Vue de l’extérieur, l’histoire du démarrage de la Terre de la Réunion en 2010 paraît magique. C'est avec seulement 15 000 $ en poche que mon ami Serge Bolduc et moi-même avons réussi à créer cet écovillage situé à Sainte-Lucie-des-Laurentides, au Québec. Il comprend 60 acres de forêt partagés en montagne, 12 lots pour les habitations (avec 8 maisons de construites ou en construction) et un pavillon commun à venir. De la magie, il en a fallu beaucoup, car tout cela a suscité son lot de questionnements, de réévaluations et de repositionnements tout au long du parcours. Les défis ont certes été importants, mais les cadeaux ont été encore plus nombreux.

Au moment où nous avons démarré le projet, je ne connaissais pas les statistiques démontrant que seulement un projet d’écovillage sur 10 voyait concrètement le jour. Si j’avais su cette information au départ, je crois que j’aurais été découragé par les obstacles rencontrés. Mais au lieu de cela, chaque étape s’est plutôt présentée comme une invitation à maintenir encore plus fermement le regard fixé sur le but visé. Pour nous, il n’y avait qu’une seule destination possible, et c’était la réalisation concrète du projet. Et quand les autres rêveurs se sont joints à nous, nous avons pu tous ensemble œuvrer pour donner à l’écovillage son véritable élan.

Et voilà qu’aujourd’hui, notre projet prend un « envol international » avec l’inscription de la Terre de la Réunion dans le réseau international Global Ecovillage Network (GEN).

Pour commencer, j’ai pensé présenter notre parcours de démarrage, soit celui qui nous a menés du rêve à la réalisation. Cette histoire que je vais vous raconter, en mon nom personnel, est donc celle de nos tout premiers débuts à Serge et à moi. C’est le récit du chemin que nous avons emprunté pour passer du projet initialement rêvé à la première construction. Par la suite, la vision du groupe a pris le relais.

Chaque projet est unique et différent, alors nous ne prétendons pas détenir LA recette pour démarrer un écovillage avec succès. Mais si notre histoire peut en inspirer d’autres, voilà qui sera chose utile.

La vision initiale

 Serge Bolduc (en rouge) et Simon Leclerc.
Serge Bolduc (en rouge) et Simon Leclerc.

Tout a débuté par un rêve, une vision que j’avais en tête : celle d’habiter dans un village de Schtroumpfs à échelle humaine, avec des amis. Je m’imaginais vivre dans un hameau d’habitations situées en forêt, où chaque maison est reliée avec les autres par des chemins en terre battue. Je percevais un milieu de vie communautaire, en harmonie avec la nature, qui respecte à la fois le besoin d’intimité de chacun (le modèle des communes des années 70 a démontré ses limites) et l’envie de se regrouper. Cela m’apparaissait être un mode de vie parfaitement adapté à mon idéal d’un Nouveau Monde où les humains (ré)apprennent à vivre les uns avec les autres, en proximité avec leurs amis (actuels ou à venir).

La création commune

Un principe, partagé par la physique quantique, suggère qu’un observateur a le pouvoir d’influencer sa réalité extérieure. Par exemple, si un chercheur ne croit pas qu’il soit possible d’arriver à un résultat X, il a été démontré que ses conclusions seront influencées par ses idées préconçues. Selon ce principe, pour qu’une réalité puisse concrètement prendre forme, il faut qu’elle existe d’abord à l’intérieur d’un être, il faut que celui-ci accepte la possibilité de son existence.

Fort de cette vision de la vie, j’ai demandé à cinq amis, en octobre 2010, de créer avec moi les bases d’un projet d’écovillage que je souhaitais mettre en place. Je leur ai demandé de s’arrêter tous les soirs, chacun de leur côté et à la même heure (si possible), et ce pendant cinq jours consécutifs, afin de « voir et ressentir intérieurement » un projet domiciliaire réunissant des amis, sur une terre partagée. J’avais défini quatre critères à inclure dans la vision. Il devait y avoir une forêt, un plan d’eau à proximité, des maisons reliées entre elles par de petits sentiers et un lieu commun pour réunir tout le groupe.

