L'architecte montréalais Morris Charney trouve plus de défauts que jamais dans les maisons et condos qu'il inspecte, lui qui pratique le métier d'inspecteur préachat depuis plus de 50 ans. Voici pourquoi, selon celui qui avait créé le cours d'inspection à l'Ordre des architectes et à l'Université McGill après avoir appris son métier à la Société canadienne d'hypothèques et de logement :
« 1] Les gens semblent avoir moins de temps et d'envie de s'occuper de l'entretien qui devrait impliquer une dépense chaque année pour mettre leur maison aux normes minimales du Code du bâtiment actuel, qui est en constante évolution pour la santé et la sécurité, et pour la réparation ou le remplacement des composants usés.
2] Les milléniaux ne trouvent pas de logement abordable et ce sont donc inévitablement leurs parents qui achètent la maison pour eux. « À cheval donné on n'inspecte pas la bride. » Ils veulent que l'achat se fasse le plus rapidement possible et avec le moins d'examen possible.
3] Nous sommes à l'ère de la déréglementation, la politique préférée du parti républicain pour créer des emplois. Les maisons sont vendues sans garantie légale concernant les vices cachés. L'insuffisance de l'offre entraîne des guerres d'enchères et les gens achètent des biens sans inspection ou avec un inspecteur « approuvé par le vendeur », ce qui donne lieu à des inspections superficielles.
4] Les acheteurs originaires de pays où règne l'oppression sont tellement pressés de transférer des capitaux et de conclure la transaction qu'ils ne veulent pas d'une inspection approfondie, sont intimidés par un inspecteur qui trouverait trop de défauts importants, pensent que cela fera échouer la vente ou, pire encore, que l'inspecteur travaille secrètement pour le gouvernement.
5] Les différences culturelles d'un nombre croissant d'acheteurs, les acheteurs étrangers ou continentaux ne se soucient pas autant de l'entretien ou des questions de santé et de sécurité. Ils sont reconnaissants d'avoir trouvé un habitat, apprécient sa nature luxueuse par rapport à leur lieu d'origine et apportent leurs habitudes de vie avec eux. Ils n'ont pas connu Gilles Vigneault chanter, « Mon pays, ce n'est pas un pays, c'est l'hiver. »
Découvrir les textes (en anglais) de Morris Charney sur https://www.morrischarneyinspections.com/blog/