Foyer de masse construit par l'artisan Marcus Flynn. © pyromasse.ca
Foyer de masse construit par l'artisan Marcus Flynn. © pyromasse.ca

Chauffage au bois

Le texte de la photo de votre article Révolution dans le chauffage au bois, en page 34 du numéro d'automne, mentionne un nouveau foyer Opel perle avec émission de 0,7 gramme par heure mais en consultant le document du fabricant, il mentionne 4,0 g/h. En fait, les 2 modèles à 0,7g/h sont les suivants : Opel 2 & 3 Plus et Opel Keystone. Très bon article! Merci.

Paul Gagnon- Ste-Anne-Des-Monts; Gaspésie

 

Le chauffage idéal

Il n’y a juste pas de comparaison possible complète entre les énergies fossiles et la biomasse, surtout si on parle de résidus. Bien au-delà des chiffres, il faut réfléchir sur quelques éléments trop souvent ignorés quand on entre dans ce type d’analyse. Comparer ce que je nomme le carbone court (biomasse) et le carbone long (fossiles) est déjà un peu tordu. Dans les faits, plus on vide les stocks de carbone long, plus on tendra à miser sur le carbone court. Dans le domaine de la chauffe au mazout, au gaz, au propane ou au charbon, on brûle une forme d’énergie qui a mis des millions d’années à atteindre le stade actuel. Dans l’absolu, ce qui est utilisé ne sera jamais remplacé. Ce n’est pas du tout le cas en ce qui concerne la biomasse forestière qui peut être renouvelée indéfiniment et à court terme.

N’oublions pas que l’on n’abat pas beaucoup d’arbres pour des fins de chauffe, sauf dans certains cas rares de chablis ou de dégradation de la forêt qui ne permettent pas vraiment d’autre utilisation, à part l’abandon sur le site.

L’utilisation de la biomasse issue de deuxième ou troisième transformation (meubles en bois, poutrelles, etc.) allonge la vie du carbone court, et par conséquent une partie importante de son volume maintient une fonction de banque de carbone au cours de la vie utile de ces produits transformés.

Donc, dans l’analyse que je lis, pour fin de comparaison, on ne semble pas tenir compte du cycle de vie de l’arbre entier, sinon de la partie résiduelle (branches et souches). En quelque sorte, il n’y a pas de comptabilité pour le crédit carbone (à défaut d’un meilleur mot…) de la partie de l’arbre épargnée de la combustion. Ce point peut sembler boiteux, mais pour moi il a son importance. L’arbre rend un service continu de réserve (ou « puits ») de carbone, qui pourra terminer sa vie utile en biomasse de chauffe. En d’autres mots, la banque de carbone/arbre n’est pas vidée en entier.

Un érable coupé pour faire un meuble durera au moins une vie humaine, parce qu’il est massif. Mais le fait de brûler — au lieu de jeter — de la sciure de coupe ou des résidus de rabotage sous forme de granules permet d’éviter de brûler du pétrole ou du gaz. Le carbone du meuble n’est même pas encore émis! C’est donc avec le cycle de vie de la seule partie combustion que l’on compare le gaz naturel ou le pétrole. Le calcul quant à moi est incomplet; correct en soi, mais incomplet.

L’érable a peut-être arrêté de stocker du CO2, mais celui-ci n’est pas encore émis dans l’atmosphère sous forme de gaz à effet de serre (GES). Pendant longtemps dans les négociations sur le climat, on considérait un arbre abattu comme du carbone émis! J’ai perdu le fil, mais je sais que le Canada a défendu pendant longtemps cet aspect de la balance carbone des forêts au pays.

Par ailleurs, dans un article que j’ai écrit il y a mille ans, je précisais que chauffer au bois en zone forestière ou en campagne n’a à peu près pas d’impact GES, vu que les émissions sont immédiatement absorbées par la nature environnante.

Même en ville on fausse le débat. On sait que les granules polluent moins que le gaz naturel, mais on sait aussi que plusieurs poêles à bois ont des rendements supérieurs aux normes requises. Mais à Montréal, on a interdit les poêles, les voyant comme une peste. Le lobby de certains résidents du West Island a été très efficace lors des audiences à l’hôtel de ville sur le sujet. Même si un ingénieur indépendant avait démontré, tableaux à l’appui, que la pollution due aux feux de bois de la moitié Est de l’île de Montréal venait de Laval, vu la dominante des vents d’hiver!

Il reste 700 000 foyers qui chauffent au mazout au Québec! Il est où le programme pour aider une transition vers les granules?

Il n’y a pas de débat sur la transition hors mazout et les moyens à mettre en place pour en accélérer la sortie. C’est bien plus important que de comparer l’impact environnemental des énergies fossiles et du bois. Les exportations de granules du Québec vont massivement en Europe, en Angleterre la dernière fois que j’ai vérifié. Là, c’est évident qu’on coupe dans le charbon et le mazout, pas dans le gaz naturel.

