L'argumentaire d'Hydro-Québec est trompeur car insignifiant : il ne cite que les mesures moyennes et non les maximales qui sont les plus nocives, fait remarquer le physicien Paul Héroux, professeur à la faculté de médecine de l'Université McGill. De plus, l'on ne peut pas éteindre un compteur électrique comme les autres appareils.

Malgré le discours rassurant des autorités de santé publique et des compagnies d'électricité, la science et l'expérience ont démontré que le rayonnement électromagnétique de certains compteurs « intelligents » peut gravement nuire à la qualité du sommeil et de la santé de personnes dont le lit est situé à moins de 10 pieds (3 m) de celui-ci. Les personne hypersensibles dont les enfants, les malades et autres personnes plus vulnérables peuvent même en souffrir à plus grande distance de ces compteurs communiquant par ondes radio. 

Si peu de gens ressentent des symptômes évidents et immédiats, les experts recommandent de faire installer un compteur non communicant, par précaution. Ceci afin d'éviter l'oxydation et autres effets biologiques néfastes causés notamment par l'interférence électromagnétique (ou « électricité sale ») que le compteur communicant fait circuler sur le câblage domestique. Un pensez-y bien même pour les personnes qui semblent bien portantes mais qui peuvent à long terme en souffrir, par exemple si leur chambre est déjà irradiée par des appareils sans fil comme les téléphones et les routeurs Wi-Fi.

Hydro-Québec écrit à ses clients ces jours-ci en demandant : « Connaissez-vous les possibilités du compteur communicant?

  • Faire des économies sur votre facture grâce à l’outil de performance énergétique, qui utilise les données de consommation enregistrées au compteur communicant.
  • Comprendre votre consommation et poser les bons gestes pour économiser.
  • Profiter de la transmission automatique de vos données de consommation – plus besoin d’attendre la visite du releveur ou de la releveuse!
  • Économiser sur les frais mensuels de relève.
  • Éviter les mauvaises surprises grâce à une facturation établie à partir de vos données de consommation réelles plutôt que basée sur une estimation. »

La société d'État demande ensuite si elle pourrait communiquer avec vous. Ceci évidemment pour vous convaincre de participer à ses programmes d'efficacité énergétique, mais aussi d'adopter ses options tarifaires permettant d'économiser en réduisant votre consommation électrique en périodes de pointe qui surviennent par temps froid, entre 6 et 9 h ainsi qu’entre 16 et 20 h. Il faut savoir qu'Hydro-Québec risque de bientôt manquer de puissance en périodes de pointe tellement la demande augmente, ce qui la force à importer davantage d'énergie chère et polluante et à lancer divers projets de nouvelle production électrique, notamment éolienne.

Si vous désirez réduire votre demande de pointe, il est préférable de surchauffer votre habitation en période hors pointe grâce à des thermostats programmables, d’utiliser un appareil de chauffage à la biomasse (bois ou granules) et de participer aux programmes comme Rénoclimat et Logis Vert qui subventionnent les travaux d'efficacité énergétique, rehaussant par exemple l'étanchéité et l'isolation de votre maison. 

Six compteurs à radiofréquences étaient installés dans la cuisine de la famille Lepage, à Montréal. Tiré Compteurs intelligents : une famille complète alitée

Le problème avec les offres de tarification dynamique d’Hydro-Québec? C'est justement qu'elles exigent que votre habitation soit desservie par un compteur communicant alors que la société d’État minimise les risques sanitaires liés à son rayonnement de radiofréquences émis dans l’air et sur le câblage domestique. Pour tous les détails sur le sujet, je vous réfère à la page ''Smart'' Meters du site américain Physicians for Safe Technology (Médecins pour une technologie sécuritaire) et à la mise en garde de l’Académie américaine de médecine environnementale concernant ces compteurs souvent dits « intelligents ».

