Hélène Bouchard a plus d’un truc dans son sac pour réduire l’utilisation des pesticides à la maison comme au boulot.
« Contrairement au rat, la souris est très curieuse. Si vous bougez votre réseau de pièges et changez les appâts pour offrir un joyeux festin de souris, vous en attraperez plus! », explique la présidente de MBM Gestion parasitaire et de l’Association québécoise de la gestion parasitaire (AQGP).
Sœur et mère d’exterminateurs, cette amoureuse des animaux et de la nature a lancé son entreprise montérégienne en 2012. Elle venait d’être mise au défi par son benjamin, Manuel, de suivre un cours en lutte parasitaire intégrée et biologique. « C’est un monde très peu connu mais extrêmement passionnant, dit-elle. Je me suis rendu compte qu’il y avait beaucoup de place à l’amélioration afin de protéger tant les professionnels que le grand public et l’environnement. Dans certaines situations, on est obligé d’utiliser des pesticides, mais la lutte intégrée minimise les impacts. Les résultats sont aussi beaucoup plus rapides et durables. »
Oui, cela coûte plus cher, mais il faut du temps pour former les élus et les employés municipaux, les propriétaires et gestionnaires d’immeubles ainsi que les locataires pour enrayer un problème pour de bon. « Si les locataires ne comprennent pas les dangers que présentent les infestations récurrentes de coquerelles, ils risquent de développer de sérieux problèmes d’allergies et d’asthme. »
MBM est l’acronyme de Maxim, Bouchard et Manuel. Maxim, son aîné, est l’expert en lézards, dit-elle. C’est qu’en plus d’être un fournisseur officiel de la Fédération des coopératives d’habitation de Montréal, son entreprise dessert beaucoup d’éleveurs de reptiles. Elle utilise notamment des acariens prédateurs à plusieurs sauces, notamment pour éliminer les mites de serpents au lieu de les traiter à l’aide d’un shampooing contenant un pesticide potentiellement nocif.
Pour éliminer les punaises de lit qui torturent bien des gens pendant des années, MBM utilise la vapeur d’eau ainsi que le vaporisateur Aprehend, contenant un champignon insecticide naturel et sans danger pour les humains et les animaux. L’aspirateur à filtre HEPA et les pièges à phéromones à base engluée font également partie de l’arsenal de cette entreprise qui fut la première au pays à recevoir la certification Green Pro, en gestion parasitaire intégrée. Cette certification exige que l’entreprise maîtrise les techniques et outils mécaniques et biologiques du domaine, comme le colmatage des fissures dans les bâtiments. « Il faut regarder aux bons endroits, explique Mme Bouchard. Comme une fourmi peut passer par un trou de la taille d’une bille de stylo, il faut corriger les fissures de calfeutrage pour vraiment boucher tous les accès. Nous formons nos clients pour inspecter annuellement leur maison. Ça ne prend que 15 minutes chaque printemps et automne. »
Mme Bouchard encourage les consommateurs à choisir prudemment leur exterminateur. Elle ne compte plus les histoires d’horreur résultant de l’emploi irresponsable de pesticides de synthèse, dont celles de chats décédés et de femmes enceintes empoisonnées. « Les gens se disent, ‘’Plus ça sent fort, mieux c’est’’, mais c’est complètement faux! Nous utilisons des buses très ciblées pour limiter la dérive de pesticide. Heureusement, il y a un vent de changement, les gens comprennent l’importance de protéger l’environnement. »
Parmi les questions à se poser avant d’embaucher un exterminateur : charge-t-il deux fois moins cher que ses compétiteurs, est-il enregistré auprès de votre municipalité, est-il membre de l’AQGP, ses permis sont-ils à jour tout comme les certifications de ses employés, ceux-ci suivent-ils de la formation continue, etc.?
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