Votre école gaspille-t-elle vos impôts? C'est ce que Zen Honeycutt a découvert quand son fils est tombé malade il y a quelques années après l'installation de bornes Wi-Fi dans toutes les classes de son école d’Asheville, en Caroline du Nord, une première aux États-Unis.

« L'expert en télécommunications irlandais Allen Brennan m'a dit que pour une école de 750 élèves avec 1 500 appareils, seulement trois routeurs installés dans les passages suffiraient et que l’on pouvait réduire de 90 % la puissance de leurs émissions de micro-ondes nocives, tellement la technologie est efficace. Il est donc inutile d'en mettre dans chaque classe à pleine puissance au-dessus des têtes des enfants, mais les techniciens des écoles ne sont pas au courant. Or, Brennan m'a dit que les compagnies en installent un maximum car elles chargent des frais de service mensuels pour chaque borne installée », a-t-elle expliqué en entrevue avec Nicolas Pineault dans le cadre de son sommet en ligne EMF Hazards 2025. Ayant pour thème la santé des enfants, ce sommet met en vedette plusieurs experts en médecine environnementale ainsi qu'en effets de l'électrosmog.  

Il y a quelques années, le fils de Mme Honeycutt, Brody, est tombé très malade dans l'école californienne où il étudiait à l'époque. « Il était grincheux, déprimé et ne dormait pas. Ses notes ont diminué, même dans ses cours favoris. Il avait des maux tête et des saignements de nez. Un psychologue lui a diagnostiqué une électrohypersensibilité, après quoi nous avons découvert qu'il était assis immédiatement sous un routeur. Quand des cellulaires sont ouverts dans une classe avec les routeurs, les émissions peuvent atteindre jusqu'à 2,5 millions de microwatts par mètre carré (μW/m2) alors que les experts européens [tableau de la p. 32 : https://escuelasaludable.org/wp-content/uploads/2021/11/EUROPAEM_EMF_Guideline_2016_French.pdf] recommandent de limiter l'exposition prolongée [plus de quatre heures par jour] sous 100 μW/m2. La minute que Body s'est éloigné de la borne, ses symptômes ont disparu. »

Zen Honeycutt a fondé l'organisme Moms Across America, une « coalition nationale de mères inarrêtables ». « J'ai été formé en arts et en design, dit-elle. Je ne m'attendais pas à devenir une activiste à temps plein, mais mon fils a failli mourir. Croyez-moi, les mères inquiètes sont de meilleures enquêteuses que le FBI! J'ai aussi mesuré jusqu'à 2,5 millions μW/m2 près de nouvelles antennes 5G [dont les dommages à la santé ont été documentés dans cinq récentes études de cas], ce qui nous a incités à déménager de la Californie. Malheureusement, nous ignorerions que la ville d’Ashville était dans le premier comté américain à installer le Wi-Fi dans chaque classe. Ses écoles ont gagné un prix national des technologies, mais ce sont de véritables nids de guêpes de Wi-Fi. »

Voici ses recommandations pour réduire l’exposition des enfants au Wi-Fi.

« La chose la plus importante est d’abord de câbler vos maisons pour vous passer du Wi-Fi, sinon on devrait au moins l'éteindre la nuit, par exemple avec une minuterie. On a dépensé 7 000 $ pour obtenir l'internet câblé dans notre zone rurale non desservie, mais la minute que le Wi-Fi a été allumé, je pouvais sentir un mur d'énergie et j'avais des maux de tête.  On l'a éteint et mon mari a dépensé seulement 40 $ pour acheter du câble Ethernet RJ45 qu’il a installé à travers notre maison. Depuis lors, on dort mieux, nos esprits ne sont plus embrouillés par les ondes et les connexions internet sont beaucoup plus rapides. 

« Comme les écoles ne veulent pas dépenser 1 000 $ pour faire câbler chaque section de leur établissement, voici comment procéder. Premièrement, achetez-vous un bon lecteur de radiofréquences micro-ondes, comme le Safe and Sound Pro II de Safe Living Technologies. Prenez des photos des mesures maximales, sans oublier d'éteindre votre cellulaire avant de faire les mesures. Deuxièmement, rencontrez le directeur de l'école et le technicien informatique de façon courtoise et professionnelle pour les éduquer et fournir des solutions pratiques. Ils ignorent toujours que trois routeurs sont suffisants pour une école complète. N'oubliez pas également d'informer le surintendant des services informatiques de votre commission scolaire qui est le patron du technicien dans votre école. Ils n'ont pas vraiment collaboré avec nous, il y avait beaucoup de résistance. Ils ne voulaient pas admettre le lien entre le sans-fil et les symptômes de mon enfant. Mais un an plus tard, la consultante en électrosmog Mary-Ann Tierney de Blue Ridge EMF Solutions a mesuré les ondes dans l'école et la puissance avait été réduite de 90 % sans qu’on en soit avisé! »

