Depuis 2017 des organismes sans but lucratif nord-américains voués au logement abordable ont déjà commandé un millier d’échangeurs d’air haut de gamme – avec minithermopompe intégrée – fabriqués au Québec par Minotair. Certains œuvrent à Vancouver et à Ottawa, mais la plupart sont américains.
« J’aime travailler avec ce genre de client, dit Alexandre De Gagné, vice-président de Minotair, une entreprise de Gatineau qui a doublé la taille de son usine en 2020. Ils sont gentils, humains et relaxes. Ils ont les moyens d’acheter les meilleurs produits parce qu’ils ont accès à des incitatifs étatiques et sont plus à l’abri des récessions que les promoteurs privés. »
283 unités vendues à Boston
Par exemple, Preservation of Affordable Housing (POAH) possède 12 000 appartements à loyer modique dans 12 États américains. À Salem, dans le Massachusetts (près de Boston), cet organisme rénove deux tours de 10 étages construites dans les années 1970 et dont l’enveloppe doit être améliorée. La nouvelle enceinte robuste comprend des panneaux structurellement isolés, des fenêtres à triple vitrage et une isolation supplémentaire du toit.
Pour assurer le refroidissement et la ventilation, POAH fait installer l’unité Pentacare-V12 de Minotair dans ses 283 unités. L’organisme en sort gagnant parce qu’il opère ses immeubles et paie les factures d’énergie de ses locataires, explique Alexandre De Gagné. « La plupart des immeubles sont des HLM qu’il rénove selon les exigences du programme Passive House US qui contribue à réduire les coûts d’énergie des trois quarts par rapport à un immeuble neuf classique. Ces économies permettent typiquement de récupérer le 5 % de surcoût de construction ou de rénovation plusieurs fois au cours de la durée de vie des immeubles. »
Certifié HVI par le Home Ventilating Institute
Décrite comme une « unité compacte de traitement de l’air », la Pentacare-V12 de Minotair effectue à la fois le travail d’un échangeur d’air, d’un déshumidificateur, d’un système de filtration de grade médical et d’une minithermopompe qui préchauffe et rafraîchit l’air. C’est le premier échangeur d’air à thermopompe certifié par le Home Ventilating Institute, dont l’attestation de performance est exigée par les programmes de maisons performantes, tels Rénoclimat et R-2000.
Son taux maximal d’efficacité thermique en mode chauffage est de 178 % à un débit d’air de 100 pieds cubes minute (pcm) et une température d’air extérieur de 0 degrés Celsius (0 °C), un record nord-américain pour les échangeurs d’air. Cela signifie que la température de l’air qui entre dans cette unité passera par exemple de 0 °C à 39 °C (ou de 32 à 102 degrés Fahrenheit). Au même débit de 100 pcm, son efficacité nette – une fois déduite l’électricité consommée – est de 116 % à 0 °C et de 73 % à -25 °C, selon le protocole d’essai de la norme CAN-CSA 439-09 appliqué par le laboratoire indépendant Exova.
Précisons que sa minithermopompe est monobloc : au lieu d’être installé à l’extérieur comme pour une thermopompe classique, son condensateur est carrément intégré à l’appareil. La Pentacare-V12 récupère non seulement l’énergie dans l’air vicié comme le font les autres échangeurs d’air, mais aussi celle contenue dans l’humidité et émise par son compresseur.
Son débit d’air maximal est de 250 pcm (ou 425 mètres cubes par heure) à une pression statique (résistance au passage de l’air) d’un pouce de colonne d’eau. Ce débit de 250 pcm est obtenu avec un réseau de conduits rigides de 8 po de diamètre au lieu de 6 po (comme celui d’un échangeur d’air classique) qui le réduirait à 180 pcm. Bref, ainsi l’appareil peut renouveler et traiter l’air d’une habitation bien plus rapidement.
Une qualité d'air surprenante
Bill Freeman, un ancien constructeur du Connecticut et aujourd’hui consultant en habitations à haute efficacité énergétique, a installé deux de ces appareils dans sa maison de 2 100 pi2 et un troisième dans l’appartement au-dessus de son garage. « Après un voyage récent de cinq semaines, à notre retour je n’en revenais pas : l’air était si frais que c’était comme si la maison n’avait jamais été fermée. Je n’ai jamais soupçonné que l’on bénéficierait d’un air si frais et à une température si constante », m’a-t-il affirmé en entrevue téléphonique.
Cet ancien résidant de Manhattan a commencé à construire des maisons en 1989. Une époque où bien des maisons de la Nouvelle-Angleterre avaient encore des fenêtres au simple vitrage. Avec les années, il est devenu un champion des maisons passives, à consommation nette zéro, avec géothermie, etc.
Avec des conduits de 8 po, l’appareil de Minotair s’installe à partir de 10 000 $ CAN, soit le triple d’un échangeur d’air classique qui n’offre pas autant d’avantages. Pourquoi l’avoir choisi? Avant tout parce qu’une maison à haute efficacité énergétique n’a pas besoin d’un système mécanique énergivore, répond Bill Freeman. « Mais je ne m’attendais pas à ce qu’il gère l’humidité si bien », ajoute-t-il.
