Source : Environmental Health Trust
Une école secondaire de l'Arizona vient d'être blindée contre le rayonnement électromagnétique d'antennes relais situées à 500 pieds de l'immeuble.
Outre les recherches accumulées sur les risques sanitaires liés à l'exposition chronique aux champs électromagnétiques (CEM) de radiofréquences (RF), notamment sur le cancer, le stress oxydatif, les dommages reproductifs et neurologiques, ces ondes provoquent des effets neuropsychiatriques qui entravent l'apprentissage des élèves, tels que des problèmes de comportement et de mémoire, des symptômes de trouble déficitaire de l'attention, l'anxiété et la dépression.
C'est pourquoi la direction de Desert Sage High School, une école publique gratuite d'inspiration Waldorf située à Tucson, a déjà pris de nombreuses mesures pour réduire l'exposition des élèves et du personnel aux CEM de RF incluant les micro-ondes. Elle a fait retirer les nombreux amplificateurs Wi-Fi fixés au plafond dans l'ensemble du bâtiment après que des mesures de la densité des RF montraient qu'à certains endroits il se créait des points chauds atteignant jusqu'à 100 000 microwatts par mètre carré (µW/m2). Elle a aussi exigé que les élèves laissent leurs téléphones dans les casiers pendant les heures de cours et les autres activités scolaires. La densité des ondes avait ainsi chuté entre 1 030 et 28 000 µW/m2, selon les mesures faites par Lisa Smith, une spécialiste des CEM certifiée en biologie du bâtiment. Ces niveaux dépassaient le seuil « d'inquiétude extrême » de la biologie du bâtiment, établi à 1 000 µW/m2.
Ces recommandations sont basées sur la science des effets non thermiques avérés de l'exposition chronique aux RF/micro-ondes, tout comme les directives de sécurité établies par l'Académie européenne de médecine environnementale (EUROPAEM) visant à protéger contre les impacts biologiques non thermiques et les risques pour la santé à long terme. Ces recommandations concernent les expositions de plus de quatre heures par jour. Pour la téléphonie cellulaire, l'EUROPAEM recommande de ne pas dépasser 100 µW/m2 de façon prolongée le jour, 100 µW/m2 la nuit et 1 µW/m2 pour les populations sensibles. Pour le rayonnement Wi-Fi, les limites recommandées sont encore plus basses : 10 µW/m2 le jour, 1 µW/m2 la nuit et 0,1 µW/m2 pour les populations sensibles.
Les mesures de Lisa Smith ont révélé que la source des rayonnements persistants dans l'école est une tour cellulaire de la compagnie T-Mobile située à un demi-pâté de maisons. La densité des ondes était beaucoup plus élevée dans les salles de classe faisant face à la tour cellulaire. Selon Mme Smith, une récente « mise à niveau vers la 5G » de cette tour cellulaire a fait doubler les niveaux de rayonnement micro-ondes pénétrant dans l'école.
Sous les conseils de Mme Smith, le groupe local Safe Tech Tucson a commencé à recouvrir les murs extérieurs de l'école d'un grillage en aluminium blindant les ondes des antennes et a recouvert d'une peinture au carbone blindante le mur de la classe faisant face aux antennes. L'orgaisme a lancé une levée de fond afin de financer l'achèvement des travaux. En novembre, des bénévoles ont démontré que le blindage d'une salle de classe de mathématiques a permis de réduire de 95 % les rayonnements RF, diminuant ainsi considérablement l'exposition des élèves et du personnel.
Des volontaires de Safe Tech Tucson attachent un grillage métallique au mur extérieur d'une salle d'école lors de la démonstration de protection contre les rayonnements des antennes relais en novembre dernier.
Image : Casiers pour téléphones portables à la Desert Sage High School
« Nous saluons les mesures prises pour protéger les élèves, les enseignants et le personnel », a déclaré Theodora Scarato, directrice exécutive de l'Environmental Health Trust. Elle a rappelé les recommandations de la Commission d'État du New Hampshire sur la 5G et de l'Association médicale de Santa Clara sur la restriction des tours de téléphonie cellulaire près des écoles. Elle a également souligné que les limites fixées par la Federal Communications Commission (FCC) américaine ne protègent pas contre les effets à long terme sur la santé et ne tiennent pas compte de la vulnérabilité unique des enfants. Mme Scarato a cité le rapport de l'Ecolog Institute (2000) commandé par T-Mobile, qui recommandait une limite d'exposition 1 000 fois inférieure à la limite actuelle de densité de puissance de la FCC.
Le bureau de la santé et de la sécurité du district scolaire californien de Los Angeles a établi un « niveau de précaution » pour les rayonnements de radiofréquence 10 000 fois inférieur à la réglementation de la FCC, car « on estime qu'un niveau plus prudent est nécessaire pour protéger les enfants, qui représentent une population potentiellement vulnérable et sensible ». Le Los Angeles Unified School District a adopté trois résolutions s'opposant aux antennes relais sur les terrains scolaires, un geste imité par plusieurs autres conseils scolaires américains.
Les recherches scientifiques sur les effets du rayonnement des antennes cellulaires, qui font état de graves problèmes de sécurité, se sont multipliées. Une étude bibliographique sur les personnes vivant à proximité des antennes relais intitulée "Evidence for a health risk by RF on humans living around mobile phone base stations : From radiofrequency sickness to cancer" (preuves d'un risque sanitaire lié aux radiofréquences pour les personnes vivant à proximité d'antennes relais de téléphonie mobile), signé par Balmori en 2022, a trouvé des associations entre l'exposition et la maladie des radiofréquences, le cancer et les changements dans les paramètres biochimiques.
Lire l'article de Lisa Smith publié par le Building Biology Institute : https://buildingbiologyinstitute.org/free-articles/shielding-a-tucson-school-from-cell-tower-radiation/