Source : Gordon Edwards et Jean-Pierre FInet, Groupe de travail sur l'éducation aux petits réacteurs nucléaires (PRM)

Aujourd'hui, un réseau de groupes pancanadien annonce le lancement du Groupe de travail sur l'éducation aux PRM pour partager des informations méconnues au sujet des petits réacteurs modulaires (PRM) avec les députés et les assemblées législatives provinciales.

Nous commençons par le dernier rapport de la Régie de l'énergie du Canada (RÉC). Ce document fédéral, intitulé L'avenir énergétique du Canada, prévoit qu'un nombre suffisant de nouveaux réacteurs nucléaires (PRM) seront opérationnels d'ici 2050 pour ainsi plus que doubler la production actuelle d'électricité nucléaire au Canada.

Le Canada compte actuellement 19 centrales nucléaires en opération, construits sur une période de 58 ans. Le nouveau rapport affirme que nous construirons plus de 50 nouveaux réacteurs en beaucoup moins de temps.

Cette lubie n'a aucun fondement dans la réalité. Elle est incompatible avec les analyses indépendantes de chercheurs en énergie non liés à l'industrie nucléaire. Une de ces études parues dans le Bulletin of Atomic Scientists montre clairement que les PRM ont au mieux un rôle marginal à jouer dans un plan d'action climatique vraiment efficace. Les PRM échouent aux tests d'opportunité et d'abordabilité - ils prennent trop de temps et coûtent trop cher.

En plus de l'Ontario et de l'Alberta, le rapport de la RÉC mise sur le déploiement de PRM au Québec et en Colombie-Britannique. C'est une nouvelle pour les citoyens de ces provinces. Les contribuables de la Colombie-Britannique ont rejeté l'énergie nucléaire dans le passé, et le Québec a progressivement abandonné l'énergie nucléaire en 2012. Chaque réacteur s'accompagne de déchets radioactifs à longue durée de vie, y compris la structure elle-même, qu'il incombe aux provinces de protéger pendant des milliers d'années après la mise hors service.

Hier, la Coalition pour un développement énergétique responsable au Nouveau-Brunswick (CDER-NB) a envoyé une lettre au ministre des Ressources naturelles du Canada lui rappelant que plus de 120 groupes de la société civile, d'intérêt public, confessionnels et autochtones à travers le Canada ont signé une déclaration avertissant que les PRM sont une distraction sale et dangereuse de l'action climatique urgente.

Ces groupes comprennent qu’il n’est pas nécessaire de miser sur des réacteurs nucléaires non testés pour répondre à l'urgence climatique. Ils savent que les mesures d'efficacité énergétique et les sources d’énergies renouvelables coûtent au moins 3 à 7 fois moins cher que l'énergie nucléaire par tonne d'émissions de carbone évitées.

Les groupes s'opposent à l'utilisation de fonds publics destinés à l'action climatique pour soutenir l'expérimentation avide de l'industrie nucléaire avec de nouvelles conceptions de réacteurs. Nous mettons le gouvernement au défi de publier les recherches et les données qui appuient sa stratégie nucléaire.

Les promoteurs du nucléaire, avec des alliés de longue date intégrés aux gouvernements fédéral et provinciaux, font des promesses non fondées au sujet des PRM dans une tentative audacieuse d'obtenir le plus de financement public possible pour maintenir en vie leur industrie mourante.

À l'échelle mondiale, la part du nucléaire dans l'électricité mondiale a chuté au cours des 25 dernières années, passant de 17 % à moins de 10 %. L'Agence internationale de l'énergie prévoit que plus de 90 % de toutes les nouvelles installations électriques dans le monde au cours des 5 prochaines années seront des énergies renouvelables non hydrauliques.

L’octroi de subventions à l'industrie ne réussira que si nos représentants publics restent mal informés des faits. C'est pourquoi nous sommes heureux d'annoncer la création du groupe de travail sur l'éducation aux PRM et attendons avec impatience dans les mois à venir de partager des informations sur les PRM basées sur la science et la recherche indépendantes.

Pour plus d'informations:

Gordon Edwards, PhD, président Regroupement pour la surveillance du nucléaire ccnr@web.ca
514-839-7214

Jean-Pierre Finet, Analyste et porte-parole
Regroupement des organismes environnementaux en énergie (ROEÉ) jpierre.finet@gmail.com
514 515-1957

Le Regroupement pour la surveillance du nucléaire (RSN) est un des 9 membres du Regroupement des organismes environnementaux en énergie (ROEÉ).