Selon une étude faite pour le gouvernement indien, 62 % des études ont montré que les radiofréquences ont des effets défavorables sur la faune.

Dre Cindy Russell est présidente de l'Association médicale du comté californien de Santa Clara et directrice de Physicians for Safe Technology
Article d'origine : https://mdsafetech.org/2021/07/19/wildlife-and-biodiversity-a-disappearing-act-by-cell-towers-on-land-and-in-space/

Appel à tous les écologistes ! Le plus important article évalué par des pairs à ce jour sur les effets environnementaux des rayonnements de radiofréquences sans fil vient d'être publié et mérite d'être lu en entier. Que savons-nous des effets des rayonnements sans fil sur l'environnement naturel ? Cette étude exhaustive de Levitt, Lai et Manville (2021) fournit une mine d'informations scientifiques reliant les preuves des dommages causés à la flore et à la faune par le rayonnement de radiofréquences. Dans un langage très accessible, les auteurs répondent à de nombreuses questions déroutantes sur ce sujet complexe qui combine biologie, écologie, technologie et physique. Ils concluent au sujet de cet autre impact des champs électromagnétiques (CEM) : « Il est temps de reconnaître les CEM ambiants comme une nouvelle forme de pollution et d'élaborer des règles au sein des organismes de réglementation qui désignent l'air comme un ''habitat afin'' que les CEM puissent être réglementés comme d'autres polluants. »

La plupart d'entre nous savent que l'activité humaine a radicalement modifié l'environnement terrestre et marin, provoquant un déclin accéléré des espèces et de la biodiversité par la dégradation des sols, la surexploitation des ressources naturelles, la pollution des plastiques et autres rejets pétrochimiques, ainsi que l'extraction et l'utilisation de combustibles fossiles. Les scientifiques de l'environnement s'accordent tous à dire qu'un changement transformateur est nécessaire. Mais qu'advient-il de l'environnement lorsque l'homme modifie les forces géomagnétiques de la Terre, auparavant de faible intensité, dans lesquelles la vie a évolué harmonieusement ? Les tours cellulaires et la prolifération des satellites 5G peuvent-ils avoir un impact sur les espèces qui dépendent des champs magnétiques de la Terre pour la navigation, la recherche de nourriture, la pollinisation et la reproduction ? Quels sont les effets sur le changement climatique?

Les effets des champs électromagnétiques non ionisants sur la flore et la faune

Alors que la communauté scientifique et les médecins prennent conscience des dangers réels pour la santé publique des tours de téléphonie cellulaire, des téléphones portables et de tous les appareils sans fil, les écologistes ont été beaucoup plus lents à reconnaître les effets des infrastructures sans fil sur la faune, les écosystèmes et l'agriculture. Le nouvel article de synthèse de Levitt, Lai et Manville incite les écologistes à s'informer et à s'impliquer dans la protection des écosystèmes naturels au-delà des considérations liées à l'habitat, aux pesticides et aux polluants industriels. Le rayonnement radiofréquence (RF)/micro-ondes des technologies sans fil est un polluant qui s'est silencieusement insinué dans nos vies dans la poussée de l'industrie des télécommunications pour transformer notre monde en une société entièrement technologique où nous sommes constamment connectés les uns aux autres et aux objets qui nous entourent. Et ce, sans lever les yeux pour reconnaître le lent déclin de l'environnement naturel et la déconnexion humaine qui suivent cette montée en puissance de la technologie.  

La 5G mondiale et les réseaux électriques « intelligents » constituent un risque planétaire

Sans recherche, ni surveillance, ni connaissance publique des niveaux d'intensité du rayonnement RF, les tours cellulaires prolifèrent rapidement dans les zones rurales et sauvages sensibles, dans l'espace, dans nos communautés et sur nos routes avec de vastes réseaux dits intelligents et de systèmes 5G couvrant l'espace aérien. La loi actuelle protège l'industrie au détriment de la santé publique et des préoccupations planétaires liées aux rayonnement RF en plein essor. Dans Effects of non-ionizing electromagnetic fields on flora and fauna, Part 1 (Effets des champs électromagnétiques non ionisants sur la flore et la faune, 1ère partie), Levitt, Lai et Manville déclarent : « Nous n'avons pas encore pris en considération les physiologies uniques des autres espèces, ni la façon dont elles utilisent l'environnement d'une manière différente de celle des humains, lorsque nous supposons que l'utilisation sans entrave des CEM/RF peut se poursuivre sans relâche et être autorisée à se développer indéfiniment. »