Zen Honeycutt ajoute : « Les parents ont le droit de savoir combien leurs écoles dépensent pour le Wi-Fi. J'ai écrit une demande d'accès à l'information et on m'a seulement donné une réponse générale du total dépensé, sans détailler les frais de service mensuels pour les bornes. Tout le monde a le droit d'avoir cette information-là en tant que contribuable. Il n’est pas nécessaire de dépenser autant d'argent et de faire du tort à nos enfants. Heureusement, de plus en plus d'écoles interdisent les cellulaires en classe et certains utilisent des projecteurs sur un grand écran plutôt que d'allumer tous les portables. De toute façon, il a été démontré que prendre des notes manuscrites entraîne une meilleure rétention de l'information que de taper à l'ordinateur. Nos enfants sont dépendants des écrans et ça leur cause divers problèmes de santé. Pour mon fils, c'était de la dépression, des maux de tête et des problèmes oculaires. Ça me brise le cœur car mon enfant a été gravement blessé et il ne pourra jamais aller à l'université parce qu'il a passé trop de temps sous un routeur qui l'exposait constamment et qui a détruit sa santé de façon permanente, en combinaison avec des polluants chimiques. Malheureusement, aujourd'hui la technologie cause des pensées embrouillées qui amènent nos enfants à faire des mauvais choix pour leur santé, comme manger de la malbouffe et trop jouer aux jeux électroniques. Il faut donc à la fois éliminer les champs magnétiques et la malbouffe. »

Elle conclut en précisant que certaines écoles utilisent des routeurs Wi-Fi qui s'éteignent lorsqu'il n'y a aucun appareil dont le Wi-Fi est activé. « Dans ce cas-là, il faut éteindre aussi tous les cellulaires, sinon le signal de balise Wi-Fi qu’ils émettent fera en sorte que le routeur sera toujours allumé. »

Pour plus d'informations, consultez la page Facebook et le site web momsacrossamerica.com, dont sa campagne sur les écoles technologiquement sécuritaires.

 

Entrevue avec Mona Nillson

Dans le cadre du même sommet Web EMF Hazards 2025, l’ancienne journaliste suédoise Mona Nillson a parlé des études de cas qu’elle a réalisées avec le célèbre oncologue et épidémiologiste Lennart Hardell.

Elle explique que les symptômes les plus courants d'électrohypersensibilité sont les problèmes de sommeil, une fatigue anormale et des maux de tête, suivis des problèmes de concentration et de mémoire. « On voit aussi de l'arythmie cardiaque, des acouphènes et des saignements de nez, en particulier chez les enfants. Une famille entière est tombée malade après avoir loué un chalet à côté d'une tour 5G pendant quatre jours. Heureusement ils ont pris du mieux lorsqu'ils sont retournés à la maison. Nous sommes allés mesurer au même endroit, une zone de camping, lorsqu'elle était pleine. Les niveaux de micro-ondes étaient extrêmement élevés, soit 700 000 microwatts par mètre carré alors que les experts et les médecins de l'Académie européenne de médecine environnementale ont recommandé en 2016 de ne pas dépasser 100 μW/m2 parce que les études démontrent que plusieurs personnes ne tolèrent pas ces niveaux d'exposition. »

Son étude de cas était la première du genre au monde. « Il est absolument inacceptable que l'industrie ait convaincu les gouvernements de permettre le déploiement de la technologie 5G sans tenir compte des risques à long terme sur la santé publique, dit-elle. Les limites d'exposition pour les produits chimiques et les ondes ionisantes en tiennent pourtant compte, mais pour les technologies sans fil les gouvernements ont adopté les limites de l’ICNIRP [organisme privé allemand qui contrôle depuis sa création le programme de l’Organisation mondiale de la santé sur les ondes] qui ne visent qu'à éviter les effets thermiques d'une exposition à court terme. En Suisse, les limites d’exposition permises étaient de 100 fois inférieures, mais l'industrie a convaincu ce pays ainsi que d'autres à les augmenter pour permettre le déploiement de la 5G. La vaste majorité des scientifiques dans ce domaine ainsi que l'Académie des pédiatres des États-Unis réclament des limites plus protectrices de la santé des personnes les plus vulnérables à long terme.

Mona Nilsson dit pourquoi elle a quitté le métier de journaliste pour fonder la Fondation suédoise de protection contre le rayonnement. « Comme dans d'autres pays, les grands médias suédois censurent les articles sur les risques des champs électromagnétiques. C'était terrible autrefois mais c'est pire que jamais. Heureusement, il existe des médias indépendants internationaux [comme le consortium journalistique Investigate Europe] qui en parlent. Le public a été exposé de force dans sa propre maison sans consentement informé. C'est absolument inacceptable, même criminel. Je suis très inquiète pour la santé des enfants qui grandissent dans cette soupe de rayonnement. Les niveaux des émissions des antennes 5G sont extrêmement élevés et les enfants sont particulièrement sensibles. Leurs organes, dont le cerveau, sont en plein développement. Nous devons veiller sur les petits enfants qui dépendent complètement des adultes pour les protéger. »