Peinture

Une maison saine pour ses habitants et la planète

Avant même de construire notre maison, il était clair que nous voulions maximiser la qualité de l’air intérieur tout en évitant que le processus ne laisse une empreinte écologique trop importante. C’est d’ailleurs pourquoi nous avons évité des options polluantes comme le vinyle, le bois traité (à l’arsenic), le chauffage au mazout et la peinture à l’alkyde ("à l’huile"). J’ai toutefois choisi d’utiliser certains produits pétroliers, dans des quantités limitées, aux endroits où ils sont très performants: isolant de polyuréthane pour couper les fuites d’air les plus importantes, membranes de bitume sur les fondations, teinture de synthèse sur notre terrasse de cèdre. Ces arbres n’étaient pas dans une forêt ancienne et ils ont été coupés dans notre région (minimisant la pollution due au transport) et achetés d’une scierie locale. Le cèdre est une essence abondante et très résistante à la pourriture.

Une maison toute en bois !

Les margelles fermant les puits de nos fenêtres de sous-sol ont été construites en pruche (sapin du Canada) plutôt qu’en métal. Les murs extérieurs sont pour leur part recouverts d’un parement de sapin baumier et d’épinette, séché au four et teint au latex (deux couches) en usine par les Industries Maibec; ce fabricant garantit le fini pendant 15 ans contre l’écaillage et le parement lui-même contre la pourriture pendant 30 ans.

Un toit amiante-ciment

Notre toiture est recouverte de tuiles d’amiante (10 %)-ciment (90 %) peinturées en usine au latex. Ce produit tout à fait sécuritaire a été fabriqué en Belgique pendant 60 ans avec de l’amiante chrysotile québécoise avant d’être victime du boycott européen de l’amiante. Pourtant, coupée à la tranche, cette tuile ne libère pas de quantités dangereuses d’amiante et le produit ne se délamine pas avec les années. Chose certaine, sa durée de vie dépasse les 60 ans, comparativement au bardeau d’asphalte, matériau très polluant qu'on enfouit en moyenne aux 15 ans. Les Solives ajourées 2000 qui tiennent nos planchers sont fabriquées au Québec par Toitures Mauriciennes. Elles épargnent de gros arbres car elles sont faites de petits morceaux de bois collés avec un liant à faible toxicité.

Des finis santé

Tous nos planchers sont soit en céramique, soit en érable pré-verni (sept couches de polyuréthane) à l’usine des Planchers Mercier. Notre peinture, la Lifemaster 2000, disponible dans les magasins Glidden, est la plus propre (elle émet moins de 1 % de composés organiques volatils) des peintures ordinaires (pétrochimiques). Nous avons aussi fait appel à la teinture et au vernis à base d’eau Varathane, de Flecto. À part un tapis synthétique accumulant l’eau et les saletés dans le vestibule, nous avons opté pour trois petites carpettes 100 % laine. Nos armoires de cuisine et salles de bains sont dotées de portes en pin massif et de caissons en panneau de marque Medite II, de fibres de bois collés sans résine d'urée formaldéhyde. Aujourd’hui, ce produit américain peut être remplacé par les panneaux canadiens Isobord ou All-Green, en fibre de paille et collés à l’isocyanurate (qui n’émet pas de vapeurs toxiques dans la maison). Ces produits sont distribués par le géant du bois Goodfellow; ils coûtent environ 20 % plus cher que les panneaux de fibres de bois de densité moyenne (MDF) émettant du formaldéhyde.

Éclairage efficace et sain

En plus de cinq grandes fenêtres l’inondant de lumière naturelle, mon bureau est doté de lampes fluorescentes compactes (un FC de 13 W éclaire autant qu’une incandescente de 60 W) dites "à spectre complet". Leur lumière bleutée est beaucoup plus saine car elle est plus proche des couleurs naturelles du soleil. La cuisine et la salle de lavage sont également éclairées par des tubes fluorescents plein spectre.

Ventilation mécanique

Enfin, la maison est équipée d’un ventilateur récupérateur de chaleur ("VRC ") silencieux car installé au sous-sol. Celui-ci échange constamment l’air à basse vitesse et récupère plus de 50 % de la chaleur de l’air vicié pour préchauffer l’air frais. Il passe en haute vitesse , soit automatiquement grâce à son déshumidistat (commande murale que nous réglons entre 30 et 45 % en hiver), soit manuellement en appuyant sur une minuterie de 20, 40 ou 60 minutes. De marque Lifebreath, ce VRC est secondé de l’épurateur à flux turbulent de même marque, doté de six filtres plissés magnétisés. Cet appareil médical certifié capte les grosses et fines particules, protégeant nos poumons et gardant nos conduites d’aération (en métal) très propres. Comme le VRC introduit constamment de l’air frais (nous sommes dans une pinède au bord de l’eau), que nous ouvrons les fenêtres quand il ne fait pas trop froid et que notre maison contient peu de matériaux métalliques et synthétiques captant les ions négatifs bénéfiques, l’ionisation de l’air intérieur est très équilibré. Une fois l’excellente qualité de l’air intérieur garantie, il nous était possible de construire une maison très confortable, c’est-à-dire très étanche et très isolée...