La dernière génération de thermopompes pour climat froid offre une bonne solution de chauffage et de climatisation résidentiels tout en permettant de réduire les émissions de carbone et d’économiser de l’argent. 

Des scientifiques de Ressources naturelles Canada ont récemment réalisé une évaluation de la rentabilité économique, des économies d’énergie et de la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) associés à cette technologie dans quatre types de maisons et 16 villes canadiennes. 

Au cours de la dernière décennie, les fabricants de pompes à chaleur ont introduit des technologies à deux stades d'opération et à capacité variable pour résoudre les problèmes de performance des anciennes technologies qui ne pouvaient pas chauffer les maisons par temps froid. Le programme fédéral Maisons plus vertes offre jusqu'à 5 000 $ d'aide financière à l'achat de diverses rénovations écoénergétiques, dont une thermopompe basse température (détails et inscription sur renoclimat.ca). L'aide atteint jusqu'à 2 800 $ si l'on passe plutôt par le programme Thermopompe efficace d'Hydro-Québec qui affirme : « Durant la saison froide, une thermopompe peut être jusqu’à trois fois plus efficace que des plinthes électriques pour le chauffage. En effet, cet appareil électrique absorbe la chaleur de l’air extérieur et l’envoie à l’intérieur de la maison. Même par −20 °C, une thermopompe basse température (parfois appelée « climat froid ») permet d’obtenir une bonne quantité de chaleur et de combler une partie des besoins de chauffage. C’est un excellent moyen d’économiser sur votre facture d’électricité. »

Le niveau de performance énergétiqe étudié concernait quatre archétypes de maisons classés de A à D : A le cottage détaché énergivore construit avant les années 1980, B un plus gros cottage détaché construit depuis 1980 et typiquement chauffé au mazout ou au gaz, C le petit bungalow détanché typiquement chauffé avec des plinthes électriques et D un récent cottage détaché hyperétanche et hyperisolé prêt pour la consommation nette zéro d'énergie si on le dote de panneaux solaires photovoltaïques. Les calculs des charges de chauffage maximale requise par ces maisons par grands froids ont été effectués à l'aide du populaire logiciel HOT2000 de RNCan. Pour des maisons situées à Québec, ils variaient de 13,4 à 3,2 kilowatts de puissance. L'étude a porté sur des thermopompes de 9,9, 11,6 et 15,7 kilowatts de capacité nominale. 

1 gigajoule = 278 kWh. Tableau tiré du rapport de RNCan Cold-climate air source heat pumps: assessing cost-effectiveness, energy savings and greenhouse gas emission reductions in Canadian homes.

La rentabilité des systèmes dépend évidemment du coût de l'énergie qui varie énormément d'une province à l'autre. Surprise, celui du Québec (9,4¢/kWh taxes incluses) est plus chère qu'au Manitoba (hydroélectricité à 70 %), en Alberta et en Saskatchewan (5¢/kWh), ces deux dernières provinces produisant toutefois l'essentiel de leur courant avec des énergies fossiles comme le gaz et le charbon. Le Québec est aussi l'une des provinces où le gaz coûte le plus cher, toutefois.

Économies annuelles générées par une thermopompe moyenne dans un cottage construit depuis 1980 selon les sources d'énergie. © RNCan

L’analyse complexe montre que les plus récentes thermopompes à air pour climat froid sont plus performantes et moins coûteuses à utiliser que les fournaises électriques ou les plinthes électriques, ce qui permet aux propriétaires d’économiser de 700 $ à 1 900 $ par année, soit 1 087 $ à Montréal et 1 256 $ à Québec pour la maison de type B. Le remplacement d’une fournaise au mazout se traduit par des économies de 1 000 $ à 3 500 $ sur les coûts de chauffage et de climatisation et réduit les émissions de GES de 3 à 12 tonnes par an, selon la région et le niveau de performance de la maison.  

Les systèmes hybrides, qui combinent thermopompe et fournaise au gaz naturel ,peuvent également réduire considérablement les émissions de GES. Pour rendre la technologie hybride moins coûteuse à utiliser qu'une fournaise au gaz employée seule, il est possible de l’assortir d’une commande intelligente, qui permettra aussi de garantir une réduction de 15 à 35 % de la consommation d’énergie et des émissions de GES. 

Une thermopompe bibloc (mini-split) sans conduits. © Mitsubishi

Pour beaucoup de propriétaires canadiens, la dernière génération de thermopompes représente une nouvelle option intéressante en raison de la résistance de la technologie aux hivers froids du Canada et de sa capacité à assurer confort et efficacité à des températures extérieures modérées. Les propriétaires ont le choix entre deux types de systèmes – avec conduits (pour les maisons équipées d’une fournaise) ou sans conduits (pour les maisons chauffées avec des plinthes ou des radiateurs). Les thermopompes peuvent également rafraîchir l’air – l’installation d’un climatiseur en combinaison avec un système de chauffage devient ainsi superflue.  

Ce rapport intéressera les propriétaires, les concepteurs de systèmes mécaniques, les organisations de services énergétiques, les fabricants et les distributeurs, car il améliore la sensibilisation aux avantages de l'utilisation de la thermopompe pour climat froid et des technologies de systèmes hybrides dans les maisons canadiennes. Au Canada, le chauffage des pièces représente plus de 60 % de la consommation d’énergie de la maison moyenne. En 2017, 4,8 millions de logements canadiens de faible hauteur ont été chauffés avec des appareils de chauffage au gaz naturel, 3,4 millions avec une résistance électrique et 1,1 million avec des appareils de chauffage et des chaudières au mazout. Les progrès de la technologie et des méthodes d'évaluation du rendement expliquent pourquoi les thermopompes représentent un segment croissant du marché du chauffage résidentiel. Aujourd'hui, 800 000 maisons canadiennes sont chauffées à l'aide de pompes à chaleur, soit plus de trois fois plus qu'en 1990. 

Cold-climate air source heat pumps: assessing cost-effectiveness, energy savings and greenhouse gas emission reductions in Canadian homes; Ferguson, A; Sager, J. 2022, 36p. (Accès libre)

Guide de dimensionnement et de sélection des thermopompes à air (à télécharger gratuitement sur le site de RNCan). 

Comparaison des divers modèles de thermopompes certifiées ENERGY STAR