Le 9 juillet dernier, la plupart des médias francophones ont passé sous silence une nouvelle très importante : l'ancien président de l'Association médicale canadienne, le chirurgien cardiaque Hugh E. Scully, se joignait à 20 collègues médecins pour demander à Santé Canada de mieux protéger la santé des Canadiens en matière de radiations sans fil et d'aider les médecins à évaluer et traiter les problèmes de santé reliés aux radiofréquences.
Une cinquantaine d'experts internationaux se joignaient alors à eux pour dénoncer la norme d'exposition aux radiofréquences de Santé Canada comme une menace pour la santé publique. Ceci lors d'une conférence de presse organisée par Canadiens pour une technologie sécuritaire, organisme présidé par l'ancien président de Microsoft Canada Frank Clegg, dont l'épouse est électrohypersensible.
Ce jour là, le ministère fédéral tenait à Ottawa des audiences publiques sur la révision de son Code de sécurité 6, limitant l'exposition aux radiofréquences de 3 kilohertz à 300 gigahertz. Adoptée dans les année 1980, cette ligne directrice est 100 fois moins sévère que celles adoptées par des pays comme la Chine et la Russie. Elle ne tient compte que des effets thermiques des radiofréquences et non des effets non thermiques comme les maux de tête ou le cancer.
Voici la déclaration et les signatures de ces médecins. Ils ont fait appel « à Santé Canada afin d'obtenir :
i. Des normes de sécurité visant à mieux protéger la santé des Canadiens, en ce qui a trait aux radiations sans-fil;
ii. Des directives et ressources afin d'aider les médecins canadiens à évaluer et traiter les problèmes de santé reliés aux radiofréquences.
Considérables sont les recherches et l'évidence à l'effet que l'exposition aux radiations sans fil en provenance des systèmes WI-FI, compteurs intelligents et tours de transmission cellulaire puisse avoir des effets dommageables sur les fonctions physiologiques humaines. Plusieurs récentes et nouvelles études provenant de départements de recherche universitaires et de sources scientifiques à travers le monde confirment l'idée que le rayonnement émanant d'appareils sans-fil pourrait être la cause de problèmes de santé variés: infertilité, troubles du développement, déséquilibres hormonaux et cancers. De fait, en 2011, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a classé la radiation sans fil comme possiblement cancérigène (classification 2B) et des recherches subséquentes ont fortement démontré qu'une classification plus rigoureuse pourrait être justifiée.
En raison du fait que la santé des Canadiens, à tous les stades de la vie - allant du foetus en développement à l'enfance puis à l'âge adulte - nous importe réellement, nous demandons respectueusement que:
i) Santé Canada développe et appuie les stratégies visant à accroître la sensibilisation en ce qui a trait aux impacts des radiations sans-fil et qu'elle réduise au minimum l'exposition à ces radiations dans les écoles et autres endroits où les enfants sont régulièrement exposés.
ii) Santé Canada entreprenne une revue exhaustive de la littérature scientifique englobant tous les groupes d'âge en se basant moins sur les recherches financées par l'industrie étant donné qu'elle a reconnu qu'une revue complète de la littérature scientifique n'avait pas été partie intégrante de sa dernière révision du Code de sécurité 6 ( lignes directrices ayant trait à la radiation sans fil et s'en tenant aux effets thermiques sur les tissus d'hommes adultes).
