Selon Wikipédia : « On appelle huile essentielle, ou parfois essence végétale (du latin essentia, « nature d'une chose »), le liquide concentré et hydrophobe des composés aromatiques (odoriférants) volatils d'une plante. Il est obtenu par extraction mécanique, entraînement à la vapeur d’eau ou distillation à sec. » 

Certaines huiles essentielles ont des pouvoirs antiviraux remarquables contre un coronavirus semblable au SRAS-CoV-2 responsable de la COVID-19, selon les résultats de la première phase d’une recherche en cours au Centre Armand-Frappier Santé Biotechnologie de l’Institut national de recherche scientifique (INRS), à Laval. Cette étude est financée par le Conseil de recherches en sciences naturelles du Canada dans le cadre de la lutte urgente contre la pandémie.

« Nous avons vu des huiles essentielles (HE) qui ont des effets intéressants et pensons être capables de développer des formulations qui vont inhiber la réplication du coronavirus murin MHV-A59. Ce virus de niveau 2 [de confinement, en biosécurité] est un bon substitut utilisé dans plusieurs études portant sur le virus de la COVID-19 », nous a expliqué en entrevue téléphonique la directrice du laboratoire de recherche en sciences appliquées à l’alimentation de l’INRS, Monique Lacroix.

L'étude est réalisée par son étudiante à la maîtrise en microbiologie, Karelle Contant. Celle-ci a testé 27 huiles essentielles provenant de diverses plantes. Onze d’entre elles sont parvenues à inhiber la réplication du virus, c’est-à-dire que la charge virale a été réduite de plus de mille fois par rapport au même virus contrôle non mis en contact avec les HE testées.

« Nous vérifions en ce moment si les huiles essentielles peuvent agir en synergie, a précisé la Dre Lacroix. De plus, nous évaluons si l’utilisation des formes vaporisées pour désinfecter l’air donne de bons résultats. Ça va aider possiblement à réduire les infections en traitant les aérosols ou à désinfecter [les surfaces] avec un produit plus naturel que le peroxyde, l’éthanol ou l’hypochlorure de sodium » (eau de Javel). Les mécanismes d’action des HE sur le MHV-A59 ne font pas l’objet de cette études à l’heure actuelle, a-t-elle ajouté.

Sans être une panacée ni remplacer les échangeurs d’air, quel rôle les HE pourraient-elles jouer afin d’améliorer la qualité de l’air dans les endroits mal ventilés? « Il est certain que la concentration d’huiles essentielles dans l’air diminue avec le temps à moins de toujours laisser le diffuseur travailler, répond la Dre Lacroix. La concentration doit être égale à celle qui donne des activités antivirales. » Les résultats de la recherche ne seront pas publiés dans une revue scientifique avant quatre ou cinq mois, selon la professeure Lacroix. 

Parmi 27 huiles essentielles testées, ce complexe s'est classé au premier rang d'efficacité de réduction de la charge virale, ex aequo avec l’huile de monarde.

Résultats des tests

Les onze HE qui ont démontré leur efficacité comprenaient trois complexes exclusifs provenant du fabricant québécois Aliksir, de Deschambault-Grondines, dont le Complexe 095-Bleue s’étant classé au premier rang ex aequo avec l’huile de monarde. Le tableau ci-dessous présente le classement des huiles selon leur pourcentage de réduction de la charge virale.

La propriétaire et cofondatrice de la distillerie d'huiles essentielles biologiques Aliksir, Lucie Mainguy, est enchantée par ces résultats. Tout en affirmant son respect pour la méthode scientifique, elle déplore la lenteur des progrès humains dans le domaine des produits naturels.

« Le fardeau de la preuve imposé par Santé Canada est épouvantable et trop coûteux, dit-elle. Il a fallu 15 ans pour que le biopesticide Thymox [vendu sous la marque de commerce Dr Thym], dont l’agent actif est le thym que l’on mange, soit homologué par Santé Canada [même contre le virus de la COVID-19, tout récemment]. Il ne faut pas attendre avant de dire au monde '' Prenez des précautions qui ont fait leurs preuves avec les huiles essentielles ''. » Elle mentionne par exemple que l’HE de cèdre diminue l’hyperréactivité - l’inflammation exagérée - des muqueuses nasales qui sont colonisées par les virus. « La nature nous fait de bonnes surprises, des fois. Ça fait longtemps qu’elle existe, elle doit reprendre son droit de cité! » 

Depuis le début de la pandémie, plusieurs autres études ont été lancées et certains résultats ont été publiés concernant le potentiel antiviral de diverses huiles essentielles pour combattre les virus, en complément de la vaccination et des traitements médicaux allopathiques. L’une d’entre elles1 portait sur les bienfaits de l’HE d’eucalyptus et une seconde2 sur une quinzaine d’HE jugées très prometteuses dans la lutte au virus SRAS-CoV-2.

  1. Antiviral Activities of Eucalyptus Essential Oils: Their Effectiveness as Therapeutic Targets against Human Viruses
  2. An Evaluation of the Potential of Essential Oils against SARS-CoV-2 from In Silico Studies through the Systematic Review Using a Chemometric Approach 

 Voici les deux rapports préliminaires de Karelle Contant (août 2021)

 

Inhibition de la réplication virale du coronavirus MHV-A59 au contact de différentes concentrations

d'huiles essentielles en émulsion par titration virale sur cellules DBT

Source : Karelle Contant, INRS