Le nouveau livre de la virologue Jacqueline Lagacé confirme, études scientifiques à l'appui, les liens entre la consommation de certains aliments et les maladies inflammatoires chroniques.
Professeure de microbiologie et d'immunologie à la Faculté de médecine de l'Université de Montréal de 1986-2003, Mme Lagacé était de passage à l'émission de Denis Lévesque ce soir pour annoncer le lancement de son quatrième livre, Une alimentation ciblée pour préserver ou retrouver la santé de l'intestin (Éditions Fides), ce 12 octobre.
Plusieurs médecins recommandent ses livres à leurs patients mais lui disent qu'ils n'en parlent pas publiquement, de peur de perdre leur droit de pratique, a-t-elle confié à l'animateur vedette de TVA (qui suit également le régime hypotoxique sans gluten ni produits laitiers qu'elle recommande).
« Mon livre fait la démonstration irréfutable qu’on ne peut plus affirmer en 2016 qu’il n’existe pas de preuves scientifiques de la nocivité de certains aliments pro-inflammatoires tel le gluten chez un pourcentage significatif d’individus », affirme sur son blogue l'ancienne directrice d’un laboratoire de recherche en microbiologie et immunologie à la même faculté de médecine.
L'auteure de Comment j’ai vaincu la douleur et l’inflammation chronique par l’alimentation affirme que ce second livre de vulgarisation scientifique s'imposait en raison des progrès exceptionnellement rapides de la recherche scientifique dans ce domaine ces dernières années. Elle fut aussi motivée par les témoignages de milliers d’individus, souffrant de maladies chroniques, « qui ont retrouvé une qualité de vie souvent remarquable grâce à la diète hypotoxique », explique-t-elle :
« Le public cible de l’auteure est aussi bien le grand public que les professionnels de la santé qui n’ont pas l’opportunité et/ou le temps de fouiller la littérature scientifique. On dit que le nerf de la guerre repose sur une information pertinente. Mieux connaître les dernières données de la science concernant les maladies inflammatoires chroniques devrait permettre de mettre un terme à des affirmations telles que : 1) le gluten n’est pas nocif, sauf pour le 1 % de la population atteinte de la maladie coeliaque; 2) consommer des produits laitiers est nécessairement bon pour la santé et indispensable pour conserver des os en santé; 3) les médicaments représentent la seule alternative efficace pour traiter les maladies chroniques; 4) les aliments que nous consommons ne jouent aucun rôle dans le déclenchement des maladies inflammatoires chroniques; 5) éliminer le gluten et les produits laitiers est dangereux pour la santé et leur restriction n’a aucun pouvoir de mise en rémission des maladies inflammatoires chroniques.
« C’est en grande partie grâce au développement de nouvelles techniques d’analyse génétique sophistiquée et extrêmement rapides que la preuve a été faite que nous sommes des êtres hybrides indissociables des bactéries que nous abritons sur nous et en nous. Plus précisément, il est maintenant démontré que l’activité des bactéries commensales (amies) qui vivent dans notre intestin est indispensable au maintien de notre santé et même de notre survie. Cette interdépendance est illustrée par la démonstration que 99 % de tout l’ADN (les éléments de base des gènes) qui se trouve dans notre organisme est d’origine bactérienne alors que seulement 1 % est d’origine humaine; ceci a comme corollaire que les bactéries commensales produisent pour nous de nombreuses molécules indispensables au bon fonctionnement de notre organisme. De plus, il est maintenant établi que les facteurs environnementaux, dont au premier chef les aliments que nous consommons 3 fois par jour, 365 jours par année, influencent la composition et l’activité du microbiome intestinal (la flore intestinale + le milieu écologique de l’intestin avec ses différentes cellules). C’est en découvrant l’importance de l’axe bidirectionnel microbiotes- intestin-cerveau en tant que réseau de communication et d’exécution, que nous avons pu comprendre comment et pourquoi le microbiome intestinal conditionne l’ensemble du fonctionnement de notre organisme y compris celui de notre comportement. De plus, grâce à la science de l’épigénétique qui permet d’étudier l’influence de l’environnement sur l’expression des gènes et cela sans qu’il y ait modification de la structure de base de l’ADN, on a pu comprendre que des facteurs environnementaux (tels l’alimentation, la pollution, et autres) ainsi que le mode de vie (exercice physiques, le fait de fumer, de prendre des antibiotiques, etc) sont susceptibles de modifier de façon positive et/ou négative, l’expression de nos gènes. L’épidémie actuelle de maladies inflammatoires chroniques (la centaine de maladies arthritiques, les maladies qui affectent l’intestin, le diabète de type 2, les maladies cardio-vasculaires, le cancer, les maladies neuro-dégénératives) illustre bien la réalité des modifications épigénétiques chez les individus affectés de telles maladies à mesure que les conditions de notre environnement se détériorent (alimentation inappropriée, manque d’exercice, pollution, etc). »
Pour en savoir davantage : jacquelinelagace.netJacqueline Lagacé à Denis Lévesque (mai 2011, 1 de 3) - YouTube