« Goût assez hallucinant » et « technologie incroyable pour demain », voilà comment le chef des cuisines du Château Frontenac, Baptiste Peupion, décrit la laitue, les pousses et autres verdures produites depuis cet été en « agriculture cubique » dans une grange, à Mirabel. Inventée par Les Aliments Urban Barns (granges urbaines), de Pointe-Claire, cette méthode de culture unique en trois dimensions dans un environnement contrôlé pourrait révolutionner le monde de l’agriculture.
Elle vient de séduire le groupe Sobeys, qui offrira ces produits chez six de ses détaillants IGA des Laurentides et de Montréal. Sobeys, qui cherche à s'approvisionner en aliments sains localement et à longueur d'année, vérifiera si le consommateur aimera ces aliments hydroponiques produits écologiquement.
La technologie en instance de brevet d'Urban Barns consiste à déplacer constamment les bacs de culture avec un système de poulies pour uniformiser les paramètres de production (éclairage aux diodes électroluminescentes, humidité, température, etc.). Elle permettrait de faire 10 récoltes par année au lieu de trois dans un champ. L'entreprise fondée à Vancouver puis déménagée à Montréal affirme ainsi pouvoir produire 20 fois plus de laitue par acre par année que sur une ferme, sans pesticides et en consommant jusqu'à 90 % moins d'eau. Alors que la culture d'une laitue en serre prend 10 semaines, Urban Barns dit avoir réduit le temps requis – de l'ensemencement à la récolte – de moitié.
Urban Barns veut exporter son invention partout dans le monde, car elle garantit l'uniformité et la valeur nutritive supérieure de ses produits, peu importe le climat où ils sont cultivés. Selon l'hebdo l'Écho de la Rive-Nord : « L’entreprise a déjà investi un million de dollars dans ses installations de Mirabel pour cette première phase. Elle en injectera bientôt deux autres en agrandissant la ferme, qui comptera cinq phases au fil d’arrivée pour une valeur totale de 75 millions de dollars. Pour son président Richard Groome, l’entreprise est en pleine croissance et pourrait se développer à une vitesse fulgurante. C’est d’ailleurs pourquoi il n’a pas sollicité l’aide des différents paliers gouvernementaux. » Urban Barns prévoit cultiver des petits fruits – fraises, framboises, bleuets et mûres – au cours de sa seconde phase.
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