iii) Santé Canada fournisse les directives et ressources afin que les médecins soient renseignés en ce qui a trait à l'exposition aux radiofréquences et aux problèmes de santé y étant reliés et qu'ils soient mis au courant des présentations cliniques qui pourraient être en lien avec la surexposition ou l'électrosensibilité (similaires à: "Ligne directrice de l'Association Médicale Autrichienne pour le diagnostic et le traitement des troubles de santé et maladies reliés aux champs électromagnétiques (2012)") (Note: Une mise à jour de cette directive est attendue – celle-ci étant présentement en révision.) »
Dr. Jennifer Armstrong, MD, DIBEM, BSc, ancienne présidente, American Academy of Environmental Medicine, OEHC Ottawa Environmental Health Clinic, Ottawa, ON
Dr. Robert Banner, MD, CCFP, FCFP, FRCP, Dip AAPM, Dip CAPM, ABIHM, London, ON
Dr. Alison C. Bested, MD, FRCPC, professeur agrégé de médecine clinique, Université de la Colombie-Britannique, BC
Dr. Jody Bowle-Evans, BA, MD, CGPP, ON
Dr. Riina Bray, BASc MSc MD, FCFP MHSc, professeur adjoint de médecine familiale et communautaire, directrice de l'Environmental Health Clinic, Université de Toronto, ON
Dr. Phillip Bright, MD, G.P, Kitchener, ON
Dr. John Cline, MD, médecin de famille, Nanaimo, BC
Dr. Cara Flamer, BSc, MD, CCFP, Toronto, ON
Dr. Robert W Henderson, MD, CCFP, FCFP, Campbellford, ON
Dr. Steven Herr, MD, BScH, MC, CCFP(EM), FCFP, Huntsville, ON
Dr Veronica Kekosz BA, BSc, MD, FRCP(C), Toronto, ON
Dr. Kathleen Kerr MD, médecin de famille, Toronto, ON
Dr. Robert F. Kidd, MD, CM, Renfrew, ON
Dr. Tom Kouroukis, MD, MSc., FRCPC, professeur agrégé de médecine, Université McMaster, Hamilton, ON
Dr. Ross Mickelson, MD., B.Sc., Ottawa, ON
Dr. Anne Marie Mingiardi, MD, BSc (Hon), Kitchener, ON
Dr. John Molot, MD CCFP FCFP, Family Physician, Toronto, ON
Dr. Richard Nahas, MD CCFP, professeur agrégé de médecine familiale, Université d'Ottawa, ON
Dr. Barbara Power, MD FRCPC, professeur agrégé de gériatrie, Université d'Ottawa, ON
Dr. Hugh E Scully, BA, MD, MSc, FRCS[C],FACS,FACC,FAHA, professeur de chirurgie et politique de santé, Université de Toronto, consultant honoraire en chirurgie cardiaque, Hôpital Général de Toronto. Ancien président, Association médicale canadienne, Association médicale ontarienne, Société cardiovasculaire canadienne; ancien membre du conseil, Collègue Royal des médecins et chirurgiens du Canada, Association médicale mondiale; ancien gouverneur de l'American College of Surgeons; membre du Health Policy Advocacy Group, American College of Surgeons, Toronto, ON
Dr. Sabrina Stables, médecin de famille, Toronto, ON
Dr. Adil Vasanji, médecin de famille, Edmonton, AB
Références
Genuis SJ. Fielding a current idea: exploring the public health impact of electromagnetic radiation. Public Health. 2008 Feb;122(2):113–24.
Eger H, Jahn M. Specific symptoms and radiation from mobile base stations in Selbitz, Bavaria, Germany: evidence for a dose-effect relationship (original article in German). Umw Med Ges. 2010;23(2):130–9.
International Agency for Research on Cancer (IARC). Non-Ionizing Radiation, Part 2: Radiofrequency Electromagnetic Fields [Internet]. 2013 [cited 2013 Sep 2]. Available from: http://monographs.iarc.fr/ENG/Monographs/vol102/index.php
Coureau G, Bouvier G, Lebailly P, Fabbro-Peray P, Gruber A, Leffondre K, et al. Mobile phone use and brain tumours in the CEREN
Hardell L, Carlberg M. Using the Hill viewpoints from 1965 for evaluating strengths of evidence of the risk for brain tumors associated with use of mobile and cordless phones. Rev Environm Health. 2013 Oct 11.
Davis DL, Kesari S, Soskolne CL, Miller AB, Stein Y. Swedish review strengthens grounds for concluding that radiation from cellular and cordless phones is a probable human carcinogen. Pathophysiology. 2013 Apr; 20(2):123–9.AT case-control study. Occup Environ Med. 2014 May 9; oemed–2013–101754.
Pour en savoir davantage et visionner la conférence de presse du 9 juillet : http://c4st.org/HCSubmissions