À travers le monde, des milliers de personnes et leurs médecins ont constaté qu’elles ont développé divers symptômes après l’installation d’un tel compteur sur leur habitation ou celui d'un voisin immédiat, symptômes qui ont disparu après l’avoir blindé (par exemple avec du papier d'aluminium) ou fait remplacer par un compteur non communicant (CNC). Plus de 50 000 ménages québécois se sont prévalu de l’option de retrait d’Hydro-Québec qui installe le CNC pour le coût de 85 $ plus 2,50 $ par mois pour les frais de relève manuelle. 

Le biologiste Fiorenzo Marinelli, chercheur au Conseil national de recherches de l'Italie qui a notamment découvert comment le rayonnement Wi-Fi nourrit le cancer chez les mouches à fruits, explique : « Les compteurs intelligents communiquent les données de différentes manières : certains sont toujours en communication, d'autres communiquent deux fois par jour, d'autres encore accumulent des données et les transmettent chaque semaine ou chaque mois. Dans la mesure du possible, il est préférable de s'opposer à leur installation. »

Pourquoi certaines personnes réagissent-elles ou non au rayonnement émis par un ou des compteur(s) communicant(s) installé(s) sur leur immeuble? « Cela varie notamment en fonction de l'individu, des conditions de santé préexistantes et de la susceptibilité génétique », explique le technicien en hygiène électromagnétique australien Dave Bourke. Certaines personnes en bonne santé ne remarquent aucune différence entre un compteur analogique et un compteur intelligent. J'ai vu d'autres personnes souffrir d'une réactivation du virus Epstein-Barr parce qu'elles dormaient près d'un compteur intelligent situé juste derrière leur tête. D'autres encore, qui sont "en bonne santé", peuvent simplement souffrir d'insomnies légères ou d'acouphènes occasionnels. L'un de mes clients, très sensible, ne les tolère pas du tout et ne peut plus utiliser la partie de sa maison où le compteur intelligent est installé. »

L'oncologue et épidémiologiste suédois Lennart Hardell, célèbre pour ses études liant l'exposition chronique au cellulaire et les tumeurs crâniennes, explique : « Il y a bien sûr aussi la sensibilité individuelle, mais ça dépend aussi de la distance, du rayonnement de la 3G, 4G ou 5G, etc. Je pense donc que la mesure est la plus importante. Il faut mesurer l'électricité sale ainsi que les autres basses et hautes fréquences, et prendre les mesures nécessaires pour réduire l'exposition au plus faible niveau possible. »

La toxicologue émérite Linda Birnbaum est coauteure de cet article de 2023 prônant la prévention face au rayonnement des technologies sans fil.

Il faut savoir qu'un compteur communicant émet des milliers (certains appareils plus souvent que d'autres) de pulsations quotidiennes de radiofréquences et que ce rayonnement est jugée « probablement cancérogène » par plusieurs experts, telle la toxicologue émérite Linda Birnbaum, ancienne directrice de l'Institut national américain des sciences de la santé environnementale. Je vous invite à écouter l'entrevue qu'elle m'a accordée le 31 octobre 2022.

Dix ans plus tôt, soit le 9 juillet 2012, je publiais une réplique signée par 50 experts et médecins concernant la « désinformation  flagrante » véhiculée sur la prétendue innocuité des compteurs communicants. Elle citait le professeur agrégé de neurochirurgie australien Vini G. Khurana, qui mentionnait que « des effets neurologiques indésirables ont été signalés chez des personnes qui se retrouvent souvent à proximité – en particulier à moins de 3 mètres – des compteurs sans fil ».

Le policier ontarien à la retraite Martin Weatherall, qui s'intéresse à l'électrosmog depuis des décennies et dirige l'initiative WEEP, confirme :  « J'ai constaté que plus la personne était proche du compteur intelligent, plus les effets étaient importants. Certaines personnes se sont éloignées un peu plus, jusqu'à l'extrémité de leur local, et ont pu dormir. Ces personnes n'étaient pas atteintes d'électrohypersensibilité, mais ont commencé à souffrir après l'installation des compteurs intelligents. »

