Le débat scientifique est un processus beaucoup plus fluide et manoeuvrable que l'histoire de la science ne le laisse supposer. Les industriels peuvent influencer de façon considérable les conclusions de la collectivité scientifique en contrôlant le débat public. Il est naturel qu'ils moussent les concepts qui favoriseront l'adoption de conclusions favorables au déploiement de leurs produits. Dans ces circonstances, que faire des preuves tangibles que l’on retrouve dans la littérature suggérant que les bases du Code de sécurité 6 de Santé Canada limitant l'exposition aux champs électromagnétiques de radiofréquences (RF) sont erronées?
Dans cette conférence, Paul Héroux tente d'expliquer pourquoi des densités de RF plus faibles que celles autorisées par le Code 6 sont actives sur le plan biologique. Il tente aussi d'expliquer pourquoi les adeptes du Code 6 affirment que la littérature scientifique est trop complexe à leur avis pour établir de nouvelles limites inférieures à celles instaurées depuis 1960 et mises à jour en 2014. Finalement, il présente les voies à suivre pour créer un environnement électromagnétique sain qui permettra malgré tout aux industries électriques et des télécommunications de contribuer à nos vies.
Détenteur d’un doctorat en physique, Paul Héroux a travaillé comme chercheur à l'Institut de Recherche d'Hydro-Québec de 1972 à 1987, étudiant les systèmes de transmission d'énergie. Par la suite, à l'occasion d'un projet reliant les champs magnétiques de basse fréquence au cancer en milieu professionnel, il est passé de chercheur à professeur. Il enseigne présentement la toxicologie et les effets sanitaires de l'électromagnétisme à la Faculté de médecine de l’Université McGill où il dirige le programme de santé au travail et le laboratoire InVitro Plus. Il est également scientifique médical au département de chirurgie du Centre universitaire de santé McGill. Il a travaillé comme consultant pour plusieurs entreprises dont Nortel, Siemens, Bell et Québec Cartier Mining. Depuis le début de sa carrière, il surveille le débat sur les effets biologiques des ondes électromagnétiques. Il se considère un expert sur les effets électro-biologiques ayant fait des recherches sur les brûlures électriques, les mesures de champs magnétiques, les méthodes électriques de diagnostic de l'oedème, et les effets des champs de basses fréquences sur les cellules cancéreuses. Ses plus récentes recherches portent sur l’utilisation des champs magnétiques pour lutter contre le cancer.