Lorsqu’on naît hypersensible à l'environnement, on a inévitablement à faire face à certains deuils, ou plutôt à des constatations et à des choix que notre sensibilité nous oblige à faire pour ne pas avoir à en subir les conséquences.

Derrière le sourire de Carl Blanchard se cache une profonde souffrance issue de ses réactions aux polluants et l'incompréhension de son entourage.

 

Les deuils proprement dit naissent lorsque notre sensibilité s’accroît (ou en dans une autre optique, que notre tolérance s’amoindrit) et que la limite de l’acceptabilité et les conséquences deviennent tels que nous n’avons plus le choix de modifier nos modes de vie, sous peine de voir se dégrader notre santé et/ou notre qualité de vie.

Ce principe est fondamental, non seulement pour les hypersensibles, mais pour toute personne. Étant humains, nous avons tous des limites et des points de non retour qui nous obligent un jour ou l’autre à modifier nos choix et à nous adapter à notre nouvelle réalité.

L’exemple simple, mais flagrant et universel de ce constat, est l’alcoolique qui boit sa caisse de bière ou sa bouteille d’alcool à tous les jours depuis qu’il a 14 ans mais qui a un foie et une tolérance herculéens. Les conséquences sur sa vie sont beaucoup plus d’ordre monétaire que sanitaires, sans parler des relations sociales difficiles... Un jour viendra, comme cela il m’est arrivé d’ailleurs, où son corps ne suit plus. C'est le médecin qui nous dit que si on continue ainsi nous allons simplement mourir d’une intoxication du foie, car l’alcool est toxique. Aors vient le choix entre poursuivre et continuer la dégringolade ou bien protéger notre santé et notre qualité de vie. Un choix personnel, mais obligatoire.

Cet exemple s’applique à peu près tout : bouffe, drogue, travail, environnement, etc. Chacun le vit personnellement selon ses prédispositions, ses choix de vie et l’environnement dans lequel il vit.

Pour ma part, j’ai toujours été hypersensible. J’ai vite constaté que je ne pouvais pas nier cette différence et faire comme si j’étais comme la majorité des gens. Je sentais, ressentais et avais des réactions à bien des choses auxquelles les autres semblaient ne faire aucune différence. Ma vision personnelle est l’inverse de ce que concrètement la société nous inculque : ce n'est pas moi qui est handicapé, mes sens fonctionnent! Ce sont les autres qui ont perdu l’acuité de leurs sens et qui sont en fait handicapés! Le handicap est relatif… En fait, nous devenons handicapés socialement parce que les autres ressentent moins les choses que nous et font comme bon leur semble, sans se soucier de nos capacités accrues à ressentir les choses. Ils se disent que si ça ne leur fait pas de mal (c’est ce qu’ils ressentent/pensent mais non la réalité des effets biologiques discrets qui surviennent dans leur corps), alors ça ne nous fera pas de mal non plus. Ils se disent que nous hypersensibles somme juste des « petites natures » qui chiâlent sur tout et pour rien. Ils ne sont tout simplement pas capable de comprendre, par exemple, que le parfum de leur shampoing ou de leur lotion après rasage parfumée qui, pour eux, sentent bon, est pour nous un calvaire. On peut les percevoir à plusieurs coins de rues et à proximité, ce sont des désagréments instantanés qui déclenchent des irritations, une répulsion, des migraines, etc.

Le deuil, ou disons l’abstinence de pouvoir utiliser un tas de produits et de biens de consommation considérés comme usuels et « normaux », est omniprésent dans nos vies. Mais la difficulté encore plus insidieuse en lien avec cette réalité est que nous devons aussi faire le deuil de relations humaines et d’activités sociales normales. Nous ne pouvons tout simplement pas tolérer l’environnement et la pollution des autres (parfums, crèmes solaires, tabac, etc.). Encore pire, plusieurs d'entre nous ne tolérons pas les ondes électromagnétiques pulsées (lire ici les études scientifiques sur le sujet) des antennes de cellulaires, du Wi-Fi et autres technologies sans fil invisible, inodore, et apparamment sans aucune conséquence sur la santé du commun des mortels qui ne semblent pas ressentir à court terme d’effets sur leur corps ni sur leurs émotions. Ce n’est pas parce qu’ils ne ressentent rien que c’est la réalité. L’aveugle ne voit pas la lumière, mais la lumière est belle et bien réelle et existante. On ne voit pas les rayons UV ni les rayons X mais ils existent et ont des propriétés et des impacts sur leur environnement.