Sécurité, science et solutions

Leur synthèse approfondie est en effet rédigée en trois parties. La première traite de la sécurité des technologies sans fil et de la 5G et de la hausse vertigineuse des niveaux ambiants du rayonnement sans fil; la seconde, intitulée Impacts : Comment les espèces interagissent avec les CEM naturels et artificiels, se penche sur les études animales et les mécanismes de magnétoréception; et la troisième, à venir, examinera les normes d'exposition, les lois et les propositions visant à résoudre ce problème pour protéger l'environnement naturel. « La perte d'espèces sauvages est souvent invisible et non documentée jusqu'à ce que les points de basculement soient atteints, déplorent-ils. Les normes d'exposition chronique à long terme aux CEM de faible intensité, qui n'existent pas actuellement, devraient être fixées en conséquence pour la faune et la flore, et les lois environnementales devraient être strictement appliquées. »

Rapport de la Commission du New Hampshire sur la 5G

La première commission formée aux États-Unis pour étudier les effets de la technologie 5G sur l'environnement et la santé a publié son rapport final le 1er novembre 2020. La Commission de l'État du New Hampshire sur les effets de la 5G s'est réunie une douzaine de fois en un an et a élaboré 15 recommandations portant sur la nécessité d'éduquer le public sur les dangers du sans fil, les études sanitaires sur les radiofréquences, de mesurer les radiofréquences, les reculs des antennes cellulaires, le déploiement de la fibre optique plutôt que du sans fil, les panneaux d'avertissement commerciaux et la protection de la faune. Sa recommandation 14 concernait justement la faune et la flore : « L'État du New Hampshire devrait faire appel à des organismes possédant l'expertise scientifique appropriée, y compris les connaissances écologiques, pour élaborer des limites de sécurité en matière de radiofréquences qui protégeront les arbres, les plantes, les oiseaux, les insectes et les pollinisateurs. »

Les animaux évitent les zones de couverture cellulaire

Macedo (2018) a constaté que la couverture des téléphones portables est un indicateur très efficace de la présence humaine à l'échelle mondiale et que là où il y a une couverture cellulaire, la probabilité de trouver un animal est faible (18 %), et pour les espèces menacées encore plus faible (4%), « même dans les zones forestières où aucune autre trace de pas n'est facilement détectable ». Selon un blogue de Scientific American, « de nombreux sites classés par l'indice d'empreinte humaine comme "sans route" et donc accueillants pour la faune et la flore présentent en fait des niveaux élevés de couverture cellulaire, ce qui indique qu'ils sont plus dégradés que l'indice seul ne le révélerait ». 

Les espèces d'une réserve de faune sauvage du patrimoine mondial de l'UNESCO disparaissent après l'apparition des tours de téléphonie mobile.

Une abondante littérature évaluée par des pairs démontre les effets néfastes sur l'environnement, avec le déclin des populations d'insectes, d'oiseaux et d'animaux sauvages dans les villes et là où sont installées les tours de téléphonie cellulaire. Cette situation est désastreuse pour la biodiversité, les zones sauvages fragiles, les pollinisateurs essentiels et l'agriculture, surtout si l'on tient compte des effets cumulés des pesticides, des toxines, de la perte d'habitat et du réchauffement de la planète. Le rapport d'un ethnobotaniste sur le parc australien du Mont Nardia, reconnu par l'UNESCO comme faisant partie du patrimoine mondial, documente soigneusement ce lent déclin des populations d'espèces avec l'augmentation de l'implantation de multiples tours de téléphonie mobile, et sans aucune autre perturbation du territoire sur une période de 15 ans (2000-2015). Dans une communication personnelle provenant de la Grèce, des ornithologues passionnés ont également noté le déclin brutal et l'absence d'espèces migratrices qu'ils ont suivies avec enthousiasme année après année et qui ont maintenant disparu. 

Rapport indien sur la faune et la flore sauvages

En Inde, un comité interministériel composé d'experts scientifiques a passé en revue la littérature relative aux effets des rayonnements RF sur la faune, les humains et la biosphère. Dans son rapport de 2010 au Ministère de l'Environnement et des Forêts, il a constaté que sur les 919 documents de recherche recueillis sur les oiseaux, les abeilles, les plantes, les animaux et les humains, 593 montraient des effets, 180 ne montraient aucun effet et 196 étaient des études non concluantes. Tous les types d'organismes ont eu des effets. 

