Stéphanie Breton de Montréal est ingénieure de recherche junior chez Ressources naturelles Canada, au centre de recherche CanmetÉNERGIE, à Varennes. © Ressources naturelles Canada
Stéphanie Breton de Montréal est ingénieure de recherche junior chez Ressources naturelles Canada, au centre de recherche CanmetÉNERGIE, à Varennes. © Ressources naturelles Canada

Notre magazine vous parle souvent de technologies de pointe dans le domaine de l’habitation, mais vous présente rarement ceux et celles qui travaillent dans l’ombre afin de concrétiser ces avancées techniques. Dans le cadre de la Journée internationale des femmes, nous vous présentons aujourd’hui le profil d’une scientifique travaillant dans ce domaine, mettant ainsi, l’espace d’un instant, les projecteurs sur celles par qui le progrès arrive. AF

Stéphanie Breton est une jeune femme dynamique qui travaille chez Ressources naturelles Canada dans un centre de recherche nommé CanmetÉNERGIE et situé à Varennes. Ce centre est spécialisé en énergie propre et en innovation technologique dans les secteurs industriel, électrique et du bâtiment.

Son cheminement en sciences

Originaire de Montréal, Stéphanie a décidé d’étudier en sciences parce qu'elle aimait la logique, la nature et comprendre comment fonctionne le monde. De plus, ses parents, travaillant dans le domaine des sciences et technologies, ont été une inspiration. Après avoir décroché son baccalauréat en génie mécanique à l’Université McGill, Stéphanie a obtenu une maîtrise en génie mécanique, spécialisation énergie, à l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne, en Suisse. Dès la fin de ses études, elle a été embauchée par CanmetÉNERGIE à Varennes, un milieu de travail où toutes disciplines confondues, une personne sur quatre est de sexe féminin.

Un travail axé sur l’amélioration

Stéphanie travaille dans le groupe Bâtiments de CanmetÉNERGIE. Elle y effectue des travaux de recherche, de développement et de démonstration. Ses efforts quotidiens portent principalement sur la production et l’utilisation de l’énergie de manière efficace et durable pour tous types de bâtiments (résidentiel, commercial, institutionnel, etc.). Elle s’intéresse principalement à deux projets de recherche.

Le premier porte sur les systèmes de pompes à chaleur (thermopompes). Stéphanie cherche à améliorer leur rendement énergétique et leur rentabilité économique et ce, en tenant compte du climat et du marché canadien. « Nous identifions les barrières à l’adoption des nouvelles technologies, qui peuvent être de nature technologique ou provenir du marché, et essayons de les faire tomber », nous explique-t-elle. Stéphanie analyse actuellement l’impact de l’intégration et du dimensionnement de thermopompes sur la consommation énergétique de maisons canadiennes. Elle travaille aussi à stimuler la demande pour de nouveaux systèmes d’énergie renouvelable pour le chauffage et la climatisation.

Le deuxième projet sur lequel Stéphanie travaille vise à rendre les communautés éloignées plus durables et à réduire leur empreinte carbone grâce à l’analyse et la démonstration de technologies avancées. « Je développe des systèmes énergétiques hybrides ou renouvelables et j’élabore des mesures d’efficacité énergétique, afin que leurs installations soient plus résilientes et durables. », mentionne-t-elle.

 

« Grâce à vous » 

Le thème de l’année 2020 pour la Journée internationale des femmes est « Grâce à vous ». Il rend hommage à toutes les personnes inspirantes ayant assuré un changement en matière d’égalité des genres. Dans le cas de Stéphanie Breton, ce « Grâce à vous » peut prendre plusieurs formes.

Dans un premier temps, Stéphanie contribue à l’avancement de carrière de futurs ingénieurs et ingénieures de l’Université McGill en les mentorant. « On discute de nos défis et de nos réussites, et leurs questions m’aident à faire des bilans ponctuels de mon parcours professionnel », explique celle qui, au fil des ans, a mentoré une dizaine de personnes.

Stéphanie a aussi une mentore, une femme qui est là pour elle depuis près de 10 ans. Pourquoi ? « Avoir une mentore m’aide à me fixer des objectifs ambitieux, à pousser mes limites et à mieux gérer le “syndrome de l’imposteur” quand il se pointe le bout du nez », explique-t-elle. Stéphanie trouve gratifiant de voir qu’elle peut contribuer au développement personnel et professionnel de ses mentorées et mentorés.

Dans le cadre de la Journée des femme, Stéphanie trouvait important de parler de l’importance d’avoir des modèles en sciences pour les jeunes filles. « Lorsque j’étais au Cégep John Abbott à Ste-Anne-de-Bellevue, j’ai suivi le cours Physique pour ingénieurs qui était enseigné par deux femmes. Après coup, je constate l’importance que ces modèles ont eue pour moi », dit-elle. « Les idées préconçues n’aident pas non plus à envisager une carrière scientifique. Je me souviens que mon garagiste m’ait demandé pourquoi je ne faisais pas moi-même l’entretien mécanique de mon automobile si j’aspirais à une carrière d’ingénieure mécanique, alors que cela n’a rien à voir. »

Dans un deuxième temps, ce « Grâce à vous » peut faire référence à la science que Stéphanie Breton contribue à développer et aux potentiels avancements technologiques issus de ses travaux. Grâce à elle, ainsi qu’à plusieurs autres femmes travaillant dans le domaine scientifique, nous pouvons ainsi avoir confiance en une source inépuisable de potentiel, d’intelligence, de créativité scientifique. Grâce à elles, nous sortons tous gagnants de cette égalité… comme la science d’ailleurs.