Le paroxysme du non-sens de tout ça, est lorsqu’en plus ils osent nous traiter de paranoïaques et qu’ils nous disent que c’est dans notre tête, que c’est psychosomatique alors qu'initialement la plupart des électrohypersensibles ignorent les dangers des ondes, dont ne font aucun lien entre leurs symptômes et leur exposition au rayonnement électromagnétique. La plupart du temps, ils ne savent même pas ce que psychosomatique veut dire. Quand, même dans le système de santé, il y a des médecins, des psychiatres et autres universitaires qui osent donner des faux diagnostics, nous affirmer haut et fort que nous avons des hallucinations olfactives, kinesthésiques, etc. alors qu’ils sont tout simplement insensibles eux-mêmes et complètement ignorants de la réalité malgré leurs longues études. Ils ne voient que l’ombre sur le mur de leur caverne d’ignorance et souvent ils ne veulent, inconsciemment, mais pire encore volontairement pas en sortir car ils ont carrément peur de voir la réalité en face. Je me suis fait dire par un proche : « Je veux pas devenir comme toi, moi! » Comme si le fait de comprendre et de connaître la réalité allait le rendre malade… Moi c’est justement quand j’ai compris que je ne comprenais rien et que j’étais complètement ignorant que j’étais malade à cause de la pollution électromagnétique que j’ai enfin pu agir pour me protéger et sauver ma vie… Puisque notre condition est ainsi niée et faussement jugée, nous devons même souvent faire le deuil d’obtenir des soins de santé parce que nous ne sommes juste pas respectés ni compris; nous sommes en réalité complètement discriminés parce que nous, nos sens fonctionnent. C’est complètement aberrant!

Quand l’environnement change sans notre consentement

Il y a pourtant beaucoup de choses que nous pouvons contrôler. D’accord, c’est un deuil de devoir se passer de la présence d’un ami trop parfumé, de se priver d’aller voir un spectacle ou tout autre activité sociale parce que la masse nous pollue tellement que ce n’est même plus agréable d’y participer pour éviter des conséquences sur notre santé. On peut toujours demander à nos amis de faire attention aux produits qu’ils utilisent et d’y aller mollo lorsqu’ils savent qu’ils vont venir nous voir, mais c’est très gênant et ça demande beaucoup de courage pour parler de ça. Demander à quelqu’un de changer quelque chose pour nous est vu comme une attaque à l’intégrité et à la liberté et jugée comme une non acceptation de qui ils sont. Trop souvent les gens préfèrent simplement ne plus nous voir car c’est trop compliqué et qu’ils n’arrivent pas à comprendre et à accepter les impacts que leurs choix ont sur nous.

Et là, je n’ai même pas encore parlé de l’extension artificielle greffée à leur main depuis quelques années à laquelle ils sont complètement et éperdument dépendants et que la crise de panique n’est pas loin lorsqu’ils s’en séparent. Et j’ai nommé : le cellulaire! Demander à quelqu’un de ne pas apporter son cellulaire en notre présence est un affront direct! Non seulement la plupart du temps ils nous prennent pour des fous hypocondriaques et conspirationnistes, mais en plus de ne pas nous croire, ils essaient parfois de nous mentir et de le cacher. Ils sont tellement dépendants de cet objet que s’en priver quelques heures est une source d’anxiété complètement déstabilisante pour beaucoup de gens. Leur sentiment de fausse sécurité s’évapore seulement à l’idée de l’éteindre quelques heures. Les psychiatres ont même donné un nom et mis dans leur liste des maladies mentales reconnues un syndrome de panique qui s’empare d’un utilisateur lorsque celui-ci se retrouve dans un endroit où il n’y a pas de réseau! C’est grave!