Alors, quoi privilégier face à ce constat?

UN : on mise sur une réduction massive de la demande, toutes formes d’énergies incluses.

DEUX : on base les programmes sur des études scientifiques solides, pas sur des lobbys.

TROIS : on se met en marche sérieusement pour éliminer le chauffage au mazout. Et on y met les sous qu’il faut sans poser de questions. Simultanément, on travaille avec l’industrie de distribution du mazout pour la transformer en distribution de granules. Après tout, elle a déjà la clientèle de choix qu’on viserait en priorité!

APRÈS : on réévaluera les mérites des analyses de cycle de vie des différentes sources d’énergie.

Donc, André, comme tu le constates, strictement rien de scientifique dans mes commentaires. Juste une dose d’impatience acquise au fil des ans.

François Tanguay, ancien directeur de Greenpeace pour le Québec et ex régisseur à la Régie de l'énergie.

 

Écorefuge et ventilation

Dans l’article paru en pages 11 et 12 du numéro d’automne 2019, vous mentionnez que la paire de ventilateurs récupérateurs de chaleur de marque Lunos récupère 90 % de la chaleur de l’air vicié quand l’air frais entre à 0 degré Celcius, ce qui est essentiellement faux. En effet, il n’est pas impossible qu’elle récupère 90 % la première seconde qu'un des appareils est en mode évacuation (qui dure 90 secondes), mais au fur et à mesure de l’avancement du temps et donc de la décharge du noyau en céramique, l’efficacité diminue jusqu’à être très faible, voire nulle au bout des 90 secondes. L’efficacité réelle moyenne sur le cycle de 90 secondes est alors largement inférieure à 90 %, peut-être 50 %, plus, moins? C’est ce chiffre-là qu’il faut considérer. Je suppose qu’il existe quelque part. Les miracles sont rares, voire inexistants.

Luc Muyldermans, Thermtech

Ayer’s Cliff

 

Électrosmog en voiture

Q : Des mesures de rayonnements électromagnétiques ont-elles été réalisées dans les voitures électriques d’aujourd’hui?
Alain Marduel, Dunham 

R : Il existe très peu d’études indépendantes et récentes sur le sujet. Les limites d’exposition internationales (ICNIRP) aux ondes mettent la santé publique en péril parce qu’elles ne concernent que les effets biologiques à court terme et font fi des effets synergiques à long terme avec les autres sources de pollution. Je viens d’acheter une Kona EV 100 % électrique 2020 : les champs magnétiques 60 hertz (Hz) y sont généralement autour de 1 milligauss (mG) comparativement à 7-15 mG dans nos deux Toyota Matrix à essence. Bref si le fabricant suit notamment les recommandations de l’organisme de recherche scandinave SINTEF (câbles torsadés et blindés, etc.), certains VÉ peuvent être moins polluants que certaines voitures classiques et hybrides.

Les champs magnétiques étaient faibles dans une Leaf EV et élevés sur le siège arrière droit de deux Prius hybrides de Toyota mesurées pour nous en 2014 par Andrew Michrowski, d’Essentia (essentia.ca), entreprise d’Ottawa qui vend du mumétal blindant ces champs. Le gouvernement israélien (en 2010) et le magazine Science et avenir (en 2002) ont déjà constaté la même chose pour la Prius, si bien que l’organisme français Next-Up déconseille ce siège arrière droit pour les longs trajets et en particulier pour les bébés et autres personnes plus sensibles. Enfin, il faut éteindre les appareils et applications sans fil (cellulaire, tablette, Bluetooth, Wi-Fi, etc.) pour éviter que toute voiture deviennent un minifour à micro-ondes, selon le chercheur grec Theodore Metsis, docteur en génie mécanique, électrique et environnemental, le métal agissant comme une cage de Faraday qui réfléchit et peut concentrer le rayonnement.
Détails sur le site de l'École de santé publique de l'Université de la Californie, à Berkeley : saferemr.com
AF

 