De mon côté, mon parcours de vie personnel m’a amené à concevoir la matière comme étant la partie visible d’un monde vaste et infini qui inclut aussi des aspects invisibles. Mes années de méditations quotidiennes m’ont conduit à percevoir les liens qui existent entre l’intérieur et l’extérieur, le visible et l’invisible. Dans ce contexte, je savais que si mes amis ajoutaient leur énergie à ma vision initiale, celle-ci prendrait encore plus de force et de puissance. Réunis à plusieurs, nous augmentions ainsi nos chances de voir le projet se matérialiser, et je ne me suis pas trompé.

La recherche concrète

Une semaine après le rituel proposé, j’ai reçu en rêve une vision m’indiquant « qu’un lieu, qui avait été grandement aimé, nous attendait ». On m’indiquait qu’il était situé à 1,6 kilomètre d’où j’habitais, en direction nord-nord-ouest. Quelques jours plus tard, je suis parti à la recherche du lieu en question avec une amie, sans vraiment savoir s’il était réel ou simplement le fruit de mon imagination.

Nous nous sommes promenés dans la zone identifiée, à la recherche d’un plan d’eau, puisque cela faisait partie de la vision initiale. L’endroit était plutôt marécageux et inhospitalier, alors nous avons décidé de grimper la petite montagne adjacente afin, pensais-je à ce moment, d’accéder à un point de vue plus élevé sur la région. Nous voulions ainsi pouvoir mieux observer les lieux environnants. Et c’est rendu en haut de la montagne, qui inclut un sommet plat de toute beauté, que mon cœur s’est ouvert.

C’était une ancienne érablière qui avait déjà été en production par le passé. Il y avait même une petite cabane à sucre en bas du sentier. C’était l’automne au Québec à ce moment et les feuilles des arbres étaient multicolores. Je mentionne ces détails, car dans le message initial, on me disait « un lieu qui a été grandement aimé ». J’ai compris qu’on faisait allusion à cette forêt qui avait déjà été entretenue afin d’optimiser la production d’eau d’érable au printemps. Et au moment de sa découverte à l’automne, la montagne nous apparaissait sous ses plus beaux jours, rendant le lieu encore plus magique.

L’achat

Dès le lendemain, je suis retourné sur les lieux avec des amis (dont certains qui avaient participé à la visualisation de groupe initiale) afin de leur montrer cet endroit magique nouvellement découvert. Le coup de cœur a été unanime, tous sont tombés en amour avec la montagne. Et en redescendant la côte, Serge a croisé le propriétaire du lieu, pour apprendre dès lors que la montagne était à vendre. C’est à ce moment que les démarches d’acquisition ont débuté.

Dès le début, il nous apparaissait clair que nous devions limiter le nombre d’intervenants auprès du vendeur pour simplifier le processus d’achat. Nous nous étions entendus sur un prix de 160 000 $, mais nous n’avions alors que 15 000 $ de disponibles. Et puisqu’il nous fallait entreprendre des démarches auprès de la Ville de Sainte-Lucie-des-Laurentides pour nous assurer de la faisabilité de notre projet avant d’acheter la terre, nous avons convenu avec le vendeur de signer une offre d’achat, payable dans six mois, conditionnelle à l’acceptation du projet. Les 15 000 $ ont donc servi de dépôt pour officialiser notre offre et démontrer notre sérieux. Mais à ce moment, nous ne savions pas comment nous allions trouver les 145 000 $ manquants. Nous avions quelques pistes de solutions en tête, mais rien de concret.

Six mois de création

Après le dépôt de l’offre d’achat, Serge et moi avons entrepris les démarches auprès de la Ville, pour apprendre rapidement que le projet serait accepté. Nous avons donc consacré tout le temps qu’il nous restait avant la signature devant le notaire pour définir les bases concrètes du projet, étape par étape. Nous nous disions que durant ce temps, « la vie » nous présenterait certainement une solution qui nous permettrait d’obtenir les 145 000 $ manquants.

Durant cette période, nous avons été mis en contact avec des gens qui auraient eu l’argent nécessaire pour nous aider à acheter la terre, mais chaque fois, nous ne ressentions pas l’élan de nous associer avec eux. Nous ne voulions pas que leur soutien financier soit monnayé en échange d’un droit de véto ou d’une forme quelconque de privilège par rapport aux autres participants à venir. À cette étape, nous avions la certitude que si nous voulions que le projet fonctionne, il fallait que chaque membre soit égal aux autres, incluant Serge et moi.

