Les enfants, les femmes enceintes et les personnes souffrant de maladies chroniques sont les plus concernés par l’électrohypersensibilité (EHS) qui constitue « une crise humanitaire nécessitant une réponse urgente », déclarait en juillet la Commission internationale sur les effets biologiques des champs électromagnétiques (ICBE-EMF). Cet organisme regroupe des sommités telles qu’Igor Belyaev, Ph. D., chef du département de radiobiologie au Centre de recherche biomédicale de la République slovaque.
L’ICBE-EMF rappelle que « les CEM (champs électriques et magnétiques) largement utilisés sont nouveaux et très différents de ceux que l'on trouve dans la nature, ce qui les rend perturbateurs pour le fonctionnement biologique normal, même à des niveaux qualifiés de faibles ».

Selon le rapport de 2019 du Comité économique et social de l’Union européenne, La numérisation : défi pour l'Europe, « chaque jour, le nombre de personnes souffrant d'EHS augmente : selon de nouvelles estimations, entre 3 % et 5 % de la population est électrosensible ». Ses principaux symptômes sont non spécifiques à une seule cause : troubles du sommeil, fatigue, maux de tête, vertiges, palpitations cardiaques, acouphènes, éruptions cutanées, sensibilité aux produits chimiques, troubles visuels, sensoriels et de l'humeur. Ce syndrome est connu sous plusieurs autres noms : électrosensibilité, syndrome du Wi-Fi ou des micro-ondes, hypersensibilité électromagnétique, etc.

Le cadre d'équité en matière de santé 2022 du Conseil national sur les handicaps des États-Unis [National Council on Disability] reconnaissait que « l'hypersensibilité électrique est associée à l'utilisation de technologies électriques et de communications sans fil et à d'autres sources de rayonnements non ionisants, qui peuvent déclencher des réactions cardiaques, respiratoires, neurologiques et d'autres réactions physiques indésirables invalidantes et potentiellement mortelles ».

Les symptômes peuvent survenir lors de l'utilisation d'appareils ou de l'exposition involontaire et désormais incontournable aux faibles CEM émis par une foule de technologies électriques (antennes, téléphones cellulaires et sans fil, appareils Wi-Fi/Bluetooth, compteurs intelligents, véhicules électriques, lignes électriques, etc.). « Au fur et à mesure que ces technologies continueront à se développer, l'incidence de l'EHS augmentera », affirme l’ICBE-EMF, qui ajoute qu’elle peut entraîner « non seulement des problèmes de santé mais aussi des restrictions dans l’accès à de nombreux lieux publics et privés… La perturbation généralisée et négligée de vies humaines est inhumaine et profondément troublante. »

Faible sensibilisation médicale

L'Académie européenne de médecine environnementale (EUROPAEM) signale que les symptômes de l’EHS apparaissent en réponse à des expositions de faible intensité, inférieures de plusieurs ordres de grandeur aux limites d'exposition actuellement soutenues par de nombreux gouvernements. « Les limites d'exposition actuelles ne protègent pas les personnes souffrant d’EHS et il n'existe pas de registres médicaux ou de formations pour faciliter l'enregistrement ou le soutien approprié de ce groupe, déplore l’ICBE-EMF … En raison d'une faible sensibilisation médicale, la plupart des cas d’EHS ne sont pas reconnus ou sont mal diagnostiqués, ce qui entraîne un gaspillage des ressources de santé en raison d'un traitement inapproprié. »

L'ICBE-EMF a examiné de près de nombreux types de preuves scientifiques et de rapports de cas individuels et a contribué à la science de l'hypersensibilité électromagnétique. « Notre objectif est de voir l'EHS officiellement reconnue comme une cause externe de blessure induite par les CEM par les agences de santé publique du monde entier, et une plus grande reconnaissance des besoins de ceux qui sont handicapés par l'EHS, afin qu'ils aient accès à des maisons plus sûres, aux soins de santé, à l'éducation, à l'emploi, aux opportunités, aux commodités et à l'équité d'accès dans tous les domaines publics. Cette reconnaissance devrait conduire à une sensibilisation accrue du public, à un financement de la recherche et à des appels renforcés en faveur de limites d'exposition aux CEM plus basses. Les personnes EHS doivent disposer d'espaces à faible niveau de CEM pour leur résidence, leur travail, leur école et l'accès au domaine public en général. Il est urgent de créer des espaces essentiels à faible exposition aux CEM, non seulement pour réduire la gravité de la situation pour les personnes souffrant d’EHS, mais aussi pour réduire l'incidence de ce syndrome de manière générale. »

Source et références : icbe-emf.org/activities/electrohypersensitivity