Témoignage d’un professionnel avec qui j’échange souvent par courriel. Devenu intolérant aux champs électromagnétiques au début des années 1990, il préfère conserver l’anonymat.
AF
Cher André,
Depuis que je suis « tombé » gravement malade, en 2000, j’ai fait énormément de méditation, relaxation, visualisation, une psychothérapie, pratiqué la prière, reçu des traitements de toutes sortes (acupuncture, ostéopathie, massothérapie, soins énergétiques, etc.) et plus encore. Nomme les approches, je crois que j’ai tout essayé ou presque.
Ce qui est le plus bénéfique? Éviter les ondes et manger hypotoxique, ce qui inclut cesser de manger du gluten. Mais cela ne règle pas tout, car les ondes sont omniprésentes, difficilement évitables et toujours plus nombreuses. Quant au gluten, il y en a dans une foule d’aliments, surtout dans la nourriture préparée. Cela demande de bien s’y connaître afin de l’éviter et de la discipline pour y parvenir. Évidemment, plus sévères sont les symptômes, plus motivé on est à prendre les moyens nécessaires.
Je ne suis pas pessimiste. Plutôt conscient. Je regarde la situation en face et je garde le moral malgré tout. Même si parfois c’est difficile.
J’ai compris avec les années et l’expérience, que tout le reste sera futile tant que nous ne réglerons pas la question des ondes. En ce moment on ne parle que de coronavirus, ce qui rend encore plus difficile d’aborder la problématique des effets des ondes alors qu’elles ont grandement augmenté depuis deux ans, sans qu’on puisse aborder la question sur la place publique.
L’activiste américain Arthur Firstenberg a raison, même s’il peut sembler extrémiste aux yeux de plusieurs, puisqu’il recommande de ne pas posséder de téléphone cellulaire. À son avis, il s’agit de la seule façon de protéger la population, car cela entraînerait logiquement le démantèlement de l’infrastructure nécessaire au fonctionnement de ces téléphones, lesquels exposent le plus sérieusement aux radiofréquences. Même chose pour l’épidémiologiste américain Samuel Milham, auteur du livre Dirty Electricity, qui a relié les « maladies de la civilisation » à l’électrification intervenue dans la première moitié du 20e siècle.
Pendant des années, une personne gravement atteinte par les ondes, que j’ai connue en raison de nos problèmes de santé communs (brouillard mental, fatigue intense, problèmes de sommeil, intolérances de toutes sortes, etc.), me disait gentiment, de temps à autre, que peut-être cela me dérangeait aussi puisque nos symptômes étaient semblables.
Je lui répondais que ce n’était pas le cas puisque j’utilisais mon cellulaire et mon téléphone sans fil sans ressentir aucune différence. Je me disais que j’avais la chance de ne pas avoir cette sensibilité en plus du reste de mes problèmes. Je n’étais pourtant pas dans le déni, ni « accro » à mon cellulaire (un modèle « pas intelligent »), mais simplement inconscient de ce que cela me causait.
À sa suggestion, un électricien était déjà venu chez moi pour évaluer mon environnement électromagnétique et m’avait donné des conseils, que j’avais suivis.
Avec l’arrivée des compteurs intelligents, cette personne électrosensible travaillait à aider à faire connaître leurs effets nocifs. Cela m’a interpellé et j’ai commencé à me renseigner au sujet des effets des ondes. J’ai fini par comprendre que cela était nocif pour tous, mais que la résistance de chacun variait et que les symptômes se manifestaient avec le cumul des expositions aux ondes de toutes sortes.
J’ai rappelé cet électricien, mais cette fois-ci je l’ai informé que j’étais gravement malade et que je voulais éviter le plus possible les ondes de toutes sortes. J’habitais alors un nouveau logis. Il a recommandé de fermer les circuits électriques de ma chambre la nuit et ceux des pièces adjacentes, autant que possible. Également, il a suggéré de ne plus utiliser de cellulaire ni de téléphone sans fil de maison, de changer l’ordinateur de place pour le mettre dans une pièce plus loin de la ligne d’Hydro-Québec dehors, très proche du logis. Dès la première nuit, j’ai senti une différence, comme si mon système nerveux était plus détendu et j’ai un peu mieux dormi.
J’ai alors fait des recherches et suis arrivé aux articles d’un chercheur d’Australie, Don Maisch (voir aussi 1, 2, 3, 4), au sujet du syndrome de fatigue chronique (SFC) et les champs électromagnétiques. On y indiquait qu’en réduisant l’exposition à ceux-ci, les personnes ainsi atteintes voyaient leur sommeil s’améliorer et par ce fait tous leurs autres symptômes diminuer. Le SFC et la fibromyalgie sont les « étiquettes » qu’on m’avait apposées et ce sont des conditions qu’on ne peut toujours pas expliquer.
J’ai alors écrit à un groupe de chercheurs du Royaume-Uni s’intéressant au SFC pour leur en faire part. L’un d’eux m’a répondu qu’auparavant il aurait eu de la difficulté à croire qu’il y avait un lien avec les ondes, mais à la suite de l’article publié par Martin Pall au sujet de l’accumulation de calcium intracellulaire provoquée par les ondes, il pensait autrement et il m’a envoyé l’article.
