L'optimisation des habitudes de vie et un suivi en médecine fonctionnelle peuvent améliorer le pronostic des gens atteints de la forme longue de la COVID-19, selon la Dre Anne-Isabelle Dionne, omnipraticienne qui pratique aux soins intensifs de l’Hôpital Honoré-Mercier de Saint-Hyacinthe.
Dans un excellent article qu'elle a écrit pour le magazine Vitalité Québec (novembre-décembre 2021), elle rappelle que 13 à 41 % des gens atteints de COVID-19 mais non hospitalisés et 25 à 89 % de ces malades qui ont été hospitalisés souffriront de symptômes qui prendront typiquement 12 semaines à disparaître suivant l'infection : fatigue débilitante, problèmes respiratoires, neurologiques, cardiovasculaires, gastro-intestinaux, dermatologiques et otorhinolaryngologiques. Chez une minorité, ces symptômes dureront encore plus longtemps. Outre les personnes hospitalisées pour la COVID-19 et certaines autrefois jugées en santé, les femmes, les personnes âgées, obèses ou souffrant de maladies pulmonaires sont particulièrement à risque.
Plusieurs hypothèses ont été avancées comme causes de ce syndrome mystérieux : inflammation chronique du système immunitaire par la réactivation du virus; activation des mastocytes, cellules immunitaires déclenchant l'excrétion de substances inflammatoires comme l'histamine; déclenchement d'une réponse auto-immune avec inflammation systémique; dysfonction des mitochondries qui sont essentielles à la fabrication d'énergie dans nos cellules; formation de microcaillots dans les artères; réactivation de virus, bactéries, parasites et champignons autrefois dormants; et débalancement (dysbiose) du microbiote intestinal.
Pour résoudre ces problèmes, l'auteure recommande diverses stratégies alimentaires, d'activité physique graduelle, de gestion du stress et d'instauration d'un sommeil récupérateur (en réduisant notamment l'exposition à la lumière bleue et au rayonnement électromagnétique du Wi-Fi et autres sources), ainsi que l'utilisation de la pharmacologie et de suppléments comme les vitamines et les champignons médicinaux.
Sa conclusion : « Il est fortement recommandé que tout individu souffrant de ce syndrome puisse faire appel à une équipe de professionnels spécialisés dans l'optimisation des habitudes de vie pour augmenter le plus possible la probabilité de guérison sans séquelles. La vision de la médecine fontionnelle, qui s'avère d'ailleurs plus intégrative, permet d'accompagner l'individu de façon personnalisée, selon ses propres besoins et sa propre physiologie. »
En 2018, la Dre Dionne a fondé le Centre Axis, un organisme sans but lucratif qui offre une prise en charge multidisciplinaire à visée préventive à la population générale afin d'améliorer sa santé : www.centreaxis.ca.