Effets sur l'homme : 62 % ont montré des effets, 13 % aucun effet et 25 % non concluants.

Effets sur les plantes : 87 % ont montré des effets et 13 % n'étaient pas concluants. 

Effets sur la faune : 62 % ont montré des effets, 4 % aucun effet et 36 % non concluants.

Effets sur les abeilles : 85 % ont montré des effets et 15 % aucun effet.

Effets sur les oiseaux : 77 % ont montré des effets, 10 % aucun effet et 13 % non concluants.

De nombreux effets néfastes sur les mammifères, les oiseaux, les insectes, les arbres, les plantes et les bactéries 

La vaste perturbation de ce rayonnement RF artificiel sur tous les organismes vivants ne provient pas seulement des effets directs des émissions du rayonnement RF sur les systèmes biologiques complexes, mais comprend également les impacts indirects de cette technologie sans fil sur notre empreinte carbone incontrôlée, les déchets électroniques toxiques et l'exploitation minière des minéraux terrestres. Les espèces vivantes se trouvent dans les arbres, volent dans les airs et vivent et se reproduisent dans ou près de l'eau. Toutes ces espèces sont vulnérables aux expositions aux rayonnements des tours de téléphonie cellulaire situées à proximité, aux opérations militaires et à la course à l'espace des milliardaires.

Les mécanismes d'action

Oscillation des ions : Panagopoulos (2013) note que les radiofréquences artificielles provenant des dispositifs et infrastructures sans fil sont polarisées, pulsées et mélangées avec différentes fréquences qui sont très différentes des radiofréquences de fond naturelles. Ces ondes artificielles provoquent des forces d'oscillation externes qui entraînent une vibration forcée des ions libres et une perturbation membranaire des canaux calciques. Les animaux sont extrêmement sensibles aux faibles niveaux de rayonnement électromagnétique, ce qui peut expliquer comment ils perçoivent les tremblements de terre bien avant les humains (Panogopoulos 2020).

Oxydation : Yakymenko (2016) a examiné 100 études évaluées par des pairs sur les effets oxydatifs des radiofréquences micro-ondes de faible intensité qui provoquent des perturbations cellulaires et des dommages oxydatifs à l'ADN, aux lipides et aux membranes. Il a constaté que 93 des 100 études ont confirmé que ces radiofréquences sans fil induisent un stress oxydatif dans les systèmes biologiques qui dépasse la capacité de l'organisme à les neutraliser. Le Dr Henry Lai, dans le rapport BioInitiative, a ajouté en 2020 encore plus d'études sur la formation de radicaux libres et l'oxydation par les CEM. Sur les 263 études examinées, 235 (soit 89 %) ont montré des effets biologiques et 28 (soit 11 %) n'en ont pas montré. La littérature confirme également que les antioxydants bloquent les dommages cellulaires causés par le rayonnement RF.

Effets de résonance : Thielens (2018) a fait des recherches sur les petites longueurs d'onde millimétriques maintenant utilisées dans la technologie de communication de cinquième génération ou 5G (5GHz-300GHz ). Ces longueurs d'onde sont de la taille d'un insecte. Il a examiné l'absorption d'énergie par résonance vibratoire sur les abeilles et les coléoptères provoquant des changements de comportement, de physiologie, de morphologie et de mortalité. Thielens note : « Tous les insectes ont montré une augmentation générale de la puissance RF absorbée à 6 GHz et au-dessus, par rapport à la puissance RF absorbée en dessous de 6 GHz. » Ces effets vibratoires additifs sont similaires à ceux d'une star de l'opéra brisant un verre à vin avec sa voix.

En frappant la bonne fréquence et la bonne vibration, et en fonction de la taille, de la forme et de la composition de l'objet, les chanteurs peuvent briser un verre à vin par un phénomène physique connu sous le nom d'effet de résonance. Ces forces vibratoires s'additionnent et, lorsqu'elles sont suffisamment importantes, finissent par briser l'objet. Un exemple similaire est celui des vents de 40 miles par heure qui ont créé les bonnes forces vibratoires mécaniques pour détruire le pont de Tacoma (visionnez la spectaculaire vidéo ici), en 1940. Le planétologue Neil deGrasse Tyson explique également comment pousser un arbre à la bonne fréquence peut le fendre. De minuscules longueurs d'onde millimétriques 5G peuvent agir de la même manière sur les insectes.