J’ai suspendu mon abonnement pour mon cellulaire pendant deux mois, puis l’ai remis en service pour voir si je pouvais l’utiliser de temps à autre. À la première utilisation, très courte, j’ai eu un mal de tête et des étourdissements, ce que je ne ressentais pas auparavant. Ce fut la même chose les autres fois et j’ai donc ensuite décidé de ne plus utiliser de téléphone cellulaire, même rarement. J’ai alors compris que mon corps avait fait du « masking » comme l’expliquait l’allergologue Theron Randolph (voir aussi cet article scientifique), le père de la médecine environnementale, dans son livre An Alternative Approach to Allergies. C’est-à-dire qu’en s’adaptant à l’agresseur il masquait les symptômes et que les ondes causaient des effets sans que je les ressente consciemment. Ce n’est qu’en diminuant mon exposition aux ondes que j’ai pu ressentir leurs effets, à la suite d’une exposition plus forte et prolongée.
J’avais utilisé un téléphone sans fil domestique depuis des décennies, puis un cellulaire depuis longtemps également, fourni par mon employeur afin que je sois facilement joignable, sans me rendre compte d’effets dérangeants. Par contre, six ans avant de disposer d’un cellulaire, j’avais commencé à utiliser un ordinateur portable branché et avec le transformateur proche de mon corps. Des problèmes sérieux d’insomnie étaient survenus dans les semaines suivantes, mais je n’avais jamais fait le lien entre les deux.
En plus de la lumière bleue émise par les écrans, savais-tu André, qu’ainsi utilisé, un portable peut induire des courants corporels dépassant de beaucoup les recommandations d’exposition? En effet, selon des chercheurs italiens, ces courants corporels sont jusqu’à 483 % supérieurs à ce que suggère la très conservatrice International Commission on Non-Ionizing Radiation Protection (ICNIRP), qui ne tient compte que des effets aigus d’une exposition à court terme aux ondes, soit la stimulation des nerfs par les champs magnétiques et l’échauffement des tissus par les radiofréquences/micro-ondes.
Qui nous met en garde contre cela? Personne. Comme si les champs électromagnétiques (CEM) étaient absolument inoffensifs.
Peu de temps après avoir commencé à utiliser cet ordinateur portable au début des années 90, j’ai été en arrêt de travail pendant plusieurs mois, complètement épuisé, déprimé et avec de nombreuses douleurs musculosquelettiques. J’ai enfin repris du mieux, recommencé à travailler, mais ma santé n’était plus la même. Je considère que c’est alors que je suis devenu intolérant aux ondes mais sans le réaliser.
Cela s’est aggravé quand je suis déménagé dans un logis contaminé par les moisissures et où les CEM étaient très élevés. J’y ai habité quelques années avant de découvrir la présence des moisissures. Mais je n’ai compris que plusieurs années plus tard, après être retourné à cet endroit pour vérifier la situation grâce à la collaboration de la personne qui y résidait alors, que les ondes y étaient anormalement élevées.
J’ai réalisé que pour me protéger, je devais trouver un endroit le plus sécuritaire possible, de préférence une maison unifamiliale où il est plus facile d’être distant des voisins qui utilisent presque toujours de multiples appareils sans fil, tels les modems et routeurs Wi-Fi. Il valait donc mieux que je quitte la ville et j’ai choisi une région où il serait plus facile de trouver un tel endroit et à moindre coût.
Une personne électrosensible habitant cette région où je souhaitais m’établir a accepté de m’héberger quand je venais visiter des maisons et explorais le coin. J’ai alors constaté que j’avais moins d’intolérances alimentaires et à différents produits quand j’y passais quelques jours et dormais dans son logis à l’abri des ondes, plutôt que chez moi.
Les ondes, en fragilisant la barrière intestinale (voir aussi 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12) qui empêche normalement sa trop grande perméabilité, entraînent des réactions à plusieurs fragments d’aliments, aux bactéries, virus, champignons et autres toxines qui en traversent la paroi pour se retrouver dans le sang. Un facteur dont le Dr Randolph n’avait pas tenu compte; à son époque la recherche sur les effets nocifs des ondes était moins importante.
Savais-tu que les ondes affectent aussi le système olfactif (voir aussi cet article)? Probablement que plusieurs personnes chimicosensibles n’ont pas réalisé que les ondes les affectent et ont vraisemblablement participé au déclenchement de cette sensibilité. Il vaudrait la peine de réduire leur exposition aux ondes, ce qui pourrait les rendre moins sensibles aux autres polluants.
Cher André, tu as raison. Il ne faut pas tomber dans la déprime. Garder une bonne attitude mentale et positive est toujours bénéfique. Compte tenu des difficultés que j’ai traversées et auxquelles je dois toujours faire face, je me trouve privilégié de maintenir ma joie de vivre, en dépit de l’isolement que ma condition entraîne.