L'insanité du tout-sans-fil-partout

La population est totalement dépendante de ses gadgets connectés!
En 2011, alors que j'avais expérimenté à mes propres dépens les effets délétères des radiofréquences sur ma santé, j'ai tenté d'informer mes amis de plus de trois décennies à propos de ce danger environnemental. Certains d'entre-eux ont préféré me laisser tomber plutôt que d'envisager cette possibilité. Maintenant qu'en tant que consommateurs conscients, nous boycottons tous les appels entrants ou sortants de la téléphonie mobile, nous perdons encore plus de nos "amis" restants. Clairement, l'addiction est autant mentale que physiologique.
En Suisse, nous voyons apparaitre une volonté populaire forte contre la 5G, avec deux initiatives populaires déjà publiées et deux autres à paraitre dans un futur proche. Cependant, même s'il y a un lien avec les citoyens luttant contre le changement climatique --qu'il soit humain ou naturel--, ce lien reste ténu dans son nombre. La plupart des citoyens protestant ouvertement contre le déploiement de la 5G, le font avec un SmashPhone bien connecté dans leur main. Cette fronde anti-5G est un début, mais je ne suis pas assez optimiste pour penser que ce mouvement évoluera vers une prise de conscience plus globale contre le smog électronique en général, désolé!
Pendant huit ans, j'ai intensément réfléchi à des solutions pour contrer la folie de l'insanité du tout-sans-fil-partout. Aussi, j'ai contribué --avec mon épouse et mes filles-- à de nombreux documentaires, articles dans les journaux, à la télévision ou sur Internet ainsi qu'agi localement en mesurant les champs électromagnétiques dans les écoles et publiant les résultats, par exemple, entre autres actions. Malheureusement, cela ne fonctionne pas. L'addiction est bien trop fortement implantée!
Nous connaissons plusieurs dizaines de personnes frappées par le syndrome des micro-ondes renommé récemment EHS (électro-hypersensibilité). Certaines d'entre-elles étant plutôt au fond du trou. Nous observons que seulement environ 5 à 10 % (maximum) d'entre-elles --bien que connaissant la cause de leurs souffrances--, décident de cesser l'utilisation des appareils sans fil. Le reste préfère se regarder décliner, un SmashPhone à la main. L'addiction populaire aux tablettes et cellulaires est bien trop profonde pour être corrigées par des mesures éducatives ou toute autre mesure, d'ailleurs.
Mon point de vue est que, pour des raisons économiques seulement, lorsque plus qu'une petite minorité seulement sera en mesure de remplir les tâches pour lesquelles elle est payée, les patrons et gestionnaires tireront peut-être la sonnette d'alarme auprès des autorités, à moins qu'ils n'optent pour la généralisation des robots dans leurs entreprises. Eux ne tombent pas malades à cause des rayonnements non ionisant de la téléphonie mobile et du wifi.
Malgré cette dernière conviction, je continue activement d'informer et de travailler pour un monde prenant en compte la notion d'écologie électromagnétique, pour les humains mais également pour la Nature qui souffre également de notre pollution abominable aux micro-ondes, comme en témoigne, par exemple, la disparitions des insectes en général et des abeilles en particulier.
L'heure est grave! Il faut se mobiliser et jeter ces sales doudous connectés et boycotter cette industrie mettant en danger la Vie sur notre miraculeuse et merveilleuses planète!
 
Sosthène Berger, ingénieur www.aero-design.ch (lire son témoignage Je vis un enfer à cause des ondes sur Alerte.ch) 

 

Q : Quelle proportion du gaz naturel consommé au Québec est du gaz de schiste?
Florence Dulude, Lorraine

R : Un moratoire a été imposé sur l’exploration ou l’exploitation du gaz de schiste au Québec et dans plusieurs pays européens, parce que son extraction par la fracturation hydraulique du roc avec un mélange d’eau et d’hydrocarbures, bien que très abordable, génère trois impacts environnementaux : d’énormes fuites de méthane contribuant aux changements climatiques, le risque de contamination des aquifères au gaz ou aux hydrocarbures injectés et le fait qu’elle rend les sols instables, ce qui favorise les séismes.

Il est impossible de départager la proportion de gaz conventionnel et de gaz de schiste dans les réseaux de distribution interconnectés. Mais la vaste majorité du gaz naturel que consomment les Québécois est du gaz de schiste (les anglophones parlent de gisements de shale). Comme l'explique André Bélisle, président de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique : « Le Québec importe le gaz qu’il consomme de deux sources, soit le terminal Dawn, dans le sud de l’Ontario, qui reçoit le gaz de la Pennsylvanie (100 % gaz de schiste), et le terminal Empress, dans le nord de l’Ontario, qui reçoit le gaz de l’Ouest canadien et américain (70 % gaz de schiste 30 % conventionnel, selon les estimations partagées par la majorité des intervenants à la Régie de l’énergie du Québec)... Comme nous soutenons le virage vers la biométhanisation depuis 2004, nous appuyons Énergir (anciennement Gaz Métro) dans son virage GNR [gaz naturel renouvelable]. Toutefois nous nous opposons au Gazoduc Saguenay et au projet Énergie Saguenay GN, car nous demandons la réduction de l’utilisation du gaz fossile consommé au Québec. »

Le gouvernement du Québec exige qu’Énergir offre 1 % de gaz naturel renouvelable issu de la biométhanisation des rebuts organiques municipaux, agricoles et forestiers d’ici la fin de 2020 et 5 % d’ici 2025. La seule usine de biométhanisation qui alimente le réseau d’Énergir, et la cinquième plus grosse au monde, est établie à Saint-Hyacinthe.