Mécanisme de rotation radical, navigation géomagnétique des oiseaux et notre sixième sens

Les premières observations en temps réel de la magnétoréception biologique de cellules vivantes ont été réalisées à l'université de Tokyo et publiées cette année. Un faible champ magnétique, équivalent à un aimant de réfrigérateur, est passé sur des cellules, provoquant des changements de fluorescence qui indiquent un effet biochimique de l'aimant. L'expérience a démontré ce que l'on appelle la réaction électronique par paire de radicaux, qui est l'hypothèse du fonctionnement des cryptochromes magnétorécepteurs chez les oiseaux. Cette découverte cruciale permet d'expliquer comment les oiseaux, les abeilles, les animaux marins et les insectes utilisent la faible force géomagnétique de la Terre pour naviguer, et comment les faibles champs électromagnétiques des appareils sans fil peuvent également affecter la santé humaine. Le co-auteur Woodward a fait remarquer : « Nous pensons avoir des preuves extrêmement solides que nous avons observé un processus purement mécanique quantique affectant l'activité chimique au niveau cellulaire. » Des scientifiques de l'Institut de technologie de Californie ont trouvé des preuves que les humains ont également une capacité de magnétoréception. Serait-ce notre sixième sens ?

Mécanisme unique de nuisance de la 5G - Les précurseurs de Brillouin

Les longueurs d'onde millimétriques de la 5G ont des caractéristiques de pénétration et des interactions avec les systèmes biologiques plus complexes. Elles n'ont jamais été trouvées dans la nature. La 5G utilise un réseau phasé avec de multiples antennes qui superposent rapidement les impulsions et ne permettent aucune récupération. La technologie d'orientation des faisceaux est également utilisée et permet d'obtenir des faisceaux étroits et focalisés, plus puissants, parcourant de plus longues distances et traversant les bâtiments. 

La 5G utilise de minuscules ondes millimétriques qui, selon les rapports, ne pénètrent que les couches externes de la peau. À première vue, cela semble plus sûr que les grandes longueurs d'onde qui traversent notre corps, mais l'ensemble de notre système nerveux communique par la peau.  Le système nerveux communique avec le système immunitaire, le système endocrinien et le système reproducteur dans un ensemble complexe. Des études démontrent que lorsque l'énergie des ondes millimétriques pénètre rapidement dans la peau, un front d'ondes peut être créé qui ne se dissipe pas mais se propage de cellule en cellule. Les rafales d'énergie produisent ce que l'on appelle des précurseurs de Sommerfield et de Brillouin qui peuvent provoquer des perturbations non linéaires dans les systèmes vivants. La 5G à large bande en produit davantage que la 5G seule.

Un ensemble de recherches plus anciennes confirme la création de larges lésions par l'exposition aux longueurs d'onde millimétriques. Des recherches russes déclassifiées menées par Zalyubovskaya en 1977 ont montré que l'exposition à des longueurs d'onde millimétriques de faible intensité provoquait de larges altérations structurelles de la peau et des organes internes. Ces chercheurs ont conclu que les onde millimétriques étaient hautement actives biologiquement et avaient un effet défavorable sur l'organisme. Pakhomov (1998) a passé en revue la littérature et a trouvé des effets systémiques similaires. 

Bye bye, oiseaux et abeilles

Cigognes et amphibiens  : Balmori (2005, 2008, 2009) a étudié les effets du rayonnement RF des tours de téléphonie cellulaire et a constaté un échec de la reproduction chez les cigognes blanches si les nids étaient situés à moins de 200 pieds. Il a également constaté un déclin des moineaux domestiques au fil du temps, une détérioration du plumage, des problèmes de locomotion et une baisse du système immunitaire qui peut rendre les oiseaux plus vulnérables aux infections. Il note des études montrant des anomalies de développement chez les embryons de poulet exposés à des rayons RF pulsés, en particulier au début du développement. Son étude de 2008 portait aussi sur les effets des antennes téléphoniques sur les amphibiens, révélant une mortalité élevée chez les têtards et une croissance plus lente et asynchrone.

Oiseaux : Engles et al (2014) note que les oiseaux contiennent de la magnétite qui les oriente vers le champ magnétique terrestre. Il a exposé des merles européens migrateurs à un bruit électromagnétique de fond présent dans des huttes en bois non protégées sur le campus urbain de l'Université d'Oldenburg en Allemagne et a constaté qu'ils ne pouvaient pas s'orienter en utilisant leur boussole magnétique. S'ils étaient mis à la terre, leur orientation réapparaissait mais disparaissait à nouveau si des radiofréquences à large bande étaient générées à l'intérieur des cabanes. Il n'a pas cru à ces effets au début et a réalisé la même étude en double aveugle plusieurs fois en sept ans et avec différents étudiants diplômés pour confirmer l'effet avant de publier ses conclusions.   

