« Mieux vaut prévenir le cancer que le guérir », estime la Dre Annie Sasco, ancienne experte de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui prononcera une conférence – gratuite et ouverture au public – sur les risques environnementaux de cancer chez les jeunes à l'Université McGill, en soirée le mercredi 1er octobre 2025, à l'invitation du magazine La Maison du 21e siècle. Prière de réserver vos billets ici (limite de 10 par personne).
De 1983 à 2005, la Dre Sasco a œuvré au Centre international de recherche sur le cancer de l'OMS, où elle a fondé et dirigé pendant neuf ans l’unité de recherche Épidémiologie pour la prévention du cancer. Elle fut également directrice émérite de recherche de l'unité Épidémiologie pour la prévention du cancer de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM U 1219), à l'Université de Bordeaux. Aujourd'hui retraitée, elle continue à titre bénévole ses activités et ses combats pour la santé des populations et pour une recherche qui se doit d'être totalement indépendante.
Cette médecin française s'inquiète en particulier de l'incidence croissante des cancers chez les enfants et les jeunes adultes, hausse qui selon elle n'a rien à voir avec de meilleures techniques de diagnostic, mais avec les polluants comme les pesticides et les champs électromagnétiques (CEM). « Pour une prévention efficace, dit-elle, il est fort utile de savoir ce que nous devons éliminer de notre environnement. C'est à cela que correspond la prévention primaire. La prévention secondaire (dépistage) et la prévention tertiaire (éviter les rechutes, retarder la mortalité) n'auront jamais l'impact de la prévention primaire et ne représentent qu'un pis-aller lorsque nous ne disposons pas de la prévention primaire par ignorance des causes. »
Prière de contribuer à notre campagne de sociofinancement GoFundMe visant à couvrir ses frais de voyage : https://www.gofundme.com/f/inviter-dre-annie-sasco-a-montreal. La Dre Sasco refuse tout honoraire en sus du remboursement de ses frais de voyage en classe économique. Tout bénéfice découlant de cette levée de fonds sera remis à un organisme œuvrant en prévention du cancer.
Annie Sasco a notamment travaillé sur des dossiers tels que le tabac, la « viande aux hormones », les perturbateurs endocriniens divers (plusieurs pesticides, le distilbène), les CEM d'extrêmement basses fréquences (lignes à haute tension) et de radiofréquences (téléphonie mobile), le cannabis et les problématiques de mondialisation, environnement et communication en prévention des cancers avec toujours la préoccupation d'éthique mais aussi de justice sociale. Elle fait partie des de 400 scientifiques et médecins signataires de l’Appel International sur le moratoire sur la 5G dont elle a été la coordonnatrice pour l’Europe.
La Dre Sasco est titulaire d’un doctorat en médecine de l'Université de Bordeaux, d'une habilitation à diriger les recherches de l'Université de Lyon, et de deux maîtrises ainsi qu'un doctorat de l'Université Harvard (en santé publique, épidémiologie et biostatistiques). Elle est l'auteure de plus de 400 publications scientifiques, dont environ 200 indexées dans PubMed.
En 2005, elle fut l’une des quatre Françaises nominées dans le cadre du projet « 1000 femmes pour le prix Nobel de la paix » lancé par une fondation Suisse. Et en 2011, elle a été nommée par décret interministériel au Haut Conseil français des biotechnologies sur les organismes génétiquement modifiés, où elle a siégé pendant trois ans.
Ainsi, « quand on a les titres et les attributions qui vont avec, c’est plus difficile d’être balayée d’un revers de main », commente cette chercheuse qui est souvent ciblée par les pollueurs qu'elle démasque.
Voici un article en anglais qu'elle a cosigné dans Environmental Research, en 2007, sur la multitude et la diversité des cancérogènes environnementaux : The multitude and diversity of environmental carcinogens.