https://transitionenergetique.gouv.qc.ca/residentiel/programmes/novoclimat/novoclimat-maisons

« Il n’y a pas de raison économique de ne pas choisir une maison Novoclimat », affirme François Bernier, Conseiller, services à l’industrie, à l’Association des professionnels de la construction et de l'habitation du Québec (ACPHQ). Selon lui, le Code de construction du Québec (CCQ), qui date de 2012, doit être mis à jour en s'inspirant des exigences techniques de ce programme gouvernemental volontaire qui homologue les maisons neuves à haute efficacité énergétique construites par les entrepreneurs qu'il forme et certifie (voir la liste ici). « Il va falloir s’occuper du passage des exigences Novoclimat le plus vite possible dans le Code du bâtiment, a affirmé M. Bernier en entrevue. Novoclimat, ce n’est pas plus cher, l’économie d’énergie et les subventions compensent le surcoût. C’est le prochain standard. »

Les maisons homologuées Novoclimat sont plus saines, plus confortables et plus durables que les maisons neuves classiques, souvent plus à risque de moisissures nourries par l’infiltration de pluie ou la condensation de la vapeur dans les murs et les plafonds froids. L’homologation est accordée quand le chantier d’un constructeur accrédité par le programme réussit des inspections indépendantes et gratuites de l’isolation, de l’étanchéité et du ventilateur récupérateur de chaleur. Ces éléments permettent de réduire les coûts de chauffage d'au moins 29 % par rapport aux maisons neuves répondant aux exigences minimales du CCQ, selon un récent rapport de l'organisme Écohabitation.

https://transitionenergetique.gouv.qc.ca/residentiel/programmes/novoclimat/novoclimat-maisons/avantages#c10391

Surcoût hypothécaire éliminé par les économies d'énergie

D'après le site de l'organisme gouvernemental Transition énergétique Québec, en 2019 un cottage homologué Novoclimat de 28 x 30 pieds coûtait typiquement 4 085 $ plus cher qu'une maison neuve classique de même taille. Fait méconnu toutefois, ce surcoût peut être éliminé dès le premier jour car l’économie de chauffage excède souvent le surcoût hypothécaire. Et ce, d’autant plus que le programme offre une aide financière de 2000 $ ou de 4000 $ dans le cas d’un acheteur qui accède à la propriété pour la première fois et qui fait homologuer son chantier par ce programme.

Un nouveau Code d'ici quatre ans

La dernière mouture du CCQ, entrée en vigueur en 2012, s'inspire d'ailleurs de la norme Novoclimat de 1999 dont les exigences techniques avaient aussi été rehaussées en 2012. Bien que le niveau d'isolation minimal du CCQ avait été augmenté, plusieurs spécialistes (dont ceux d'Écohabitation) avaient été déçus qu'il n'impose pas un niveau d'étanchéité vérifié par le fameux test d'infiltrométrie, obligatoire dans le cadre de l'homologation Novoclimat.

La prochaine révision règlementaire débutera en 2024, selon le porte-parole de la Régie du bâtiment, Sylvain Lamothe. Pour sa part, le plan directeur en transition énergétique du Québec prévoit rehausser les exigences du CCQ d’ici 2025-2027. «Les concepteurs de maisons doivent avoir le temps d’ajuster leurs plans et les entrepreneurs doivent être formés», explique Sylvain Lamothe, ajoutant qu’il faut typiquement 18 à 24 mois entre le moment où l’industrie est consultée et l’entrée en vigueur d’une nouvelle règlementation adoptée par le Conseil des ministres.

Dans une province où les villes inspectent rarement les chantiers de construction unifamiliale, contrairement à l’Ontario où il y a au moins dix inspections municipales par maison, le conseiller de l'APCHQ a reconnu qu’il faut améliorer les pratiques de construction. « Novoclimat est un pas nécessaire vers des standards supérieurs, dit-il. Après des années à faire la promotion du programme sur une base volontaire, il faut s’attendre à ce que ses exigences d’efficacité énergétique soient intégrées au Code comme ce fut le cas en 2012. »

Vers des maisons solaires à consommation nette zéro d'énergie

Alors que le Québec accélère sa transition énergétique vers une économie carboneutre, François Bernier confirme même que l’APCHQ se prépare au prochain virage majeur dans son industrie : la production d’énergie solaire à domicile avec des systèmes photovoltaïques qui permettront aux maisons très étanches, très isolées et très bien ventilées de produire plus d’énergie annuellement que leurs occupants en consommeront. « La maison solaire prête pour la consommation nette zéro d’énergie en 2030-2035, il faut aller vers ça et en faire une grande promotion, déclare M. Bernier. On n’y arrivera pas sans formations car il y a un danger à faire comme si. Je suis optimiste : nous avons la capacité et les connaissances requises et le gouvernement aussi pour être conséquent avec ses objectifs climatiques. Je suis ouvert à faire rehausser les exigences du Code. J’ai l’intention d’aller chercher une position assez claire là-dessus. Nous voulions d’ailleurs tenir un événement sur l’efficacité énergétique mais la pandémie nous a ralentis. »