En 1998, peu après l'installation de tours cellulaires en Pennsylvanie, les courses de pigeons se sont terminées en catastrophe, car jusqu'à 90 % des oiseaux ont été désorientés et ont perdu leurs capacités de navigation. Quand les pigeons voyageurs ne rentrent pas chez eux NY Times, 6 décembre 1998.

Abeilles et autres insectes : Sharma et al (2010) ont étudié le comportement des abeilles en plaçant un téléphone portable près d'une ruche. Ils ont constaté que les abeilles ouvrières revenaient de moins en moins fréquemment à la ruche après l'installation d'un téléphone portable. Il y avait une baisse significative de la force de la colonie et du taux de ponte de la reine. Favre et al (2017) ont clairement démontré que le comportement des abeilles est perturbé par l'exposition aux radiations radiofréquences des téléphones cellulaires (utilisant la norme européenne GSM) et a amené les abeilles ouvrières à émettre un signal de canalisation pour essaimer. Les abeilles ont également démontré leur agressivité après 30 minutes d'exposition au téléphone cellulaire. Liang (2016) demontre des magnétorécepteurs dans l'abdomen des abeilles. Cammaerts (2017) a réalisé un certain nombre d'études sur le rayonnement des téléphones cellulaires et a constaté que les insectes, en particulier les fourmis, y sont extrêmement sensibles. Elle observe que le fort déclin des abeilles (trouble de l'effondrement des colonies) n'a pas commencé avec l'utilisation d'insecticides mais bien plus tard et la suppression des pesticides n'a pas été accompagnée de l'augmentation attendue des populations d'abeilles. C'est une tendance inquiétante avec la perte croissante de la biodiversité dont les insectes sont la base.

Wan (2020) note que de petits changements dans la force géomagnétique de la terre peuvent affecter les insectes qui migrent.

Yanagawa (2020) a étudié des méthodes non chimiques de lutte contre les parasites en utilisant l'irradiation par micro-ondes à 2,45 GHz, la même fréquence que votre téléphone portable et Wi-Fi, et a constaté des effets létaux non thermiques. 

Arbres : Waldmann et Selsam (2016) a examiné le lien entre les dommages inhabituels (généralement unilatéraux) causés aux arbres et l'exposition aux radiofréquences pendant neuf ans dans deux villes d'Allemagne. Les chercheurs ont trouvé des différences significatives entre le côté endommagé faisant face à un mât téléphonique et le côté opposé, ainsi que des différences entre le côté exposé des arbres endommagés et tous les autres groupes d'arbres des deux côtés. Sur les 30 arbres situés dans un environnement à faible CEM, aucun dommage n'a été constaté. 

Plantes : Dans un article de synthèse, Halgamuge (2017) note que « les données d'un grand nombre d'études sur les CEM RF des téléphones mobiles montrent des effets physiologiques et/ou morphologiques » sur les plantes. Ses recherches ont révélé que « les plantes de maïs, de roselle, de pois, de fenugrec, de lentille d'eau, de tomate, d'oignon et de haricot mungo semblent être très sensibles aux CEM RF ». Cela serait logique car les cellules végétales ont évolué pour communiquer via de minuscules forces électromagnétiques.

Quershi et al (2017) ont exposé des graines sèches de pois chiches à des radiations de téléphones cellulaires dans les fréquences 900 MHz et 3,31 GHZ avec des graines non traitées comme contrôle. Les chercheurs ont constaté que le rayonnement radiofréquence non ionisant et non thermique induisait des effets génotoxiques sur les cellules de l'extrémité de la racine du pois chiche lorsqu'elles étaient cultivées. 

Bactéries : Said Salman (2019) a examiné les effets de la Wi-Fi sur la sensibilité aux antibiotiques et la production de biofilms chez les bactéries et a constatéune augmentation de la résistance aux antibiotiques chez E Coli, ainsi qu'une augmentation de la production de biofilms chez Staph aureus, Staph Epidermidis et E Coli lorsqu'ils sont exposés à la Wi-Fi 2,4 GHz.

Sharma (2018), préoccupé par le problème croissant de la résistance aux antibiotiques, a examiné des échantillons de sol à proximité et loin des tours cellulaires et a identifié des niveaux accrus de résistance aux antibiotiques.