Je dois admettre personnellement qu’il m’a été difficile de passer du concept à la réalité au début, car j’avais peur de « perdre » un emplacement spécifique qui m’attirait beaucoup. J’étais d’accord avec le principe, mais une fois dans le concret des choses, je craignais de ne pas être considéré dans l’équation si j’appliquais le concept d’équité proposé. J’ai dû apprendre moi aussi à faire confiance, car il fallait que j’accepte de renoncer à toute forme de privilège si je voulais être cohérent avec la vision que nous proposions aux autres.

Donc pendant les six mois qui ont précédé l’achat, nous avons situé les zones communes partagées et les lieux où installer les résidences. Afin que chaque demeure s’harmonise avec son environnement immédiat, nous avons défini le nombre optimal de maisons qu’il était possible de construire sans dénaturer la montagne. De plus, nous avons aussi positionné la route et estimé le coût des infrastructures. À cette évaluation, il nous fallait ajouter le prix pour amener l’électricité jusqu’aux maisons, ainsi que tous les frais d’arpentage.

Depuis le début, nous savions qu’un pavillon commun serait nécessaire pour nourrir la vie communautaire de l’écovillage. En cohérence avec la vision d’équité présentée précédemment, nous avons conservé le plus bel emplacement de la terre pour y ériger le pavillon commun à venir. Et nous avons ajouté l’estimation de son coût de construction au montant de toutes les infrastructures nécessaires à la mise en place du projet global.

Lorsque tous les coûts ont été additionnés, nous avons divisé le montant total en 12, soit le nombre de terrains disponibles, afin de définir le prix d’achat de chacun des lots proposé. Ce montant inclut la propriété de 1 / 12e d’une montagne de 60 acres partagée, des infrastructures et d’un pavillon commun à venir (déjà payé), ainsi qu’un lot individuel pour la construction d’une maison (pour les détails des coûts, voir notre site internet terredelareunion.com .

Trois semaines avant la signature

Lorsque tout le projet a été clarifié et que les grandes lignes ont été définies, nous n’avions toujours pas en main l’argent nécessaire pour acheter la montagne. Trois semaines avant la signature, nous avons organisé deux événements publics pour présenter notre projet à nos proches et amis, en imaginant un scénario de financement participatif. Ces rencontres ont réuni environ 75 personnes.

À la fin de chacune des présentations, nous avons invité les gens qui le pouvaient (et le voulaient) à nous faire un prêt personnel, d’un montant allant jusqu’au coût d’acquisition d’un lot. Le but était que leur soutien se transforme éventuellement en achat de terrain, une fois que tous les documents de la copropriété seraient officialisés et convenus entre les membres. Nous nous sommes alors engagés Serge et moi à signer des documents confirmant les créances, et à placer tout l’argent reçu dans un compte commun requérant une double signature. Même si les gens nous connaissaient et avaient confiance en nous, nous voulions les convaincre du sérieux de notre démarche.

Serge et moi avons ainsi pu rassembler tout l’argent nécessaire pour acheter la montagne en avril 2011. Et un mois après la signature devant notaire, nous avions en main les fonds pour financer la route d’un kilomètre, dont la construction a débuté à l’automne de la même année, pour se terminer au printemps 2012. Et c’est à l’automne 2013 que le projet s’est transformé en copropriété divise et que les membres ont pu transformer leur prêt en achat de lot.

Je précise ici que certaines personnes qui étaient présentes au départ ont quitté le projet en cours de route. Ils ont soit changé d’idée, ou ont simplement voulu nous aider au démarrage, sans nécessairement envisager d’habiter à la terre. Dans le contrat initial de prêt, il avait été convenu que nous allions rembourser ceux et celles qui le souhaiteraient dès que de nouvelles personnes se joindraient au projet. Je souligne ce détail, car cette clause a grandement facilité le déploiement de la Terre de la Réunion en nous évitant de devoir piger dans le fonds de roulement pour rembourser les gens qui voulaient quitter.