Les électrosensibles, ceux qui ressentent et/ou sont conscients des effets néfastes des ondes électromagnétiques émises par les appareils sans fil, sont parfois traités de schizophrènes et discriminés alors que les athées, les non croyants, les insensibles, les ignorants, eux, ont une reconnaissance. L’absurdité dans l’histoire est que justement, dans cette ignorance totale de la réalité, de la négation de celle-ci et la méconnaissance du fonctionnement de ces technologies, lorsqu’ils se retrouvent loin des antennes et qu’ils ne captent pas de signal (lorsque le cellulaire n'affiche aucune petite barre de réception…), c’est justement là que leur précieux appareil se transforme pratiquement en arme contre eux. Leur technologique bidule, avec toute l’intelligence qu’il a, essaie alors désespérément de se connecter à une antenne car il est programmé pour ça. Ainsi, il émet à pleine à puissance (ben oui un cellulaire ça émet… il n’y a pas que les antennes qui ont poussées comme des champignons partout, qui émettent, sinon il ne pourrait pas y avoir de communication…) Bref, on dirait que parfois ils s’imaginent que ça fonctionne par magie!

Je disais donc, tentant de rejoindre une antenne, les cellulaires situés dans une zone de faible réception émettent à pleine puissance, jusqu'à mille fois plus fort que près d’une antenne. Il semble que leurs micro-ondes sont pulsées sans résultat, mais il n'y a rien de plus faux. Le résultat est que, sans s’en rendre compte, le corps de l'utilisateur absorbe un bombardement intense d'ondes insidieuses. Même s’il se croit totalement blindé et à l’abri des effets de ces ondes qu’il considère inoffensives, il se met à paniquer. Certes, il y a toute la question psychologique, la peur, l’insécurité et compagnie que la personne vit conséquemment à sa forte dépendance à l’objet en question, mais il y a aussi l’aspect réel des impacts de ces ondes sur le système nerveux, le cerveau, le corps tout entier.

C’est clairement démontré par la science que ces ondes ont un impact à long terme et que les risques de cancer sont accrus. C’est aussi clairement démontré que les cellules bombardées subissent des bris au niveau de l'ADN et tout un tas d’autres effets dans les milliers d’études. Personne ne veut les lire parce que là, ils paniqueraient pour vrai et ils risqueraient de devenir « paranos » comme nous!!! Oh mon Dieu!

Il est aussi démontré scientifiquement, par surcroit, dans des tests fait en double aveugle, que le rythme cardiaque s’emballe en présence de Wi-Fi, de cellulaire, etc. et tout un tas d’autres réactions physiologiques. Il est clair qu’ayant autant d’impact sur le corps et sur le système nerveux que cela peut aussi provoquer un changement dans l’humeur, le comportement, la mémoire et l'apprentissage car tout notre corps et ne cerveau fonctionne grâce à l’électromagnétisme de façon très complexe. Et ce, à des niveaux infinitésimaux comparé à la puissance que peuvent émettre tous ces gadgets technologiques sans-fils. Si un tout petit aimant est capable de lever une pièce de monnaie, quelques watts d’ondes pulsées sont certainement capables de perturber l’information qui passe dans notre complexe et ingénieuse machine électromagnétique humaine.

Les militaires utilise certaines fréquences d’ondes pour modifier volontairement l’état de conscience et le bien-être des soldats et diplomates et pour contrôler les foules. Ce n’est pas de la science-fiction, ce sont des faits.

Bref, que les médecins, dont les psychiatres, prétendent qu’un électrosensible fabule en croyant que les ondes soient nuisibles est un faux diagnostic qui ne relève que de leur ignorance. C'est clairement de la désinformation instituionnalisée par les gouvernements et les entreprises pour qui la ‘’piasse’’ est beaucoup plus importante que la santé publique. Tôt ou tard, ils vont devoir faire des deuils eux aussi parce que ce n’est qu’une question de temps avant que les coûts des impacts sanitaies de la surexposition aux ondes artificielles dépasse largement les profits et les bénéfices sociaux du sans-fil.