Dave Bourke calcule ainsi la distance minimale du compteur communicant qu'il recommande : « Je suppose que l'on peut supposer que la puissance de sortie maximale est de 200 mW (23dBm) si l'on est connecté à la 4G. Si l'on utilise une fréquence 4G typique de 1,8 GHz et qu'il n'y a que de l'espace libre (air) entre les deux, il faudrait se trouver à une distance d'au moins 5 mètres. Source :
https://www.everythingrf.com/rf-calculators/free-space-path-loss-calculator. »

Plusieurs personnes sont affectées à une plus grande distance que 3 m des compteurs parce que leur rayonnement circule aussi sur les fils électriques, m’a expliqué en entrevue téléphonique Paul Harding, consultant en mesure et atténuation de la pollution électromagnétique vivant à Phoenix, en Arizona. Il est devenu expert en la matière malgré lui après être tombé gravement malade à la suite de l’installation d’un compteur communicant sur sa maison. C’est qu’en plus de communiquer par la voie des airs, le compteur « nouvelle génération » émet aussi de l’interférence électromagnétique de hautes fréquences transitoires (HFT, communément appelée électricité sale) qui circule sur une des deux phases de 110 volts de votre câblage domestique. « Les champs électromagnétiques à la fréquence 60 hertz peuvent être faibles dans votre chambre, mais si un câble transportant des HFT - des supraharmoniques de 2 à 150 kilohertz - passe près de votre tête de lit, ça peut expliquer pourquoi vous vous réveillez soudainement au milieu de la nuit, comme je le faisais à 3h dumatin, dit-il. C’est à ce moment-là que ma compagnie d’électricité transmettait mes données de consommation électrique. »

Sur son site totalemfsolutions.com/about.html, il dit avoir souffert d’une « rupture complète de mon sommeil après l'installation d'un compteur intelligent sur le mur de ma chambre à coucher. Je me réveillais souvent au milieu de la nuit, ce qui correspondait aux moments où le compteur " vidait les données ".  Cela m’a conduit à de faibles niveaux de mélatonine [l'hormone du sommeil qui lutte par ailleurs contre le cancer] et peut conduire d'autres personnes à des maladies chroniques. L'incapacité à " se réparer " pendant le sommeil peut être directement ou indirectement liée au cancer, au diabète, à la maladie de Parkinson, à la démence, à la fibromyalgie, à la polyarthrite rhumatoïde, aux troubles auto-immunitaires, au TDA/TDAH, ainsi qu'à d'autres maladies chroniques incurables. 

Après des recherches plus approfondies, j'ai découvert que les compteurs intelligents produisent des fréquences (sous 50 kilohertz) sur le câblage domestique et les champ électrique qui y circule. Ces fréquences correspondent à celles qui sont utilisées pour ouvrir les canaux ioniques de sodium et de potassium. Certains de mes clients souffrent d'un manque de potassium et des mêmes symptômes. »

Parmi la longue liste de symptômes dont se plaignent les gens affectés, il énumère les crampes aux jambes, les migraines, les palpitations cardiaques, les problèmes de concentration, les problèmes d’yeux et de sinus, les infections à répétition, l’anxiété, les pertes de mémoire et la hausse du taux de sucre sanguin. Le site emfanalysis.com, de l’ingénieur californien Jeromy Johnson, cite plusieurs études confirmant ces symptômes d’intolérance électromagnétique liés aux compteurs communicants et qui disparaissent après l’installation d’un CNC. 

Selon la toxicologue ontarienne Magda Havas qui a étudié ce problème dans les écoles, au moins une personne sur trois est plus sensible que la moyenne à l'électricité sale. Cette forme d'électrosmog serait même la plus nocive qui soit, selon le physicien Paul Héroux qui enseigne la toxicité des champs électromagnétiques à la faculté de médecine de l’Université McGill. Elle a été qualifée de « cancérogène universel » par le Dr Samuel Milham, ancien chef de l'épidémiologie de l'État de Washington. Dans une étude sur des enseignantes d'une école californienne qui y étaient davantage exposées, il a remarqué qu'elles avaient une incidence plus élevée de divers cancers (peau, thyroïde et utérus).