Taheri (2017) a constaté que des cultures d'E Coli exposées aux émissions RF d'un simulateur de téléphone mobile GSM 900 MHz et d'un routeur Wi-Fi commun 2,4 GHz entraînaient une réduction de la sensibilité aux antibiotiques avec l'augmentation des temps d'exposition. La résistance aux antibiotiques est considérée par la communauté médicale comme l'un des plus grands défis sanitaires de notre époque.

 L'ionosphère et l'espace

Les auteurs soulignent l'émergence du « nouvel espace » avec le déploiement rapide de la 5G et d'autres grands satellites, du Space X Starlink d'Elon Musk (42 000 prévus) au projet Kuiper de Jeff Bezos et Amazon (3 236 prévus) en passant par le projet SCoPEx (Stratospheric Controlled Perturbation Experiment) de Bill Gates, et bien d'autres, qui émettront un rayonnement RF croissant atteignant tous les coins de la terre et du ciel depuis l'orbite terrestre basse. La FCC a déjà ouvert le spectre 57-64 GHZ pour en faire un spectre sans licence où fleuriront les produits commerciaux IOT communiquant à travers l'espace pour éteindre votre grille-pain alors que vous êtes confortablement assis dans votre fauteuil.

Plus de 2 000 satellites ont été mis en orbite autour de la Terre pendant des décennies dans le « Vieil espace ». À l'époque où la NASA a conquis la Lune et nous a éduqués sur l'espace, l'industrie spatiale n'appartenait pas aux intérêts privés. En 2016, cela a changé avec l'introduction de capital-risqueurs et de startups s'associant à la NASA, un organisme public qui a construit le programme spatial dès ses débuts, pour privatiser l'espace.

Cette nouvelle commercialisation de l'espace dans le but de fournir un internet mondial privé, ainsi que d'exploiter les précieuses données des consommateurs qui sont rentables pour les télécommunications et l'industrie du « Nouvel espace », augmentera l'intensité des émissions et de la consommation d'énergie de manière significative sans examen environnemental. Le Département de l'Agence de protection de l'Environnement des États-Unis, qui étudiait les rayonnements non ionisants, a été supprimé en 1995 par l'administration Clinton. L'espace ne fait pas l'objet d'un processus d'examen international, mais il existe des traités sur le droit de l'espace dont les objectifs sont de « traiter de questions telles que la non-appropriation de l'espace par un pays, le contrôle des armements, la liberté d'exploration, la responsabilité pour les dommages causés par des objets spatiaux, la sécurité et le sauvetage des vaisseaux spatiaux et des astronautes, la prévention des interférences nuisibles avec les activités spatiales et l'environnement, la notification et l'enregistrement des activités spatiales, la recherche scientifique et l'exploitation des ressources naturelles dans l'espace et le règlement des différends ».

La 5G dans l'espace

Les impacts de la 5G sur l'ionosphère sont particulièrement préoccupants, car leurs formes d'onde peuvent provoquer des perturbations atmosphériques inconnues dans différentes couches avec le rayonnement RF des télécommunications qui fait des allers-retours entre les satellites et la Terre. « Ces couches d'ionisation appelées couches E sporadiques ont des effets importants sur la dynamique et la stabilité du plasma local sur les lignes de flux magnétique qui les traversent et produisent une rétroaction sur la dynamique du neutre et du plasma qui est mal décrite en raison du manque d'informations sur l'étendue spatiale et la dynamique de ces couches. » (Heelis 2020) Les effets de cette augmentation massive de la RFR sur cette ionosphère complexe doivent être abordés. Il existe également d'autres préoccupations, notamment la cybersécurité des réseaux électriques dans le Nouvel espace et la surveillance incontrôlée

Les météorologues et les scientifiques de la Terre s'inquiètent de l'interruption des prévisions climatiques mondiales en raison des fréquences millimétriques 5G mises aux enchères par la Federal Communications Commission (FCC) qui sont utilisées par les satellites météorologiques. Ces satellites d'observation de la Terre qui utilisent les fréquences 24 et 16 GHz ne seront pas en mesure de détecter avec précision les changements dans la vapeur d'eau atmosphérique, cruciaux pour la prévision météorologique des tempêtes, des tornades et des incendies de forêt, en raison de l'interférence des « fréquences joyaux de la couronne » millimétriques concurrentes vendues aux sociétés de télécommunications pour les télécommunications 5G. La création d'un espace pour des milliards de téléphones « intelligents « interconnectés en continu peut être bénéfique pour l'industrie, mais pas pour William Mahoney III, directeur associé du National Center for Atmospheric Research. Il a déclaré lors d'une audience du Congrès concernant l'augmentation du bruit des micro-ondes : « Il ne s'agit pas d'un problème d'universitaires ou de chercheurs qui perdent l'accès à un ensemble de données, il s'agit de ne pas avoir les informations nécessaires pour protéger la vie et la propriété. »