Il est particulièrement enchanté du fait qu’il peut rapidement rafraîchir sa maison lors des nuits d’été, juste en échangeant et en déshumidifiant l’air, sans climatiser. Un avantage qu’il apprécie énormément durant les canicules. Il dit même ne plus recommander les échangeurs d’air classiques car ils créent de l’inconfort : ils assèchent les maisons en hiver et les chargent d’humidité en été, ce qui accroît les émissions de formaldéhyde des meubles, planchers et autres boiseries d’aggloméré.
« Avec le Minotair, en été je peux ventiler sans faire entrer d’humidité dans la maison. Comme les humains ne peuvent pas se rafraîchir sans transpirer, quand l’air est si chargé d’humidité que la transpiration peine à s’évaporer, la température du corps s’élève. Or, durant une canicule, l’air chez nous est toujours entre 68 et 70 °F (20-21 °C) et à une humidité relative de 50 %. Comme il n’est pas humide, l’air n’a pas besoin d’être rafraîchi davantage pour nous éviter de suer. »
Sa maison est construite selon les exigences du programme américain des maisons passives, avec des vitrages triples, de l’hyperisolation et une étanchéité à l’air extrême, de 0,6 changement d’air à l’heure à 50 pascals. Cela lui permet même de conserver 45 % d’humidité relative (HR) tout l’hiver sans craindre que la vapeur d’eau ne se condense sur des vitrages ou dans des murs froids. Ce qui est d’ailleurs l’idéal pour les voies respiratoires, contrairement à l’air de nos maisons qui, au plus froid de l’hiver, chute à 30 % d’HR ou à des niveaux encore plus secs qui augmentent les risques d’infection virale. « À 45 % d’humidité relative, vous n’avez pas besoin de chauffer à 22-23 °C parce que l’humidité dans l’air vous donne une sensation de chaleur », précise Alexandre De Gagné de Minotair.
Géologue de formation, Bill Freeman a cessé de travailler dans le domaine des énergies fossiles il y a 40 ans. « Je n’aimais pas ça. Pour moi, c’était évident que brûler du gaz et du pétrole n’était pas une bonne chose pour la planète. Dans mon cœur, je suis un environnementaliste », dit cet homme de 65 ans qui électrifie sa maison à consommation nette zéro d’énergie grâce à un système solaire photovoltaïque d’une puissance crête de 9 kilowatts.
« Aujourd’hui, je recommande à tous mes clients d’éviter le mazout et le gaz, de chauffer avec une thermopompe », ajoute-t-il. L’idéal, selon lui, est d’installer un système Minotair jumelé avec une minithermopompe bibloc (minisplit) à haute efficacité qui prendra le relais par grands froids. « L’affichage numérique du Minotair indique la température de l’air de la pièce et vous permet de savoir si la maison se chauffe assez rapidement. »
Parfait pour un appartement
La puissance maximale du PentaCare-V12, selon le protocole AHRI 210/240 (le standard de l’industrie des thermopompes), est de 11 500 BTU/h en climatisation et 8 700 BTU/h. La capacité des climatiseurs et thermopompes est exprimée en tonnes parce qu’il faut 12 000 BTU (British Thermal Units) pour faire fondre une tonne de glace en 24 heures. Selon le site Ecohabitation.com, règle générale, on suggère une tonne (12 000 BTU) pour assurer de 80 à 90 % des besoins de chauffage pour chaque 650 pi2, un système d’appoint prenant le relais par temps très froid. Mais pour Bill Freeman, le PentaCare-V12 est parfait pour un appartement ou une maison à très haute efficacité énergétique. « Cet appareil fait tellement de choses magnifiques et si simplement. »
Il se dit aussi très impressionné par son système de filtration à très haute efficacité, de type HEPA (High Efficiency Particulate Arrestor) et cote d’efficacité MERV 15. Celle-ci indique que l’appareil filtre 95 % des bactéries et autres particules fines nocives de 2,5 microns (millionnièmes de mètre ou μm) et moins, par exemple de fumée. En général, un échangeur d’air classique est habituellement doté seulement de filtres MERV 8 ou ils sont remplacés par des filtres de niveau MERV 13 qui captent seulement 56 % des mêmes particules de 2,5 μm. « Mon Minotair a aussi deux préfiltres MERV 8. La première fois que je les ai changés, je n’en revenais pas combien de particules ils avaient captés : ils étaient complètement noirs! »
L’un de ses appareils est installé dans un placard de sa salle de bains et il dit être surpris à quel point il est silencieux.
Enfin, il apprécie particulièrement travailler avec Alexandre De Gagné et le fondateur de Minotair, l’ingénieur Karl Audet. « Ce sont des gens passionnés qui encouragent l’innovation. Ils aiment faire une différence. »
C’est justement ce que M. Audet confie ressentir en parlant de sa récente percée nord-américaine alors qu’il est peu connu au Québec. « Je crois beaucoup au service à la communauté. J’aime faire une différence dans la santé des gens. »
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