Le principal compteur communicant installé par Hydro-Québec serait l'un des plus polluants, selon Paul Harding. Il est doté d'une antenne de 915 mégahertz et d'une deuxième, de 2,4 gigahertz, la fréquence Wi-Fi, récemment activée pour communiquer avec les thermostats et autres appareils intelligents.

Selon Paul Harding, le compteur généralement installé par Hydro-Québec, le Focus AXR-SD, de Landis + Gyr, serait le plus polluant de tous car ce fabricant suisse a choisi de ne pas filtrer à la source l'interférence de HFT qu'il génère. Pour illustrer son propos, il nous réfère à cette vidéo qu’il a produite avec son collègue Warren Woodward : elle montre sur un oscilloscope le type d’onde « neurobloquante » générée par ce compteur.

« Parmi les centaines de témoignages de clients déposés lors des audiences de la Régie de l'énergie, plus de la moitié rapportaient leurs symptômes apparus après l'installation de leur compteur communicant, explique Jean Hudon, fondateur de la Coalition québécoise de lutte contre la pollution électromagnétique. Voir notre page Problèmes de santé causés par les compteurs 'intelligents' sur cqlpe.ca/problemesante.htm. »

Il soulève les autres problèmes présentés par ces compteurs :

« Il ne faut pas oublier les risques incendiaires de ces appareils susceptibles d’une surchauffe catastrophique, ce qui n’arrivait jamais avec les anciens compteurs électromécaniques en verre et en métal ininflammables. Un dossier complet est disponible à ce sujet à https://cqlpe.ca/Bulletins/BulletinSpecialFeu.htm. De plus, des surfacturations drastiques ont été rapportées dans les médias et expliquées à https://refusonslescompteurs.wordpress.com/about/hausse-de-couts/; de même que les risques de piratage informatique décrits à https://refusonslescompteurs.wordpress.com/about/le-piratage/ et les atteintes à la vie privée qu’ils facilitent telles que révélées à https://refusonslescompteurs.wordpress.com/about/social/. »

*

Témoignage

« Je ne savais pas que j'étais sensible jusqu'à ce que le compteur intelligent soit installé à environ 4 ou 5 pieds de ma chambre. Nous vivions dans une maison sans ligne de lot et la maison voisine avait le compteur sur le côté de la maison en face de ma salle de bain principale et de ma chambre à coucher. C'était horrible. Heureusement, j'étais au courant des dangers des radiofréquences en raison de la tumeur cérébrale de mon mari et de mon implication dans ce dossier. Sinon, je n'aurais pas su ce qui m'arrivait. J'avais de terribles vertiges, des acouphènes, des palpitations cardiaques et des migraines. J'étais tellement malade que je ne pouvais pas sortir de chez moi, ce qui n'a fait qu'empirer les choses !

Ma voisine voulait son compteur intelligent - j'avais proposé de payer pour qu'elle puisse s'en passer, mais elle a refusé. Elle m'a permis de mettre un capuchon métallique sur le compteur, ce qui a réduit les émissions d'environ 30 %. Ce n'était pas suffisant. Mon mari a construit un mur de papier d'aluminium et l'a placé contre le côté de notre maison. Cela a stoppé les émissions et je me suis rétablie. Mais nous avons fini par déménager.
Je suis toujours sensible, mais c'était de loin le pire. Je peux avoir de légères réactions à proximité d'un réseau Wi-Fi, d'un téléphone portable, etc., mais ce n'est rien comparé à l'exposition à ce compteur intelligent. » 

- Ellen Marks, California Brain Tumor Association

Hydro trompe sa clientèle sur leur degré d'exposition et ses effets

Dans son même message envoyé par courriel, Hydro-Québec affirme qu'à un mètre de distance de son compteur communicant, la densité moyenne du rayonnement des radiofréquences mesurées « est minime comparativement à celui à proximité d’autres appareils d'usage courant », soit de seulement 55 microwatts par mètre carré (μW/m2) comparativement à 699 μW/mpour un cellulaire et 2 147 μW/mpour un four micro-ondes.