Nous consommons aussi massivement du pétrole de schiste américain et des sables bitumineux albertains sans que cela ne dérange l’opinion publique, qui n’adhère pas encore massivement aux véhicules hybrides ou 100 % électriques, rappelle l'ancien directeur de Greenpeace Québec François Tanguay : « Sous la présidence de Sophie Brochu, Énergir a fait beaucoup pour devenir une entreprise responsable avec une source d’énergie dont elle ne contrôle ni la provenance ni le prix, dit-il. Je trouve qu’on devrait bien plus s’attarder sur les utilisateurs. Nous consommons quand même 330 000 barils de pétrole par jour au Québec. C’était quand la dernière manif contre l’automobile au sale pétrole? »

Pour sa part, David Laureti, Conseiller senior, Affaires gouvernementales chez Énergir, précise que « les informations sont issues de notre rapport en développement durable :

Historiquement, l’approvisionnement gazier d’Énergir provenait en grande partie de l’Ouest canadien. En novembre 2016, Énergir a franchi un seuil important dans ses choix d’approvisionnement en procédant au déplacement du point de réception principal de ses approvisionnements d’Empress (Alberta) vers Dawn (Ontario). 

Au cours des dernières années, Énergir a progressivement augmenté la part de ses approvisionnements à Dawn, plus près du territoire qu’elle dessert et a ainsi, réduit ses coûts totaux d’approvisionnement. Le gaz naturel transporté à partir d’Empress provient du bassin sédimentaire de l’Ouest canadien (BSOC).
Le gaz naturel transporté à partir de Dawn provient également du BSOC de même que diverses régions aux États-Unis comme les Rocheuses américaines, le « Mid-continent » et le Marcellus. Le gaz naturel acheminé au réseau d’Énergir est produit à partir de gisements traditionnels et non traditionnels, incluant le shale, en raison principalement de la croissance de la production de gaz naturel en provenance de sources non traditionnelles qui est actuellement observée en Amérique du Nord. 
Compte tenu du fait que les réseaux nord-américains de gaz naturel sont interconnectés, il n’est pas possible de retracer le lieu exact de production d’une molécule de gaz naturel en amont des points de réception que sont Empress et Dawn. C’est pourquoi il est difficile de déterminer la proportion exacte de chacune des sources de production qui se retrouvent dans le réseau de distribution d’Énergir.
Énergir n'est impliquée dans aucune activité d'exploration ou d’exploitation de sites de production de gaz naturel. Énergir est toutefois sensible et partage la préoccupation de sa clientèle et de ses parties prenantes quant à la provenance du gaz naturel qu’elle livre, de même qu’à l’égard du type de bassin, des méthodes de production et de leurs impacts, et comprend qu’il y a un intérêt à obtenir davantage d’information à ce sujet. 
Afin de contribuer davantage à réduire l’empreinte environnementale du produit qu’elle distribue tout en répondant à la demande de sa clientèle, Énergir mise notamment sur le potentiel de la filière du gaz naturel renouvelable (GNR) et poursuit son travail pour élargir l’offre de GNR et le rendre disponible au plus grand nombre possible de clients, par l’intermédiaire de son réseau gazier.
De plus, Énergir a amorcé en 2017 une démarche d’approvisionnement gazier responsable visant à réduire l'empreinte environnementale du gaz naturel qu’elle distribue. L’objectif visé est double : 1) s’approvisionner directement auprès de producteurs afin d’assurer une meilleure traçabilité de ses approvisionnements gaziers; et 2) s’approvisionner auprès de producteurs qui auront démontré l’adoption de pratiques parmi les meilleures afin de réduire les impacts de leurs opérations.
Pour y arriver, Énergir travaille avec l’Institut Pembina, un organisme non-gouvernemental fondé en Alberta et qui promeut la transition énergétique sobre en carbone du Canada. Forte d’une expertise sur les politiques publiques et les meilleures pratiques dans le domaine de l’énergie, l’Institut Pembina conseille Énergir dans le développement de critères d’achat responsable.
Cette collaboration vise à élaborer une méthode d’évaluation en vue d’identifier les producteurs gaziers ayant mis en œuvre les meilleures pratiques pour minimiser les impacts de leurs opérations sur les communautés et sur l’environnement, notamment en matière d’émissions de méthane.
Au cours de l’exercice 2018, Énergir souhaite réviser les critères de production responsable avec ses parties prenantes, déployer un projet pilote avec des producteurs proactifs et éventuellement procéder aux premiers achats de gaz naturel en utilisant cette nouvelle démarche. »
 

AF