Malgré tout, une attitude positive ne nous protège pas des ondes car leurs effets sont physiologiques et non psychologiques. J’ai suivi le « Gupta Program » (voir aussi le système de réentrainement neuronal d'Annie Hopper) que certains recommandent pour les personnes dans ma condition, mais cela n’a rien amélioré. Je ne fais pas une « phobie » des ondes mais je suis conscient de leurs effets, car j’ai remarqué, au fil des ans, les réactions qu’elles me causent. J’ai rarement des symptômes instantanés, mais cela peut arriver quand l’exposition est très forte. Habituellement, l’exacerbation de mes symptômes se manifeste quelques heures après une exposition et peut durer ensuite de plusieurs heures à quelques jours ou même plus.
Même si toute personne a avantage à régler ses problèmes émotifs pour aider sa santé physique et à diminuer son état de stress, cela n’est pas la clé pour régler les effets des ondes sur la santé. D’autant plus que les ondes imposent justement un stress cellulaire (voir aussi 13 et 14). Comme pour tout polluant, la première chose à faire est de l’éviter.
En plus des CEM de basses fréquences générés par le réseau électrique ainsi que les câbles et appareils domestiques, nos cellules sont affectées par les radiofréquences des compteurs nouvelle génération, antennes et autres technologies sans fil, incluant les téléphones cellulaires dont les abonnements sont plus nombreux que celui des humains (voir aussi ce lien) sur Terre, ainsi que l’interférence ou électricité sale générée sur le câblage électrique domestique et le réseau hydroquébécois. Malheureusement, au lieu de réduire ces polluants, on les multiplie constamment, année après année.
Il est essentiel que les effets nocifs des ondes soient reconnus par toute la société pour nous en prémunir collectivement. On considère que l’électricité est une énergie verte et on la vante abondamment. Mais cela est en général FAUX, car l’électrosmog n’est ni reconnu ni atténué. Malgré notre fierté québécoise à l’égard de cette ressource naturelle, il s’agit d’un polluant incolore et inodore qui pourrait être beaucoup moins nuisible si des mesures d’atténuation étaient mises en place. Mais pour y arriver, il faudra d’abord reconnaître le problème, comme une commission et un projet de loi de l’État du New Hampshire viennent de le faire. Ce qui permettrait, par exemple, de blinder l’espace où prennent place conducteur et passagers dans les voitures électriques, de placer les entrées électriques des domiciles loin des chambres et autres pièces de vie, d’utiliser du câble électrique blindé (BX) dans les bâtiments, de câbler les ordinateurs et modems, de délaisser le sans-fil, etc.
Nous aurons beau méditer du matin au soir, cultiver une attitude zen, si nous ne réduisons pas ce polluant, nous nous dirigeons droit dans un mur. Les personnes électrosensibles sont de plus en plus nombreuses et aussi celles affectées autrement par les ondes, en toute vraisemblance. Les maladies neurologiques sont en constante augmentation ainsi que les cancers et problèmes cardiaques, et on sait que les ondes ont une incidence sur ces conditions. Pas étonnant, car elles affectent le fonctionnement même de la cellule et donc de tous les organes et systèmes du corps humain et de tout être biologique.
On entend parfois dire que les personnes électrosensibles doivent calmer leur système trop réactif (ou « survolté »?). Conseillerait-on de cultiver une attitude sereine toute en buvant de l’essence? Est-ce réaliste de penser que nous en minimiserions alors les effets? Convenons que la première chose à faire serait plutôt de cesser d’ingurgiter ce poison. Pour les ondes, c’est la même chose. Il s’agit d’un agent physique, avec de réelles propriétés nocives à plusieurs égards sur la biologie. Mais nous l’oublions, car nous ne voyons pas cet agent, qui n’a pas non plus d’odeur. Mais surtout parce que l’admettre obligerait à repenser les façons de vivre et à se débarrasser des dépendances au sans-fil, au téléphone cellulaire en particulier, ce dont les gens n’ont pas envie. On les y a habitués sans les en informer d’abord des risques réels, ainsi que l’a expliqué le Dr Martin Blank dans son excellent livre, Ces ondes qui nous entourent, ce que la science dit sur les dangers des rayonnements électromagnétiques. Comme dans le cas de la cigarette, un stratagème fut mis en place dès le départ pour tromper la population et vendre ces produits.
Le physicien Paul Héroux, qui enseigne la toxicologie des ondes à la Faculté de médecine de l’Université McGill, écrit que les champs magnétiques sont de plus puissants déterminants de la mort cellulaire (apoptose) que l’oxygène et induisent cette oxydation par différents mécanismes. Cette sommité explique que le taux et les mécanismes de la mort cellulaire sont critiques dans de nombreux maux chroniques chez l’humain, tels le cancer, les maladies neurologiques et le diabète. C’est aussi le cas pour le syndrome de fatigue chronique (voir aussi cette référence).
Alors cher André, je te laisse méditer sur ces propos et te souhaite de trouver « l’illumination » pour aider à conscientiser encore plus de gens à cette problématique, comme tu le fais depuis des années. En espérant qu’un jour le point de bascule sera atteint, permettant que les choses changent enfin, pour la santé de TOUS.
Un lecteur « allumé »