L'idéal, pour votre santé, votre portefeuille et l'environnement, c'est de ne pas avoir de voiture ou de camion et d'opter pour les transports actifs, comme la marche et le vélo. Mais si vous n'avez pas accès au transport en commun et devez vous déplacer souvent sur de bonnes distances, la meilleure solution est d'opter pour un véhicule électrique (VÉ).
En septembre 2021, le Guide de l'auto expliquait que grâce aux subventions, au Québec le VÉ revenait déjà moins cher qu'un véhicule à essence. Depuis, le Québec a diminué son aide de 8 000 $ à 7 000 $ pour tenir compte de la baisse des prix des VÉ, tout en rehaussant la valeur des véhicules admissibles à 65 000 $. L'aide fédérale est encore de 5 000 $. Ces subventions couvrent l'achat ou la location des véhicules et Québec offre une remise de 600 $ à l'achat d'une borne de recharge.
Depuis dix ans, le VÉ d'occasion est la spécialité du concessionnaire JN Auto, de Danville près de Victoriaville. Voici mon entrevue d'hiver avec son copropriétaire, Sébastien Marcotte.
Bien des gens souffrent d'anxiété liée à l'autonomie des VÉ, mais c'est qu'ils sous-estiment la capacité de leur batterie, selon une étude de l'Université de Genève. En fait, avec typiquement 420 km d'autonomie, vous pouvez faire plus de 800 km en une journée sur une seule recharge puisque vous quittez la maison chargé à bloc. Et sachez que le gouvernement Legault vient d'annoncer un investissement de 514 millions de dollars pour ajouter 110 000 bornes de niveau 2 (220 volts) et 6 700 bornes à recharge rapide afin d'atteindre l'objectif d’avoir deux millions de VÉ sur nos routes d’ici 2030. De plus, la vente de nouveaux véhicules à essence sera interdite à partir de 2035. Inauguré en 2012, le Circuit électrique d'Hydro-Québec répertoriait plus de 3 400 bornes de recharge publiques aux quatre coins du Québec en 2022, dont plus de 600 sont rapides.
Impact sanitaire
Dans tout véhicule, il vaut mieux éteindre votre cellulaire (ou le mettre généralement en mode avion) ainsi que les fonctions sans-fil afin d'éviter que les micro-ondes rebondissent dangereusement dans cette boîte de métal, sauf pour le GPS qui est davantage un capteur qu'un émetteur d'ondes. Sachez aussi que le courant continu de la batterie d'un VÉ produit des champs électromagnétiques (CEM) qui peuvent être moins nocifs que les CEM du courant alternatif utilisé par une voiture à essence. Une de mes connaissances, qui est électrohypersensible, tolérait beaucoup moins la sienne que sa Leaf électrique, de Nissan. Dans notre Kona EV 2021 qui remplace nos deux véhicules à essence, je me protège avec de la pierre de shungite. Le dispositif Lifetune serait aussi très efficace selon Andrew Michrowski, directeur de l'Association planétaire pour l'assainissement de l'énergie, une société savante établie à Ottawa depuis 1976. Évidemment, rouler électrique réduit le smog urbain en éliminant les émissions des gaz d'échappement des véhicules classiques, dont ceux du diésel, le plus nocif des carburants.
Impact environnemental
Selon le Centre international de référence sur le cycle de vie des produits, procédés et services (CIRAIG) de Polytechnique Montréal, un VÉ est rapidement plus écologique qu'un véhicule à essence, malgré que sa fabrication ne le soit pas. D'après son rapport Analyse du cycle de vie comparative des impacts environnementaux potentiels du véhicule électrique et du véhicule conventionnel dans un contexte d'utilisation québécois, publié en 2016, la recharge à l'hydroélectricité nous avantage en matière d'émissions de gaz à effet de serre et autres polluants atmosphériques vs les endroits électrifiés par des centrales au charbon, par exemple.
Ses conclusions : « l’analyse montre qu’au-delà d’une distance parcourue (point d’équivalence) variant entre 29 000 km (soit, en moyenne, près de 2 ans d’utilisation) et 85 300 km (soit, en moyenne, près de 6 ans d’utilisation), les impacts potentiels du véhicule conventionnel dépassent ceux du véhicule électrique, à l’exception de la catégorie d’impact Épuisement des ressources minérales pour laquelle le véhicule conventionnel présente généralement un impact plus petit; seul un véhicule conventionnel plus lourd comparé à un véhicule électrique plus léger permettrait potentiellement d’inverser cette tendance.
Plusieurs facteurs peuvent faire varier les points d’équivalence entre les deux types de véhicules, parmi lesquels la masse des véhicules, leur efficacité énergétique, les conditions d’utilisation, etc. L’influence de ces facteurs a été évaluée de façon exhaustive dans le cadre de la présente étude.
Ainsi, après 150 000 km, le véhicule électrique présente des impacts potentiels de 29 % à 65 % inférieurs à ceux du véhicule conventionnel, selon les catégories d’impacts considérées. Après 300 000 km, les impacts du véhicule électrique sont de 55 % à 80 % inférieurs à ceux du véhicule conventionnel. Ces valeurs excluent les résultats de la catégorie Épuisement des ressources minérales.
À la lumière des résultats de la présente analyse, il est possible de conclure, en considérant le cycle de vie complet des deux types de véhicules étudiés, que le véhicule électrique représente un choix environnementalement préférable au véhicule conventionnel dans un contexte typique québécois, pour une distance parcourue de 150 000 km, à l’exception de la catégorie Épuisement des ressources minérales. »
La bonne nouvelle, c'est que le Québec devient un leader en matière de fabrication et recyclage des batteries au lithium et plusieurs technologies moins menaçantes pour les ressources minérales sont à la veille d'émerger, comme en témoignent les excellentes chroniques du physicien Pierre Langlois sur le site roulezelectrique.com).
Le problème, actuellement, c'est que la demande pour des VÉ explose mondialement dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques et que les fabricants (autres que Tesla) les produisent au compte-gouttes. L'attente pour obtenir un VÉ neuf est donc souvent de deux ans. Mais une solution s'offre à vous si vous êtes pressés : l'achat d'un véhicule d'occasion et remis à neuf, dont l'empreinte écologique est d'ailleurs déjà réduite. Québec offre une subvention de 3 500 $ si ce VÉ n'a jamais été subventionné neuf parce qu'il vient de l'extérieur de la province.