Cette question m'a été posée par mon amie Isabelle Miquelon, comédienne montréalaise. Voici ma réponse.
Les dizaines d'experts en électrosmog avec qui je communique régulièrement se méfient tous des dispositifs sensés protéger de tous les champs électromagnétiques (CEM). « Je crois que le remède qui a le plus de potentiel est d'éliminer l'exposition, point », affirme le physicien Paul Héroux, qui donne un cours sur les effets de l'électromagnétisme à la Faculté de médecine de l'Université McGill, où il dirige le programme de santé au travail. « Les études démontrent qu'il y a plusieurs composantes de l'exposition qui sont bioactives, ajoute Stéphane Bélainsky, directeur de l'entreprise Expertise électromagnétique environnementale 3E. Par exemple, un routeur Wi-Fi moderne émet sur la bande de 2,4 GHz [Gigahertz] ou de 5 GHz. Ces bandes sont pulsées chacune autour de 100 Hz et l'information fixée sur la bande [sur l'onde porteuse] est autour de 417 Hz. Donc une source, mais plusieurs facteurs d'exposition avec leurs effets potentiels parfois très différents. Un téléphone intelligent possède trois antennes émettrices différentes… » Et c'est sans parler des diverses fréquences harmoniques (les multiples de la première) auxquelles les gens peuvent aussi réagir.
Il reste que les personnes atteintes d'électrohypersensibilité (EHS), ne pouvant tolérer de vivre dans le nuage de micro-ondes caractérisant notre monde numérique, cherchent des solutions pour ne plus vivre en ermites (solutions autres que les vêtements et autres dispositifs protecteurs vendus par des firmes comme 3E). C'était le cas de la mère de l'homme d'affaires québécois Pierre Nibart. « Elle souffrait énormément de maux de tête, d'insomnie, d'acouphènes et d'autres symptômes dès qu'elle était en présence d'un ordinateur, d'une borne Wi-Fi ou d'un téléphone cellulaire », dit-il. M. Nibart a fait beaucoup de recherches sur le sujet et a testé avec sa mère diverses technologies sensées protéger des CEM, sans succès. Puis un ami lui parla de la shungite russe, pierre contenant du carbone de fullerène qui neutraliserait les effets biologiques des micro-ondes sans empêcher les communications. « J'ai trouvé ce produit intéressant, d'autant plus que quelques études assuraient déjà son efficacité contre les CEM. Il y avait effectivement un effet bénéfique, mais pas à 100 %. J'ai donc poussé les recherches et développé un produit à base de shungite avec un taux très élevé de carbone. Ainsi nous avons réussi à avoir une efficacité proche du 100 % dans les produits BioVibes. Ma mère les a essayés et le résultat fut presque miraculeux ! Ses symptômes liés aux ondes ont disparu au bout de quelques jours. » Il reconnaît toutefois que certaines personnes très hypersensibles peuvent initialement ressentir de la fatigue ou autres symptômes lorsqu'ils commencent à utiliser ces produits. « C'est normal et en fait assez positif, cela indique que les BioVibes font effet pour cette personne. Votre système immunitaire est habitué de compenser l'effet des ondes sur votre corps, et d'un coup, plus rien à compenser. Pour les personnes sensibles cela demande parfois un temps d'adaptation. Nous leur proposons alors d'y aller progressivement et faisons régulièrement des suivis personnalisés sur demande. »
Tests indépendants et nuances
Pierre Nibart désirant valider l'efficacité de ses produits auprès d'un chercheur indépendant, je lui ai recommandé le physicien et ingénieur en électricité britannique Cyril W. Smith, expert en EHS et coauteur du fameux livre L'homme électromagnétique, d'abord publié en anglais en 1989. Il a testé divers produits BioVibes durant six mois. Selon son rapport d'essais, ils émettent des fréquences cohérentes (les formes d'ondes sont superposées) qui ont éliminé l'inhibition de la croissance de levures causée par les fréquences incohérentes émises par un ordinateur, un téléphone cellulaire et un routeur Wi-Fi. « Une fréquence cohérente peut avoir un effet biologique », nous a expliqué le chercheur par courriel. La cohérence concerne aussi les phases de rotation des ondes, précise Pierre Nibart : « Les ondes naturelles inoffensives pour le corps se déplacent dans l'espace avec une rotation vers la droite (spin ou torsion dextrogyre) qui leur permet de traverser les cellules sans les abîmer. Les ondes industrielles, quant à elles, tourbillonnent habituellement vers la gauche (spin lévogyre), blessent les cellules au passage et épuisent avec le temps le système immunitaire qui doit sans cesse réparer ces dommages. »
À Moscou, il existe une pièce contenant cinq tonnes de shungite où les personnes malades, stressées ou fatiguées peuvent récupérer, selon shungit-store.com/shungite-new. Ce même site ainsi que shungite.com affichent une étude scientifique1 qui conclut que, bien qu'elle disperse les CEM en changeant leur direction par diffraction, la shungite n'est pas une panacée. Néanmoins, dans cette étude elle a éliminé les hausses de globules sanguins (réponse immunitaire) causées par l'exposition à des hautes fréquences de 37 gigahertz dextrogyre (rotation à droite), mais seulement atténué de 30 % les effets néfastes des fréquences lévogyres (rotation à gauche). Cela « a probablement eu à voir avec le fait que la plupart des êtres vivants sur la Terre ont tendance à présenter une orientation côté droit », expliquent les chercheurs.
De plus, il faut se rappeler que chaque individu est unique et réagit différemment. Le médicament de l'un peut être le poison de l'autre. Certains Québécois ayant testé la technologie Biovibes n'ont ressenti aucun effet, d'autres ont mal réagi. Pour sa part, Paul Héroux demeure sceptique : « La vaste majorité des ondes de télécom ne sont pas polarisées circulairement » (elle est linéaire, sans rotation)2. De plus, le bienfait ressenti par certains peut s'atténuer avec le temps, explique Cyril Smith en concluant : « La shungite devrait bloquer les effets de l'ordinateur, du téléphone mobile et d'autres champs émis par des dispositifs électroniques comme les compteurs intelligents. Toutefois, un système vivant est un système dynamique qui s'adapte à son environnement. Il en résulte des rendements décroissants pour toute fréquence thérapeutique. Le degré de protection obtenu nécessite donc une vérification et une révision constantes. Les utilisateurs peuvent penser qu'ils sont protégés, tout le temps et contre tous les champs électromagnétiques et ainsi obtenir un faux sentiment de sécurité qui encourage la surutilisation de leur téléphone cellulaire ou de leur tablette. Les neutralisations de fréquences sont simplement palliatives. Si vous êtes hypersensibles, il faut vous désintoxiquer des produits chimiques qui vous empoisonnent. Et comme nous sommes tous plus ou moins électrosensibles, il faut prévoir des zones blanches sans aucune pollution chimique ou électromagnétique, où tous pourront récupérer. »
2. Polarization: A Key Difference between Man-made and Natural Electromagnetic Fields, in regard to Biological Activity, DJ Panagopoulos, O. Johansson et GL Carlo, Scientific Reports 5, 2015 : nature.com/articles/srep14914