Même si une seule personne dans votre maison se dit intolérante aux ondes (incluant la lumière et le bruit), aux produits chimiques et à des aliments, ce n'est pas psychosomatique mais bien dans sa tête : deux de ses systèmes nerveux (lymbique ou parasympathique/vagal) sont en hyperinflammation et doivent être traités, explique le médecin américain Neil Nathan dans cette excellente entrevue avec Nicolas Pineault, hôte de l'EMF Summit 2024 qui se déroule en ligne jusqu'à dimanche. Chaque journée de conférences peut être visionnée gratuitement pendant 24 heures seulement. Cette entrevue est l'une des plus instructives qui soit.
Médecin depuis plus de 50 ans, le Dr Nathan est spécialisé dans le diagnostic et le traitement de problèmes de santé qui mystifient la plupart des médecins, comme l'électrohypersensibilité (EHS). Il explique aux patients et aux médecins que les hypersensibilités chimiques et électromagnétiques sont dues à une prédisposition génétique et à des agresseurs environnementaux. Selon lui, les principaux déclencheurs sont l'empoisonnement aux moisissures, la maladie de Lyme et sa co-infection la bartonellose, ainsi que l'infection covidenne (la COVID longue est caractérisée par plusieurs symptômes d'EHS reconnus par la Marine américaine en 1969).
Le rôle du système lymbique et du nerf vague est de nous alerter contre les stimuli intérieurs et extérieurs excessifs du cerveau, explique ce médecin américain qui a vu plusieurs de ses patients en plein santé tombée dans un brouillard mental grave (dominé par les ondes delta du sommeil profond) après qu'un compteur intelligent ait été installé dans leur environnement immédiat. Lorsqu'ils sont en alerte, ces deux systèmes rend les indivisus plus sensibles aux polluants et plus émotifs car l'amygdale située dans le système lymbique régule les émotions. Avec l'arrivée de la téléphonique de cinquième génération (5G), il constate que l'EHS, qui empêche près de 1 % des humains de travailler dans un environnement où les technologies sans fil dominent, est devenu une véritable épidémie. Ces hypersensibles sont les canaris dans la mine qui nous disent que nos enfants grandissent dans un environnement toxique et qu'il faut les protéger, dit-il.
La bonne nouvelle, dit-il, c'est que l'on peut désormais traiter cette condition mais il faut avant éviter les polluants qui déclenchent nos symptômes et traiter simultanément ces deux systèmes nerveux (cela prend plus d'un an, références ci-dessous). Et heureusement, il existe aujourd'hui de bon tests pour diagnostiquer l'empoisonnement aux moisissures et la maladie de Lyme ainsi que la bartonellose.
Selon le docteur en sociologie français Maël Dieudonné et plusieurs autres experts, l'EHS ne résulte pas de l'effet nocebo (une quelconque peur des ondes), car la plupart des gens qui développent ce handicap ne connaissent rien de la toxicité de l'exposition chronique aux faibles champs électromagnétiques. « Dans l'ensemble, les symptômes apparaissent avant que les sujets ne commencent à s'interroger sur les effets des CEM sur leur santé », conclut Dieudonné.
Le Dr Nathan est l'auteur du livre Toxic: Heal Your Body from Mold Toxicity, Lyme Disease, Multiple Chemical Sensitivities, and Chronic Illness, publié chez Random House Penguin en 2018. À la fin avril, il signera un nouvel ouvrage, The Sensitive Patient's Healing Guide: Top Experts Offer New Insights and Treatments for Environmental Toxins, Lyme Disease, EMFs.
Ses références
https://frequencyspecific.com/about/
https://retrainingthebrain.com/annie-hopper/
https://www.researchgate.net/profile/Martin-Pall
The Prevalence of People With Restricted Access to Work in Man-Made Electromagnetic Environments
https://psychiatryinstitute.com/podcast/polyvagal-theory-trauma-neuroscience-porges/
https://tri-life-health.myshopify.com/
https://historycollection.jsc.nasa.gov/history/shuttle-mir/history/to-h-b-billica-flightdocs.htm