Un article de Scientific American du 3 août 2021 note : « Ils sont soutenus par des météorologues et des spécialistes de la terre qui disent que les signaux sont menacés par la 5G, la cinquième génération émergente d'appareils de communication sans fil qui pourrait créer suffisamment de bruit électronique sur les spectres radioélectriques pour réduire les compétences en matière de prévision et fausser les modèles informatiques nécessaires pour prédire la progression du changement climatique. » En 2016, le satellite de prévision météorologique le plus avancé a été lancé. La NOAA et la NASA sont toutes deux concernées. En 2019, une lettre a été écrite à la FCC par les sénateurs Wyden et Cantwell, demandant que la FCC n'autorise pas les communications dans la gamme des 24 GHz qui est utilisée par la NOAA et la NASA.

L'Appel international des astronomes a été signé par 2 043 astronomes à ce jour pour sauvegarder le ciel nocturne. Ils déclarent : « Les astronomes sont extrêmement préoccupés par la possibilité que la Terre soit recouverte de dizaines de milliers de satellites, qui dépasseront largement en nombre les quelque 9 000 étoiles visibles à l'œil nu. »

Un appel spatial 5G a également été lancé, arguant qu'il y aura un changement environnemental mondial sans précédent. L'Appel de l'espace note : « Si les plans de l'industrie des télécommunications pour la 5G se concrétisent, aucune personne, aucun animal, aucun oiseau, aucun insecte et aucune plante sur Terre ne pourra éviter d'être exposé, 24 heures sur 24, 365 jours par an, à des niveaux de rayonnement RF qui sont des dizaines ou des centaines de fois plus élevés que ce qui existe aujourd'hui, sans aucune possibilité de s'échapper où que ce soit sur la planète. »

La 5G perturbe les oiseaux ET les avions ?

Le gouvernement canadien craint également que les transmissions 5G interfèrent avec les équipements d'aviation, notamment les altimètres. L'annonce de 2021 indique : « Le résultat le plus indésirable de l'interférence est l'indication d'une information de hauteur erronée non détectée donnée par le radioaltimètre. En fonction des opérations, du modèle d'équipement et du type d'aéronef, ce type d'erreur pourrait avoir des répercussions négatives importantes sur la sécurité du vol. Il peut avoir un impact sur les systèmes d'avertissement et d'alerte en fonction du terrain (TAWS), les systèmes d'alerte de trafic et d'évitement des collisions (TCAS) et les systèmes aéroportés d'évitement des collisions (ACAS), les systèmes de détection du cisaillement du vent, les systèmes de contrôle de vol et les systèmes d'atterrissage automatique (y compris l'accélération automatique et l'arrondi et le déploiement automatisés) et la perte de conscience de la situation en raison d'un comportement erroné ou inattendu. » Ils poursuivent en recommandant :

• Tous les appareils électroniques portables 5G transportés dans l'avion doivent être réglés en mode de non-transmission afin qu'ils ne transmettent pas sur les réseaux cellulaires (par exemple en mode avion) ou éteints.

• Pour les communications essentielles, par exemple pendant les opérations des services médicaux d'urgence (EMS), l'équipage ne devrait utiliser que des appareils de communication 3G ou 4G.

Il est temps d'agir 

L'existence humaine et l'avenir de nos enfants dépendent de la protection du réseau fragile d'organismes biodiversifiés, chacun contribuant aux ressources essentielles de la communauté vivante sur Terre. Les écologistes ont travaillé sans relâche et héroïquement pour réduire les toxines chimiques, la pollution atmosphérique et les radiations nucléaires, parmi de nombreux autres dangers, et pour protéger les écosystèmes complexes contre les manipulations et les profits de l'industrie. Or, 255 scientifiques travaillant dans le domaine des CEM ont lancé un appel à l'ONU pour une plus grande protection de la santé publique contre les CEM et un autre groupe de scientifiques a demandé un moratoire sur la 5G. Les groupes environnementaux qui n'ont pas encore compris les impacts critiques sur la faune du déploiement rapide des radiations sans fil sur terre et dans l'espace trouveront, je l'espère, l'article de Levitt, Lai et Manville utile. Peut-être que cette publication bien écrite et approfondie fournira les informations scientifiques nécessaires pour aller de l'avant.

