L'équipement de protection individuelle (EPI) porté par les travailleurs qui coupent le quartz aggloméré ne les protégerait pas contre la silicose, selon Building Green qui recommande d'éviter ce matériau d'ici à ce que la science ait tranché le débat.
La silicose est une maladie pulmonaire progressive, incurable et parfois mortelle causée par l'inhalation de poussière de silice cristalline respirable (le quartz) qui est plus présente dans ce matériau d'ingénierie que dans la pierre naturelle.
« La poussière respirée par les personnes qui travaillent avec des comptoirs en pierre reconstituée pourrait être particulièrement dangereuse par rapport à la poussière provenant de la pierre naturelle, du béton et d'autres matériaux, rapporte la rédactrice en chef de cette publication très respectée, Paula Melton.
Les autorités réglementaires du monde entier sont de plus en plus inquiètes. L'Australie a carrément interdit la pierre reconstituée.
L'un des aspects les plus troublants du lien possible entre la pierre reconstituée et ces nouveaux cas de silicose est que la plupart des personnes qui contractent la silicose aux États-Unis sont de jeunes hommes latino-américains.
Elizabeth montre également que l'application des réglementations existantes est pratiquement impossible.
Bien entendu, de nombreux employeurs font ce qu'il faut : ils mettent en place des contrôles et des équipements pour que leurs travailleurs soient plus en sécurité et en meilleure santé.
Mais même lorsque tout le monde respecte les règles, il y a un problème supplémentaire : certaines personnes craignent que l'EPI généralement utilisé pour travailler avec la pierre naturelle ne soit pas suffisamment protecteur. »
Selon le dossier de la journaliste Elizabeth Waters, les comptoirs en pierre reconstituée sont très populaires car ils sont présentés comme étant plus durables, plus résistants aux taches, plus faciles à nettoyer et plus abordables que ceux en pierre naturelle. Les importations américaines de plans de travail en pierre reconstituée ont augmenté d'environ 800 % entre 2010 et 2018. Une épidémie de silicose liée à ce produit a d'ailleurs débutée en 2019 et l'augmentation prévue de la demande annuelle serait de 9,3 % jusqu'en 2027.
« Bien que les comptoirs en pierre artificielle ne présentent pas de risque de silicose pour les occupants des bâtiments une fois installés, les personnes travaillant dans les usines et les ateliers qui fabriquent ces produits courent un risque très élevé, de même que les personnes travaillant sur les chantiers où ils sont installés », écrit Mme Waters.
Elle ajoute :
« Un dépistage entrepris dans le Queensland, en Australie, en 2018, a par exemple montré que 98 fabricants de pierre sur 799 testés étaient atteints de silicose au début de l'année 2019.
Toujours en 2019, comme le rapporte les Centers for Disease Control américains, un groupe de 18 cas de silicose - dont deux décès dus à la maladie - est apparu à travers la Californie, le Colorado, le Texas et l'État de Washington. Depuis lors, les cas aux États-Unis, dont beaucoup sont classés comme "accélérés", ont continué à augmenter.
Presque tous les travailleurs diagnostiqués aux États-Unis sont des immigrés latinos qui, comme le décrit le CDC, peuvent être "particulièrement vulnérables aux risques sanitaires sur le lieu de travail" parce qu'ils n'ont pas toujours accès aux soins de santé et aux possibilités d'emploi, et qu'ils peuvent faire l'objet de représailles de la part de leur employeur s'ils déposent une demande d'indemnisation ou s'ils signalent des infractions sur le lieu de travail. »
Détails : https://mailchi.mp/buildinggreen/buildinggreenreport-1399641?e=cbe145e70b