Aujourd’hui

Mon partenaire Serge, qui est constructeur de maisons saines et écologiques, a entrepris la construction de la première résidence à la Terre de la Réunion à l’automne 2013. Aujourd’hui, six ans après, huit maisons sont construites ou en cours de construction, et il y aura bientôt 14 résidents permanents. Et dès qu’il nous sera possible de le faire, nous construirons le pavillon commun. De plus, le groupe comprend aussi quatre « membres actifs » (non propriétaires) qui assument des responsabilités et prennent part aux différentes activités (repas communautaires, joyeuses corvées, soirées cinéma, randonnées sur les sentiers, festivités, etc.), ainsi que quatre enfants. Et nous sommes toujours en expansion.

Au lieu que les maisons soient réunies « en grappe » comme dans la vision originale, le village de Schtroumpfs s’est plutôt étalé en longueur afin que chaque résidence bénéficie d’un ensoleillement optimal (toutes les maisons sont construites sur le versant sud de la montagne). Il y a effectivement un lac près de la terre, mais nous le surplombons en hauteur, au lieu d’être installés à ses côtés.

Comme pour tous les projets d’écovillage, l’expérience nous a appris l’importance de la cohésion parmi le groupe. Aujourd’hui, notre but est de rassembler des gens qui partagent des affinités et des idéaux communs avec nous, et non pas de forcer des alliances moins naturelles. Ainsi, nous avons mis en place un processus d’accueil et d’inclusion par étapes qui rend possible une meilleure intégration des nouveaux arrivants. Cela nous assure d’une cohésion globale et nous permet de former un noyau solide composé de membres qui se sentent en famille et qui possèdent la même vision.

Le rêve original a évolué en cours de route pour inclure l’apport individuel de chaque nouveau membre, afin que tous ressentent qu’ils font partie intégrante du projet. Les deux fondateurs ont délaissé progressivement leur rôle d’initiateur, pour stimuler chacun à trouver sa propre place dans le groupe. Je dois admettre que cette transition n’a pas toujours été simple pour Serge et moi, car si nos qualités de leader ont été nécessaires dans les premières années, il nous a fallu par la suite apprendre à déléguer (et parfois à nous effacer) pour que les participants se sentent davantage impliqués. Mais cela a été un magnifique terrain d’apprentissage pour nous deux et aujourd’hui, je constate avec joie que chaque membre de la Terre de la Réunion rayonne dans son rôle respectif en continuelle évolution.

Le « vivre-ensemble »

Je considère l’humain comme étant fondamentalement un être de communauté, un être dont la nature profonde est de chercher à s’unir avec la vie qui l’entoure. Il s’agit là d’une pulsion naturelle. Mais lorsqu’il se sent jugé, non accueilli ou obligé de s’adapter pour être aimé, il développe alors une fermeture face aux autres, une pression sociale qui le pousse à vouloir se méfier, se séparer et se retirer. Par contre, quand il se sent accueilli et aimé, il cesse graduellement de se comparer, d’être en concurrence avec les autres, et il développe l’envie de se déployer parmi des gens qui lui correspondent, des gens avec lesquels il ressent des affinités. Cela est un mouvement naturel qui est présent en chacun.

En parallèle, je pense que les gens qui choisissent de vivre en ermite, retirés du monde, ne le font pas par choix, mais bien par réaction et par peur. Les clôtures, les frontières et les murs ont été inventés par des humains qui craignent ce qu’ils ne comprennent pas, ce qu’ils ne contrôlent pas. Les remparts physiques sont devenus des symboles pour justifier cette méfiance que certains humains entretiennent les uns par rapport aux autres. Ils mettent en relief un modèle de vie accepté par plusieurs, où la quête de quiétude naturelle présente chez tous (notre besoin d’intimité) s’est transformée en une recherche de protection et de séparation, afin de ne pas gérer sa peur de l’inconnu.

Dans ce contexte, un écovillage offre un mode de vie magnifique permettant de concrétiser l’envie que les gens ont de vouloir vivre les uns avec les autres, en harmonie avec l’environnement. C’est un chemin d’exploration, pour le moment avant-gardiste, qui permet de mettre en pratique ce que l’on a déjà appris concernant le « vivre-ensemble ». Mais ce n’est pas un modèle adapté aux gens souhaitant apprendre à s’ouvrir aux autres, car le niveau de proximité et d’interaction est trop élevé. En d’autres termes, pour être heureux dans un écovillage, les résidents doivent déjà avoir un esprit communautaire, une base assez solide ancrée en eux, car autrement, les heurts seront trop importants.