Il devra y avoir des choix drastiques à faire et la conscience collective devra s’allumer d’urgence parce qu’à ce rythme là, les scientifiques prédisent que ce sera 50 % de la population qui sera lourdement impactée par cette pollution. Actuellement, les estimations varient de 2 à 10 % d'électrohypersensibles et qu'il faut prendre conscience du lien entre l'exposition aux ondes et bon nombre de diagnostics de plusieurs types de maladies dégénératives du système nerveux (Parkinson, scléroses, Alzheimer, etc.), l’autisme, les TDAH et autres, le fait qu’un Canadien sur trois avoue avoir des acouphènes, etc. Ce ne sont que des conséquences directes ou indirectes de la pollution dans l’environnement et actuellement la pollution la plus présente sur la planète. Ce n’est pas les pesticides, le plomb, le mercure, le smog, etc., mais la pollution électromagnétique des millions d’antennes cellulaires, des radars, des satellites… Nous sommes bombardés 24/h sur 24 partout dehors et encore pire dans nos voitures, bureaux et domiciles dans lesquels nous avons docilement, volontairement et dans l’ignorance et la désinformation systémique accepté les yeux fermés tous ces bidules sans-fils au nom du progrès et de la facilité.

Préparez-vous au deuil… à plusieurs deuils! Parce que les gens sont en train de mourir, plusieurs sont malades, vous allez probablement tomber malade un jour et ce ne sera pas la faute du bon dieu ou des extraterrestres… C’est la faute de l’avarie et de l’inconscience de l’humain. C’est bien beau vouloir communiquer et c’est louable et essentiel et c’est ce qui va sauver l’espèce et la planète… mais pas de cette façon et pas avec cette technologie là et certainement pas avec cette attitude et ces comportement puérils menés par l’appât du gain au détriment de la santé et du sens moral.

Je crois finalement que le plus grand deuil à faire pour l’humain est celui de l’illusion, du narcissismed du faux sentiment d’invincibilité.

Serge Fiori d'Harmonium chantait : « Le repos, c’est mourir pour apprendre à vivre. Laisser vivre, c’est mourir quand il le faut. »

Moi je dis : « Il faut cultiver notre conscience, apprendre à mourir et à faire des deuils avant que tout le monde crève… Laisser vivre ce n’est pas laisser les autres nous agresser et regarder la planète se suicider sans rien dire… »

Humainement,

Carl Niles Blank

PS: J’ai pondu ce texte aujourd’hui parce que je suis en réaction face à la réponse négative reçue hier du tribunal administratif du travail suite à presque 10 ans à me battre pour être indemnisé et aussi parce que hier c’était la Saint-Jean et que ça m’a fait réfléchir sur ma vie et sur la place que j’aie (que nous avons) dans cette société. C’était impensable pour moi d’aller en plein milieu de centaines ou de milliers de gens parfumés avec tous un cellulaire à la main pour aller ‘’fêter’’ la ‘’fierté’’ d’être québécois… Sans commentaire. Mais voulant tout de même voir les artistes et avoir un semblant de sentiment de proximité même si j’étais dans la solitude la plus totale à la maison, j’ai décidé de regarder le spectacle diffusé à Télé-Québec sur ma connexion internet à fibre optique branchée avec un câble et sans Wi-Fi. Résultat, après 2 tounes j’ai éteint tout ça parce que j’étais incapable de supporter les dizaines d’écrans et de lumières sur la scène qui n’arrêtaient pas flasher de manière stroboscopique. C’était insoutenable. Pourquoi ce besoin d’en mettre toujours plus? Je ne peux même pas être spectateur, ni même regarder à la télévision… Alors, moi qui chante depuis que j’ai 8 ans et qui ai toujours voulu faire carrière en tant que chanteur, comment serait-ce possible maintenant? Je dois faire le deuil de mon commerce que j’ai perdu quand je suis tombé malade, de ma maison de laquelle on m’a évincé parce que le système ne pas indemnisé, de ma vie familiale, de ma vie sociale, de mes rêves de carrière d’artiste, de ma dignité qu’on m’a volée et qu’on refuse de me redonner… L’amertume goûte mauvais et j’en suis gavé. Vais-je un jour me réconcilier avec cette société qui m’a laissé tout perdre et qui me discrimine honteusement? Je ne sais pas. Je poursuis de bonne volonté mon chemin en essayant malgré tout d’exprimer la réalité poliment en espérant qu’un jour la conscience jaillisse et que justice, respect et dignité reprennent leurs sens mais avec peu d’espoir…