Ces comparaisons sont boiteuses, explique Paul Héroux qui fut l'un des membres de la Comission de l'État du New Hampshire sur les effets de la technologie 5G. « C'est sans signification, sans parler du temps sur lequel ces mesures sont établies et s'il s'agit de champs RMS [Root mean Square ou moyens] ou crêtes, et que tous les appareils de comparaison sont électifs (au choix de l'utilisateur). » En effet, Hydro ne se préoccupe pas des effets à long terme, cite seulement la densité moyenne de rayonnement plutôt que les expositions maximales (crêtes) qui sont les plus à craindre et le fait que les gens puissent se soustraire ou non des ondes émises par les divers appareils. 

En effet, personne n'utilise un four micro-ondes 24 h sur 24 et tout le monde a le choix de ne pas avoir de téléphone sans fil dans sa chambre, d’éteindre son cellulaire (et le Wi-Fi) la nuit ou de mettre son portable en mode avion afin qu’il cesse de pulser des micro-ondes. Le compteur communicant, lui, émet jour et nuit, typiquement aux 30-40 secondes, des salves de micro-ondes de 5 000 à 49 800 μW/mà un mètre de distance, selon les mesures faites par Stéphane Bélainsky de la firme Expertise Électromagnétique Environnementale 3E. Commandé par l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique et l'organisme Stratégies Énergétiques, son rapport fut déposé le 28 octobre 2011 à la Régie de l'énergie. 

Source : https://www.regie-energie.qc.ca/fr/participants/dossiers/R-3770-2011/doc/R-3770-2011-C-S%C3%89-AQLPA-0029-PREUVE-RAPPEXP-2012_03_19.pdf

C’est justement là où les compagnies d'électricité et autorités de santé publique font preuve de malhonnêteté intellectuelle : elles ne citent que les densités moyennes des ondes émises alors que les experts recommandent de minimiser la densité et la durée d’exposition aux émissions crêtes (maximales). Pour faire image, imaginez que je vous arrose d'eau bouillante puis d'eau froide. J’aurais beau vous parler de la température moyenne de ces arrosages, votre corps s’en fout puisqu’il a été ébouillanté!

Selon les Valeurs indicatives en baubiologie SBM 2015 pour les zones de repos publiées par l'Institut allemand de baubiologie, spécialisé en maisons saines et en électrosmog, l'on devrait éviter les expositions prolongées à plus de 10 μW/m2. Ceci car des centaines d'études ont démontré des effets biologiques néfastes et des risques accrus de symptômes et maladies à des expositions prolongées, même en-deçà de ce niveau de densité. 

Extrait des Valeurs indicatives en baubiologie SBM 2015 pour les zones de repos

Pour lire des résumés de ces études publiées dans des revues scientifiques révisées par des pairs, voir les RF Color Charts et Research Summaries sur le site https://bioinitiative.org. C'est sur la base de ces études que la Résolution 1815 du Conseil d'Europe sur les dangers, intitulée « Le danger potentiel des champs électromagnétiques et leur effet sur l'environnement », recommandait notamment, en 2011, « de fixer un seuil de prévention pour les niveaux d’exposition à long terme aux micro-ondes en intérieur, conformément au principe de précaution, ne dépassant par 0,6 volt par mètre, et de le ramener à moyen terme à 0,2 volt par mètre » (V/m). Comme l'indique le tableau de conversion des unités de mesure des champs électromagnétiques disponible sur le site de Safe Living Technologies (SLT), 0,6 V/m équivaut à 10 μW/met 0,2 V/m équivaut à 1 μW/m2. Il a fallu s'éloigner à 300 pieds d'un compteur pour que la mesure tombe à 2  μW/m2, selon les mesures de l'expert américain Eric Windheim. « C'était au fond d'une forêt profonde avec beaucoup d'arbres, sans aucune autre source de radiofréquences. »

Malheureusement, dans notre monde hyperconnecté dominé par les technologies sans fil, il n'est pas rare que les gens soient constamment exposés à plus de 1 000 μW/m2 plusieurs heures par jour et même la nuit. Pour sa part, Hydro-Québec cite en référence le Code de sécurité 6 (CS6) de Santé Canada qui permet de s'exposer jusqu'à 4,4 millions de μW/m2 (soit 4,4 W/m2, selon l'Organisation mondiale de la santé), dans le cas de la fréquence de 1 800 mégahertz ou 1,8 gigahertz. Ce qu'on ne vous explique pas, c'est que le CS6 ne vise qu'à éviter de chauffer le corps de 1 degré Celsius après une surexposition de six minutes aux radiofréquences. Il fait donc fi des autres effets potentiels des expositions chroniques à des niveaux dits non thermiques.