S’ils veulent vivre en paix et en équilibre, les membres d’un écovillage doivent accorder plus d’importance à la quête de l’harmonie entre tous qu’aux enjeux de pouvoir et aux besoins individuels d’avoir raison. Je ne dis pas que les opinions personnelles n’ont pas leur place, au contraire même. Mais une fois exprimées, il faut parfois savoir lâcher prise sur certains éléments qui nous paraissent importants, afin de favoriser l’harmonie et l’unité du groupe. Et cet idéal doit être partagé par chaque membre, car autrement, il n’y aura pas de cohésion. Cet élément est fondamental pour qu’un projet puisse fonctionner.

Cette compréhension du « vivre ensemble » a évolué en cours de route. Tout n’était pas aussi clair pour nous au début, mais la base était tout de même présente. Et c’est avec cette vision partagée par les deux rêveurs initiaux que le village de Schtroumpfs à échelle humaine a pu voir le jour. Il a permis de démontrer, par un exemple concret et réel, que l’on peut « vivre autrement » en communauté.

La magie

Depuis les tout premiers débuts de la Terre de la Réunion, la vie a parsemé de magie notre chemin de création commune. C’est comme si notre projet était soutenu par une « Grande Main » invisible – comme j’aime la nommer – qui facilite chacune des étapes de notre parcours. La plus belle anecdote sur le sujet que je peux vous raconter est celle liée à notre connexion internet haute vitesse. Lorsque nous avons entrepris les démarches pour l’obtenir, les premières estimations évaluaient les coûts de raccordement à 140 000 $. C’était vraiment très cher. Il existait d’autres alternatives, comme la connexion par satellite, mais la vitesse est faible, en plus d’être instable.

Un jour Serge a eu l’élan de vérifier auprès d’une compagnie différente qui offrait le service dans d’autres régions. Il a alors appris qu’un budget spécial pour « nouveaux projets résidentiels » venait juste d’être approuvé. Nous avons donc déposé une demande pour être desservis et avons été acceptés. Trois mois plus tard, nous obtenions une connexion internet par fibre optique à la Terre de la Réunion. C’est l’internet résidentiel le plus rapide qui existe actuellement sur le marché. Et notre projet est situé en pleine forêt.

De plus, non seulement nous n’avons pas eu à débourser pour être raccordés à l’internet, mais nous avons reçu 10 000 $ de la compagnie pour qu’elle puisse utiliser les poteaux qui reliaient les maisons au réseau électrique, afin d’y installer leur filage. Puisque ces poteaux appartenaient à la terre, le chèque nous a été envoyé.

Au lieu de devoir payer 140 000 $ pour obtenir une connexion internet haute vitesse, nous avons reçu 10 000$ pour avoir la fibre optique, encore plus rapide, et ce même si nous sommes situés en forêt. D’ailleurs, nous sommes possiblement le seul écovillage en forêt au monde actuellement desservi par la fibre optique. Et comme vous vous en doutez, cet élément vient bonifier considérablement la qualité de vie des membres de la Terre de la Réunion.

En terminant

Croire en ses rêves est certainement une étape majeure pour les réaliser. Mais l’expérience m’a personnellement démontré qu’en plus d’y croire, il faut les ressentir, les vivre intérieurement comme s’ils étaient déjà matérialisés. À un moment, le monde intérieur devient si vivant que l’extérieur ne peut qu’en devenir l’extension naturelle, le reflet dans la matière. Évidemment, ce processus demande un lâcher-prise, car le quand et le comment appartiennent au Grand Inconnu. Mais plus nous nous accrochons au but visé, au rêve ressenti, plus grandes sont nos chances d’y parvenir. C’est du moins ce que Serge et moi avons expérimenté dans le processus qui nous a conduits à créer l’écovillage Terre de la Réunion.
J’espère sincèrement que notre histoire inspirera d’autres rêveurs qui, comme nous, souhaitent mettre en place des projets de par le monde dans les prochaines années (écovillage ou autre). Je vous laisse sur cette magnifique citation qui nous représente bien : « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait. » (Mark Twain, écrivain américain, 1835-1910)

Écrit en octobre 2019