Première québécoise : Victoriaville offre une remise de 200 $ à ses citoyens qui lui présentent un rapport d’expertise électromagnétique de leur maison. La mesure des champs électromagnétiques (CEM) fait partie des 39 écogestes recommandés par le volet Rénovation écogestes de son programme Habitation Durable. L’objectif avoué est on ne peut plus clair : « Améliorer ou restaurer les conditions individuelles de santé. Permettre des stratégies de prévention et si nécessaire, introduire des mesures spécifiques de protection en lien avec les CEM. »
Les ondes artificielles sont classées « peut-être cancérogènes » par le Centre international de recherches sur le cancer depuis 2001 dans le cas des CEM domestiques (60 hertz) et depuis 2011 pour les radiofréquences (micro-ondes) des antennes et appareils de communication sans fil. De plus, les pays nordiques européens dont la Suède reconnaissent depuis 2000 l’intolérance électromagnétique comme maladie professionnelle dont les « symptômes disparaissent dans les environnements non électriques.
« Il existe aujourd’hui des preuves que les expositions aux CEM augmentent les risques de problèmes de santé et de maladies, explique Victoriaville dans son document précisant les 39 écogestes. Les expositions à des ondes à domicile créent un environnement propice à l’augmentation de ces problèmes. Si l’on pense aux réseaux sans fil, aux ordinateurs personnels, aux entrainements motorisés, aux téléphones sans fil, aux téléphones portables, etc., tous envoient des signaux et sont susceptibles d’augmenter les risques de maladies. Une expertise vous permettra de prendre des décisions éclairées et vous aidera à relever les options d’atténuation disponibles qui s’offrent à vous, le cas échéant. »
Carline Ghazal Coordonnatrice du développement durable à Victoriaville, nous a indiqué en entrevue avoir bon espoir que d’autres villes subventionneront bientôt ces 39 écogestes parmi celles qui offrent déjà ses programme de construction ou de rénovation durable : Dixville, Ham-Sud, Petite-Rivière-Saint-François, Saint-Valérien, Val David et Varennes. Vérification faite, le biologiste Mathieu Vallée, chef de division - Environnement et développement durable à la Ville de Varennes, nous a confirmé : « Évidemment, nous sommes sensibles à cela. Bien qu'il n'y ait pas de consensus scientifique, vaut mieux appliquer le principe de précaution parce que les nouvelles études semblent porter dans la même direction, à savoir qu’il y a un risque non négligeable pour la santé humaine. Nous allons définitivement calquer dès janvier prochain tous les nouveaux écogestes du programme Habitation durable. Et la subvention sera rétroactive sur deux ans, ce qui signifie que si quelqu’un a fait son test et conservé la facture, il sera admissible pour la subvention en 2019. »
Selon le consultant en hygiène électromagnétique Stéphane Bélainsky, propriétaire de la compagnie Expertise électromagnétique 3E, l'inspection d'une maison de deux chambres et un bureau prend typiquement quatre heures. Elle coûte 480 $ (frais de déplacement en sus hors du Grand Montréal) et comprend un rapport détaillant les mesures de hautes et basses fréquences dans chaque pièce, identification des sources et solutions d'atténuation sur mesure.
Détails sur le diagnostic et le traitement de l'hypersensibilité électromagnétique sur le site de l'oncologue français Dominique Belpomme : http://ehs-mcs.org.