Édito du numéro du printemps 2022

Les hospitalisations et les décès associés à la COVID-19 sont en baisse. Le Québec se déconfine à nouveau en espérant que ce soit pour la dernière fois!

L’heure des bilans est arrivée, notamment quant aux origines et aux conséquences environnementales de cette foutue pandémie. Tirons-en des leçons pour rebâtir un monde meilleur.

Si Santé Canada a parlé des effets bénéfiques d’une saine alimentation pendant la pandémie, les autorités de santé publique n’insistent pas sur les effets néfastes de la malbouffe, ni de la pollution chimique et électrique sur le système immunitaire, dont l’électricité statique qui augmente la probabilité des infections. Heureusement, le Québec rappelle que le risque de transmission du coronavirus SRAS-CoV-2 est augmenté lorsque l’on passe plus de 15 minutes avec plusieurs personnes dans un espace restreint mal ventilé. C’est pourquoi je recommande l’installation d’un ventilateur recupérateur de chaleur par un entrepreneur certifié Novoclimat (liste sur bnq.qc.ca) qui peut également mesurer les débits d’air des appareils existants qui sont souvent mal installés.

Les gouvernements en parlent très peu, mais certains financent même diverses recherches d’urgence sur les propriétés antivirales, anti-inflammatoires et/ou antioxydantes des huiles essentielles, des herbes médicinales, de la vitamine D, du zinc, etc. Une étude faite dans six pays a même démontré que la diète végétarienne réduit le risque de COVID-19 sévère.

La diète carnivore est également en cause parce qu’elle favorise la destruction des habitats fauniques : le SRAS-CoV-2 aurait été transmis à l’humain en 2019 dans un marché chinois où étaient vendus des animaux sauvages vivants, certains menacés d’extinction. On ne se plaindra pas du fait que la consommation de viande diminue en raison de la flambée des prix et de la baisse des revenus des ménages.

La pandémie a incité des dizaines de milliers de Québécois à quitter la ville pour s’établir à la campagne et travailler à la maison, Montréal ayant connu une perte nette record de 48 300 personnes ou 2,6 % de sa population, en 2020-2021. De 2021 à 2026, la population des Laurentides devrait augmenter de 6,1 %, soit bien au-delà de la moyenne québécoise qui se situe à 4,2 %, selon le ministère de l’Économie et de l’Innovation. Or, dans plusieurs régions, l’exploitation forestière et le boom de la construction menacent des espaces sauvages abritant une faune et une flore exceptionnelles. De plus en plus Québécois, dont le chanteur Richard Desjardins, réclament avec raison la création d’aires protégées dans le sud du Québec et la densification urbaine qui n’est pas nécessairement synonyme d’entassement et de surpeuplement.

Les atouts des villes

En effet, pour protéger nos espaces sauvages et limiter les déplacements en voiture qui accentuent la crise climatique, il faut augmenter les incitatifs et les attraits de la vie urbaine, comme l’accès au transport en commun, les nombreuses activités culturelles, les initiatives de verdissement, etc.

Par ailleurs, le stress occasionné par la pandémie n’a fait qu’exacerber l’écoanxiété monstre suscitée par les cataclysmes météorologiques, conséquences des changements climatiques. Heureusement, de plus en plus de ménages se responsabilisent, réduisant notamment leur dépendance aux véhicules à essence. Les Québécois sont déjà les champions canadiens du véhicule hybride rechargeable ou entièrement électrique, que j’ai moi-même adopté en août 2020. Tendance qui prendra de l’ampleur puisque la vente des véhicules à essence sera interdite au pays en 2035, ce qui réduira la pollution de l’air favorisant les infections respiratoires. Autre bonne nouvelle, le Québec quadruplera dès 2025 les pénalités imposées aux fabricants qui n’offriront pas une assez grande quantité de véhicules électriques. Cela permettrait de réduire les délais d’attente à l’achat de ces véhicules qui sont souvent de 6 à 12 mois.

En plus de dépolluer l’air temporairement, l’impossibilité de prendre l’avion durant la pandémie nous a permis de redécouvrir le plaisir des vacances au Québec. Un baume pour notre économie déjà fort perturbée! Cela a également permis de resserrer les liens entre gens du pays et amants des patrimoines sauvages et bâtis. De plus,  les Québécois confinés à domicile n’ont jamais autant cuisiné, rénové, jardiné ou pratiqué des sports de plein air comme le ski de fond, autant de tendances qui souhaitons-le devraient demeurer!

La pandémie a également mis bien des gens au chômage ou en faillite, en plus d’aggraver la pénurie de main-d’œuvre dans certains secteurs et d’exacerber les faiblesses des chaînes d’approvisionnement. De quoi favoriser l’esprit d’entrepreneuriat, l’achat local, la réparation des appareils brisés, le réemploi, l’entraide et la recherche d’une plus grande autosuffisance alimentaire.

Preuve d’une prise de conscience qui se veut plus collective depuis la pandémie, les paniers bio et le jardinage biologique font aussi fureur. Espérons seulement qu’avec la fin de la pandémie l’on commandera moins de néfaste food livré à domicile : après le transport, l’industrie alimentaire est l’une des plus polluantes.

Selon le conteur Fred Pellerin, la pandémie nous offre une chance inouïe – celle de créer un deuxième « Nouveau monde », meilleur et plus durable. C’est aussi ce que propose un récent livre qui me passionne : Les mots de la Terre. C’est le douzième signé par mon semencier bio favori, Yves Gagnon (colloidales.com) qui cultive depuis 1980 un jardin de plus de deux acres avec sa femme, l’herboriste Diane Mackay. Dans ce récit dédié à leurs petits-enfants, il y raconte mois par mois son année 2020 axée sur sa « gratifiante et captivante » vie naturelle et décarbonée. Il y a partage ses secrets de jardinier hors pair, ses recettes délicieuses (dont le tofu bourguignon), ses trucs de conservation et de culture en solarium. Dénonçant la bêtise humaine en citant études et actualités, il nous exhorte à léguer une armure forestière (vive le Mouvement Ceinture Verte) et des alicaments aux générations futures. Une œuvre délicieuse. À déguster en petites bouchées.