Comme l'ont souligné Bandara et Carpenter (2018), « Il est temps » maintenant de s'attaquer à une autre toxine planétaire émergente qui prolifère à vitesse grand V sur terre et dans l'espace... la technologie sans fil, qui pourrait s'avérer être une menace existentielle plus immédiate que le changement climatique. Oui, il est temps.

Recommandations du ministère indien de l'Environnement et des Forêts pour la protection de la faune contre les radiations radiofréquences

1. Les CEM devraient être reconnus comme des polluants. Des audits réguliers des CEM devraient être menés dans les localités urbaines / éducatives / hospitalières / industrielles / résidentielles / récréatives et autour des zones protégées et des zones écologiquement sensibles.

2. Introduire une loi pour la protection de la flore et de la faune urbaines contre les menaces émergentes comme les CEM/RF, car les problèmes de conservation dans les zones urbaines sont différents de ceux des forêts ou des habitats sauvages.

3. Afficher des panneaux et des messages sur les dangers des tours de téléphonie cellulaire et des rayonnements qu'elles émettent à l'intérieur et autour des structures où elles sont érigées. Utilisez des repères visuels diurnes dans les zones où les rapaces diurnes ou les oiseaux aquatiques se déplacent beaucoup.

4. Pour éviter les impacts d'oiseaux, l'éclairage de sécurité des installations au sol doit être réduit au minimum et dirigé vers le bas ou être protégé par un écran.

5. Une surveillance indépendante des niveaux de rayonnement et de la santé générale de la communauté et de la nature entourant les tours est nécessaire pour identifier rapidement les risques. L'accès aux sites des tours doit être autorisé pour surveiller les niveaux de rayonnement et la mortalité animale, le cas échéant.

6. La procédure de retrait des tours mobiles problématiques existantes doit être facilitée, en particulier dans et autour des zones protégées ou des parcs et centres urbains abritant des animaux sauvages.

7. Contrôler strictement l'installation de tours mobiles près des zones protégées, des zones importantes pour la conservation des oiseaux, des sites Ramsar, des zones de reproduction des tortues, des colonies d'abeilles, des zoos, etc. jusqu'à une certaine distance qui devrait être étudiée avant de prendre une décision et qui devrait également être pratique. L'évaluation/examen écologique des sites identifiés pour l'installation de tours avant leur installation peut également être envisagé dans les zones importantes du point de vue de la faune, de l'écologie et de la conservation.

8. Les emplacements des tours de téléphonie cellulaire et des autres tours émettrices de CEM, ainsi que leurs fréquences, devraient être mis à disposition dans le domaine public. Cela peut se faire au niveau de la ville, du district ou du village. Le DoT doit établir une cartographie SIG de toutes les tours de téléphonie cellulaire. Ces informations permettront de surveiller la population d'oiseaux et d'abeilles à l'intérieur et autour des tours de téléphonie mobile, ainsi qu'à l'intérieur et/ou autour des zones de protection de la faune.

9. La consultation publique doit être rendue obligatoire avant l'installation de tours de téléphonie mobile dans toute zone. Le département des forêts doit être consulté avant l'installation de tours de téléphonie mobile dans et autour des aires protégées et des zoos. La distance à laquelle ces tours doivent être installées doit être étudiée au cas par cas.

10. Une campagne de sensibilisation avec un haut niveau de visibilité dans toutes les formes de médias et dans les langues régionales devrait être entreprise par le gouvernement pour faire prendre conscience aux gens des diverses normes concernant les tours de téléphonie cellulaire et les dangers des EMR. De tels avis devraient être placés dans toutes les zones de protection de la faune et dans les zoos.

11. Pour éviter le chevauchement des champs de hautes radiations, les nouvelles tours ne devraient pas être autorisées dans un rayon d'un kilomètre des tours existantes.

12. Si de nouvelles tours doivent être construites, elles doivent avoir une hauteur supérieure à 80 pieds et inférieure à 199 pieds afin d'éviter l'obligation d'installer des balises de sécurité pour l'aviation. Construisez des tours non achetées avec des plates-formes qui permettront d'éventuelles co-localisations futures et construisez-les dans des « fermes d'antennes » existantes, loin des zones de forte circulation d'oiseaux migrateurs, des zones humides et d'autres zones d'oiseaux connues.

Voir aussi

Références et articles

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