Selon l'organisme Canadiens pour une technologie sécuritaire, fondé par l'ancien président de Microsoft Canada, Frank Clegg, le CS6 menace la santé publique en faisant fi des centaines d'études sérieuses sur les effets non thermiques significatifs provoqués par les ondes. (En 1969, le rapport Dodge de la Marine américaine documentait les effets non thermiques connus de l'exposition chronique aux radiofréquences.)

Lecteur de hautes fréquences transitoires Alpha Lab/Greenwave. © Jean Gagnon

Mais tel que mentionné précédemment, il ne faut pas seulement mesurer les ondes radio qui circulent dans l’air à proximité de votre compteurs, mais aussi l'électricité sale qui circule sur votre câblage électrique. Pour cela, on peut utiliser un lecteur de marques Alpha Lab/Greenwave ou Stetzerizer. On peut réduire cette pollution en branchant dans les prises murales de votre maison des « filtres » à hautes fréquences Greenwave ou Stetzerizer jusqu’à ce que la lecture soit sous 25 unités Graham-Stetzer dans le cas de ce dernier produit. Mais la meilleure façon de se protéger de l’électricité sale, c’est d’éviter les appareils électroniques qui en génèrent beaucoup, comme les rhéostats (gradateurs d’éclairage ou dimmers), les fluorescents compacts et les compteurs communicants.

Jusqu'à 190 000 salves quotidiennes de micro-ondes

La réplique des 50 experts et médecins mentionnée ci-haut ajoutait : « Les compteurs intelligents sans fil émettent des micro-ondes pulsées atypiques, de très courte durée mais relativement nocives, dont les effets biologiques n’ont jamais été pleinement testés. Ces salves qui durent des millisecondes peuvent être émises en moyenne 9 600 fois par jour jusqu’à un maximum de 190 000 transmissions quotidiennes, et à un niveau d'émission en période de pointe deux fois et demie plus intense que le signal de sécurité déclaré, a admis le fournisseur californien Pacific Gas & Electric devant la Commission de services publics de cet État.

Ainsi, les gens qui vivent à proximité d’un compteur intelligent risquent d’être exposés à ces ondes de façon beaucoup plus intense que s’ils sont à côté d’un cellulaire, sans parler de l’effet cumulatif de ces mêmes ondes sur les gens exposés à plusieurs compteurs, à des routeurs ou à des compteurs recevant les données de consommation de jusqu'à 5 000 foyers. »

Et c'est sans parler des symptômes éprouvés par les gens vivant tout près d'une banque de nombreux compteurs, comme ce fut le cas de mon ami Serge Lanouette. En 2014, il se plaignait de violents maux de tête chaque fois qu’il entrait dans sa cuisine. « J'ai la tête qui me chauffe continuellement, ce qui me force à sortir souvent de la maison. Ma perruche est tombée malade; elle ne mange plus et, hier, elle avait la tête dans ses plumes et a saigné. » Son oiseau est mort peu de temps après.

J‘ai aidé cet ami à découvrir la cause de ces malaises : à un mètre sous sa cuisine se situaient 13 compteurs nouvelle génération. Le problème a été réglé en peinturant le plafond de cette chambre électrique avec une peinture au carbone vendue par SLT qui bloque les ondes radio. Ceci car il aurait été difficile de convaincre tous les propriétaires de son immeuble à condos de se payer un CNC. On peut aussi installer sur le globe du compteur un Bouclier compteur intelligent québécois ou un Smart Meter Guard américain pour bloquer les ondes aériennes, mais cela n’éliminera pas la nécessité de filtrer l’électricité sale.

