (CE) que l’on regroupe généralement sous le terme de champs électromagnétiques (CEM).
Elle peut être polluée (parasitée) par des hautes fréquences transitoires (HFT) provenant de vos appareils électroniques ou de l'extérieur.
Les ondes ou radiations émises par toutes les technologies de télécommunication sans fil, incluant les téléphones cellulaires, le Wi-Fi, le Bluetooth, les imprimantes, les télés, l'Internet des objets et les satellites, produisent des CEM de hautes fréquences, soit des radiofréquences du spectre des micro-ondes. Bref, l’ensemble des sources d’énergie de basses (électricité) et hautes fréquences (sans fil) émet des CEM.
Se débrouiller à petit budget
Si votre budget pour l’achat d’appareils de mesure est très limité, voici des moyens d'évaluer, au moins en partie, les CEM qui vous entourent.
Avec un téléphone intelligent, on peut évaluer :
- la puissance du réseau cellulaire dans un lieu donné ;
- le nombre de réseaux Wi-Fi dans le voisinage et la puissance de leur signal grâce à l’application appropriée.
Vous aurez une certaine idée de la puissance des champs magnétiques extérieurs pénétrant dans votre logis en observant la distance entre celui-ci et le câblage et les transformateurs d'Hydro. Plus le bâtiment est proche de ces équipements, plus ces champs magnétiques pourraient être élevés. Si le réseau est situé de l'autre côté de la rue, c'est déjà un bon point,
Pour la qualité du branchement des prises et circuits électriques, vous pouvez trouver en quincaillerie un testeur de circuit (SK300 ou autre), petit bidule muni de trois lumières (deux jaunes et une rouge) que l'on branche dans la prise. Si les deux lumières jaunes s’allument, le circuit est bien câblé. L’appareil affiche les codes des diverses combinaisons de lumières indiquant si l’un ou plusieurs des trois câbles du circuit sont bien ou mal branchés. Un électricien peut corriger ces erreurs.
Toutefois, si vous habitez une maison ancienne, il se peut que le système électrique soit dépourvu de mise à la terre ou que certains circuits en soient privés, ce qui peut hausser le champ électrique dans l’air. Plusieurs électrosensibles sont aussi sensibles à ces champs, voire davantage, qu’aux radiofréquences des technologies sans fil.
Un autre appareil disponible en quincaillerie pour une vingtaine de dollars est le multimètre. Il comporte plusieurs options et vous permet d'évaluer entre autres :
- la tension (en volts) et la résistance à la circulation du courant (en ohms) dans un circuit. Une résistance inférieure à 10 ohms indique un très bon retour du courant à la terre (mise à la terre);
- votre voltage corporel, c'est-à-dire la tension électrique dans votre corps. Il existe des ensembles (kits) pour cette mesure, qui incluent un multimètre et les extensions, mais ils sont plus dispendieux.
Une personne s’y connaissant en électricité pourra vous montrer comment utiliser un multimètre.
L'évaluation des différentes formes de pollution électromagnétique pourra servir à :
- vous aider à trouver les meilleurs endroits où vous réfugier dans votre logis et évaluer ce que vous ressentez dans ces espaces. Les sous-sols sont généralement plus sûrs pour se protéger des radiofréquences;
- évaluer les corrections à faire sur le circuit électrique de votre logis. Il se peut que des erreurs de câblage causent un champ magnétique additionnel à ceux générés par le passage du courant dans les équipements d'Hydro et dans vos câbles et appareils domestiques.
- En fermant le disjoncteur principal de votre logement ou maison, vous pourrez évaluer les CEM de 60 Hz et les HFT aériennes qui proviennent uniquement de l'extérieur. Pour celles-ci, il peut s'agir notamment d'appareils des voisins ou d'une mauvaise mise à la terre du câblage de votre fournisseur d'Internet.
- En ouvrant un à un vos appareils électroniques, vous pourrez évaluer, par le son émis par votre radio ouverte sur la bande AM et positionnée entre deux stations, la puissance des hautes fréquences transitoires émises dans l'air. Le résultat est parfois surprenant. Votre ordinateur en produit, votre clavier, votre souris ainsi que tous vos autres appareils électroniques.
Se protéger
La protection contre les différents CEM a fait l'objet de nombreux livres (voir nos références à la fin). En résumé :
Éliminer tout appareil sans fil de votre environnement. Attention : comme l’explique le technicien José Lévesque de Vert-Techno.com, l’activation du mode avion d’un téléphone intelligent récent n’éteint que les communications cellulaires de longue portée. Le Wi-Fi, le Bluetooth, le GPS et la balise de géolocalisation de votre appareil continuent de fonctionner et doivent donc être éteints manuellement.
Les autres moyens de protection des radiations sans fil sont :
- Les vêtements de protection. La tolérance à ces vêtements et tissus est très personnelle. Certains en bénéficient, d'autres pas. Si on les porte dans un environnement saturé de champs électriques, le tissu peut les attirer car il est métallique.
- Le lit baldaquin fait d’un tissu protecteur permet à de nombreux électrosensibles de récupérer durant la nuit. Certains s’y réfugient même durant le jour.
- La protection (blindage) du bâtiment, c'est-à-dire l'installation de matériaux qui bloquent l'entrée des champs électromagnétiques des communications sans fil. C'est une question très complexe. En effet, si des radiations entrant d'un côté du bâtiment heurtent un mur qui a été blindé, des ondes peuvent s’y réfléchir et l'effet est contre-productif. Il faut penser également au plafond lorsqu'il s'agit des ondes produites par les tours cellulaires ou d'Internet.
Les sites d’emplacement des tours de télécommunications (comme Canadian Cellular Towers Map) n’incluent généralement pas celles dédiées exclusivement à l’Internet à la campagne (Xplore, Xittel). On doit donc téléphoner au fournisseur pour demander si tel secteur est desservi (en se faisant passer pour un futur client !) et demander où se trouve exactement l'antenne. Il m'est arrivé d'être déçue en visitant un lieu à louer où le signal cellulaire était absent, pour constater la présence des ondes d’une tour du fournisseur Xplore.
Ces informations devraient constituer une bonne base de départ pour évaluer votre environnement et cibler les priorités afin de vous assurer la meilleure protection possible dans l'immédiat. Ceci pourra calmer certains symptômes et vous pourrez plus sereinement envisager la suite.
Le Rassemblement ÉlectroSensibilité Québec offre de l'aide individuelle et des webinaires sur ces différents sujets.
Pour toute question ou commentaire, communiquer avec l'éditeur qui me fera parvenir vos messages.
Bonne chance dans vos démarches et portez-vous au mieux !
Lectures suggérées
Comment se protéger des ondes électromagnétiques ?, de David Bruno (auteur et éditeur), electromagnetique.com, 2016, 220 pages.
Le guide de l’électricité biocompatible, Claude Bossard, Des Dessins Et Des Mots, 2006, 192 pages.
Holistic EMF Protection Made Easy, collectif, holisticemfprotection.com, 2024, 240 pages.
EMF Practical Guide, de Lloyd Burrell, electricsense.com, 2019, 290 pages.