Une installation septique permet de recueillir et de traiter adéquatement les eaux usées d’une résidence qui ne peut être connectée à un système d’égouts municipal. Elle joue un rôle crucial au quotidien pour assurer le respect de l’environnement. Différents éléments la composent et ceux-ci diffèrent en fonction de l’âge de l’installation et du terrain sur lequel elle est mise en place. Pour comprendre son fonctionnement général, il importe de saisir la mission de chacune de ses parties, leurs limites et les façons de les reconnaître sur un terrain.
Installation septique conventionnelle: fosse septique et élément épurateur
La fosse septique et le champ d’épuration constituent les deux éléments les plus connus d’une installation septique. Leur combinaison permet de retenir les déchets solides et de traiter les eaux usées avant que celles-ci ne réintègrent l’environnement. Ce fonctionnement s’appuie sur une approche écologique de la gestion des eaux usées qui utilise la nature pour purifier les effluents de manière efficace. Lorsqu’un terrain peut accueillir cette configuration dite «conventionnelle», il s’agit de la solution idéale.
1. La fosse septique
La fosse septique est le premier réservoir dans lequel les eaux usées sont dirigées après leur sortie de la maison. Elle est conçue pour séparer les solides des liquides, permettant ainsi la décomposition des matières organiques par des bactéries anaérobies. Dans les installations les plus récentes, un préfiltre empêche aussi les objets étrangers de se rendre dans la fosse.
La fosse septique est facilement repérable grâce à la présence d’un ou deux couvercles sur votre terrain, en béton en ou PVC. C’est par ces accès que l’on peut effectuer la vidange réglementaire de celle-ci.
2. Le champ d’épuration
Le champ d’épuration est un réseau de tranchées ou de lits de drainage fait de pierre. Situé sous terre et rempli de matériaux filtrants, tels que le sable et le gravier, il redistribue les eaux usées sur une certaine surface tout en leur procurant un dernier traitement biologique. À cette étape, les bactéries du sol éliminent les contaminants restants avant le rejet dans l’environnement.
Le champ d’épuration est généralement remarquable grâce à la présence d’un endroit plat sur votre terrain, dégagé de toute végétation importante.
L’aspect visible d’une installation septique conventionnelle se résume donc à deux couvercles de béton ou de PVC, disposés de façon linéaire ou en angle. À noter que l’ensemble est éloigné de toute circulation motorisée et qu’aucune masse importante y est déposée.
Un fonctionnement en 5 étapes
Un dispositif conventionnel, composé d’une fosse septique et d’un élément épurateur, se schématise ainsi en cinq grandes étapes.
1. Collecte des eaux usées
Les eaux usées provenant des toilettes, des éviers, des douches, des lave-linge et d’autres appareils ménagers sont acheminées vers la fosse septique via une conduite d’amenée.
2. Séparation des solides
Dans la fosse septique, les solides plus lourds, tels que les particules de matières solides et les graisses, se séparent naturellement des liquides. Les solides forment une couche de boues au fond de la fosse.
3. Décomposition biologique
Les bactéries anaérobies de la fosse septique commencent à décomposer les matières organiques présentes dans les eaux usées. Elles transforment une partie des contaminants en gaz et en liquides plus clairs.
4. Épuration dans le champ d’épuration
Les eaux usées clarifiées quittent la fosse septique et sont dirigées vers le champ d’épuration. Elles s’infiltrent alors lentement à travers les matériaux filtrants du champ, où elles subissent leur dernier traitement biologique grâce aux bactéries présentes dans le sol. Ces bactéries décomposent les contaminants restants, épurant ainsi davantage les eaux usées.
5. Retour à l’environnement
Après avoir traversé le champ d’épuration, les eaux usées traitées s’infiltrent dans le sol, se mélangeant avec les nappes phréatiques, ou elles sont absorbées par la végétation environnante. Ce processus final de filtration et de décomposition permet de rendre les eaux usées pratiquement exemptes de contaminants avant leur retour à l’environnement.
Les 4 principaux avantages d’un système conventionnel
- Fonctionne sans technologie ou système électrique;
- Ne requiert aucun entretien supplémentaire, outre les vidanges et le nettoyage du préfiltre;
- N’engendre aucun frais annuels d’entretien;
- Est mis en place à des coûts moindres, comparativement aux autres technologies.