Malheureusement, le gouvernement Trudeau n'a jamais appliqué une seule des 12 recommandations d'agir par précaution faites par le comité permanent de la Santé de la Chambre des communes, dans son rapport de juin 2015 intitulé Le rayonnement électromagnétique de radiofréquences et la santé des Canadiens.

Les gens qui ne croient pas ceux et celles qui éprouvent des maux de tête, problèmes de sommeil, cardiaques, de concentration, etc. lorsqu'ils s'exposent au rayonnement sans fil n'ont jamais lu ou entendu des experts comme Richard H. Conrad, Ph.D., biochimiste formé à la prestigieuse Université Johns-Hopkins. Voici un extrait de son témoignage du 1er février 2023 livré à la Commission des services publics du Maine concernant le programme de retrait des compteurs intelligents, et citant les résultats de l'enquête sur les compteurs intelligents dans le Maine qu'il a menée.

« Beaucoup d'entre eux ont dit qu'ils n'avaient jamais entendu parler d'électrosensibilité auparavant, qu'ils développaient des symptômes étranges qu'ils n'avaient jamais eus jusque là, qu'ils ne pouvaient plus utiliser d'ordinateurs, de Wi-Fi ou de téléphones portables sans ressentir des symptômes douloureux (même si avant ils les utilisaient beaucoup, avec le Wi-Fi dans les bureaux et allumé à la maison 24 heures sur 24, 7 jours sur 7). Des semaines ou des mois après l'apparition de leurs symptômes, ils ont découvert un compteur intelligent sur leur maison. En se renseignant, ils ont appris qu'il avait été installé juste avant l'apparition de leurs symptômes... Tout cela m'a surpris car cet appareil déclenchait une électrosensibilité chez des personnes auparavant normales et en bonne santé qui avaient toléré le Wi-Fi et les téléphones portables pendant des années sans aucun problème. »

Pour clore le sujet, j'ai relancé le pionnier américain de la domotique Timothy B. Schoechle, secrétaire de comités internationaux (ISO/IEC) sur la gestion des données et les systèmes électroniques domestiques. (Relire Compteurs intelligents : « un échec total », publié en mars dernier.) Voici ce qu'il m'a répondu de chez lui, au Colorado, quand je lui ai demandé comment on devrait réduire la demande de pointe : « Je pense que la meilleure approche consiste à doter chaque maison ou bâtiment d'un système de gestion de l'énergie flexible et configuré en fonction des locaux et des appareils spécifiques. Il devrait être sous le contrôle de l'utilisateur et protéger sa vie privée [ce qui n'est pas le cas des compteurs communicants]. Un tel système pourrait recevoir des signaux de temps d'utilisation, de réponse à la demande ou des options de tarification dynamique directement de la compagnie d'électricité par radio (sous-porteuse FM), comme c'est actuellement le cas à grande échelle.

Une autre solution consisterait à recevoir les signaux par fibre optique, et Hydro-Québec devrait installer cette technologie chez tout le monde. La fibre optique permettrait une lecture fiable et à distance des compteurs par le service public. C'était notre intention initiale lors du développement des premiers "compteurs intelligents", mais ce n'est pas ce que font les compteurs d'aujourd'hui. Je ne connais personne qui fasse cela – tous les compteurs intelligents utilisés par les services publics sont des dispositifs sans fil. C'est parce que c'est plus rentable [Hydro prévoit économiser 200 millions $ en 20 ans] et que le secteur des services publics n'est pas responsable vis-à-vis de ses clients. »

Pour en savoir davantage

Compteurs intelligents : invasion de domicile? 
 
Compteurs intelligents: la goutte d’électrosmog qui fait déborder le vase
 
 
Les compteurs de nouvelle génération FICTION ET RÉALITÉ
 
Hydro: le champ électromagnétique des nouveaux compteurs soulève des inquiétudes - Louis Gilles Francoeur
 
Les compteurs « intelligents » : des bombes à retardement ? 
 
Champs électromagnétiques, santé et compteurs de nouvelle génération