Les 3 choses à savoir avant l’installation d’un système conventionnel
- Nécessite la disponibilité d’une importante superficie pour l’infiltration des eaux;
- Exige une profondeur et un type de sol adéquats pour son installation;
- Dispose d’une durée de vie limitée, de 20 à 30 ans.
Les autres composantes d’une installation septique
Certaines installations comprennent des éléments différents. Ces distinctions sont soit liées à l’âge de l’installation soit aux particularités du terrain. L’étroitesse d’un lieu ou la composition du sol, par exemple, rendent impossible un traitement entièrement réalisé par une fosse septique et un champ d’épuration.
Le puisard
Un puisard constitue simplement un trou dans le sol. Sa fonction première est de récolter les eaux usées d’une résidence. Ce type d’installation était souvent mis en place avant que le traitement des eaux usées ne soit encadré par le règlement provincial, à compter de 1981. Ce genre de système se repère grâce à son couvercle d’accès en bois, en béton ou en plastique. Malheureusement, le puisard est parfois complètement enseveli sous le sol et donc invisible. Si vous savez que votre maison n’est pas reliée aux égouts municipaux et que vous ne disposez pas d’une fosse septique ou de tout autre système, votre résidence est fort probablement desservie par un puisard.
La technologie de traitement secondaire avancé
Un traitement supplémentaire est parfois requis entre la fosse septique et le champ d’épuration. Cet ajout s’avère nécessaire pour tout terrain soit de petite superficie ou dont les caractéristiques géologiques sont moins favorables à l’infiltration d’eau. Au Québec, ces traitements sont offerts par les technologies Bionest, Ecoflo, Hydro-Kinetic et System O)).
Ces systèmes n’existent que depuis quelques années. Si vous croyez en posséder un, vous pourrez le confirmer en consultant les plans d’installation septique dans vos archives ou encore les documents de l’ancienne personne propriétaire ou de la municipalité. Ces types de traitement sont reconnaissables par des couverts d’accès supplémentaires rectangulaires ou circulaires, en plus de celui de la fosse septique. Ils se remarquent aussi parfois par la présence d’une conduite d’aération verticale située près du champ d’épuration.
Consultez nos articles sur chacune des technologies de traitement de secondaire avancé afin d’en connaître plus sur leur apparence sur le terrain:
Le filtre à sable
Un filtre à sable fonctionne comme un champ d’épuration, à la différence qu’il est constitué de sable plutôt que de pierre. Cela permet de filtrer les eaux dans des conditions de terrain différentes de celles compatibles avec un champ d’épuration conventionnel. Ce type d’installation peut être enfouie ou hors-sol. Dans le second cas, il se détecte grâce à un emplacement surélevé sur votre terrain.
Le puits absorbant
Le puits absorbant agit comme une solution de rechange au champ d’épuration conventionnel pour les terrains naturellement sableux et profonds. Celui-ci est lié à la fosse septique et peut aussi comporter un couvercle d’accès en béton.
Comment identifier votre installation septique ?
Pour valider le type d’installation septique qui vous dessert à la maison, suivez ces trois étapes simples :
A. Référez-vous à vos archives personnelles
Les documents de votre propriété constituent le premier endroit où chercher des informations relatives à votre installation septique. Vous devriez les avoir reçus lors de l’achat de votre maison. Ceux-ci précisent le type d’installation septique qui a été mis en place.
B. Consultez votre municipalité ou votre MRC
Depuis plusieurs années, les municipalités du Québec sont tenues de mettre à jour un registre des installations septiques sur leur territoire. Si votre installation a été construite avant 1981, votre municipalité devrait être en mesure de vous fournir des informations liées à son type et à son emplacement.
Malheureusement, la réglementation provinciale qui exige cette documentation n’existe que depuis 1981. Il s’avère donc très difficile d’obtenir des archives du genre pour toute installation construites avant cette date.
C. Questionnez une ou un expert en installation septique
Si vous ne parvenez toujours pas à obtenir des informations précises ou si vous avez des doutes sur celles que vous avez récoltées, vous pouvez faire inspecter votre installation par une personne spécialiste. Vous saurez alors avec certitude quel est type de système vous possédez.
En bref
En sachant quel type d’installation dessert votre maison et en comprenant le fonctionnement de ses différentes parties, vous serez en mesure de l’entretenir adéquatement. Vous pourrez aussi plus facilement vous assurer que celui-ci se conforme aux normes québécoises en vigueur. N’hésitez pas à contacter nos experts Soluo pour obtenir plus d’informations sur les différents types d’installation septique ou pour planifier une inspection de votre installation septique.