Cosmos bipenné Photo : Gilles Ayotte, Université Laval
Cosmos bipenné Photo : Gilles Ayotte, Université Laval

Les populations d'abeilles et autres insectes pollinisateurs diminuent de façon drastique, c'est un fait indéniable. Les causes d'une telle baisse sont multiples : les pesticides présents dans leur environnement, la perte d'habitats naturels et le manque de ressources florales, les maladies... Est-il possible de contribuer à la survie de ces insectes dont la présence est essentielle à la pollinisation de plusieurs cultures ? La réponse est oui. Parmi les moyens qui sont à notre portée : 
1) la préservation des abords des champs, des chemins, des fossés et des boisés où poussent une grande diversité de plantes à fleurs;
2) l'aménagement de platebandes et d'espaces fleuris qui deviendront autant de sites de butinage;
3) l'installation de nichoirs.

Des plantes pour joindre l'utile à… l'ornemental

 Lupin des jardins Photo : Marie-Odile Lebeau, consultante en botanique apicole
Lupin des jardins Photo : Marie-Odile Lebeau, consultante en botanique apicole

Un grand nombre de plantes à fleurs qui poussent en milieu naturel attirent l'abeille domestique (Apis mellifera), les abeilles sauvages (mineuses, fouisseuses, charpentières, etc.), les bourdons et les papillons. Ces insectes en récoltent le nectar et le pollen. Le nectar est notamment transformé en miel par l'abeille domestique. D'autres insectes pollinisateurs l'utilisent comme source d'énergie. Quant au pollen, il s'agit d'une source de protéines essentielle aux abeilles.

Originaires du Québec (plantes indigènes) ou introduites par l'homme sur le territoire, plusieurs de ces plantes s'avèrent intéressantes pour enjoliver nos jardins. Par exemple, la boule azurée, le liatris à épis, la monarde fistuleuse et la vigne vierge à cinq folioles sont des vivaces ornementales particulièrement intéressantes pour leur production de nectar. La phacélie à feuilles de tanaisie et le cosmos bipenné se distinguent chez les annuelles. Le céphalanthe occidental et le dièreville chèvrefeuille font bonne figure chez les arbustes, et le tilleul d'Amérique, chez les arbres.

La grande angélique (bisannuelle), la clématite de Virginie, l'eupatoire maculée et le lupin des jardins (vivaces) sont de bonnes sources de nectar et de pollen. C'est aussi le cas de certains arbres et arbustes, comme le houx verticillé, les cerisiers, les pruniers, le sumac vinaigrier, les amélanchiers et le tilleul à petites feuilles.

Cette liste est loin d'être exhaustive. Elle vise à sensibiliser les horticulteurs, les paysagistes et les passionnés d'horticulture au potentiel nectarifère et pollinifère de plusieurs  plantes, arbustes et arbres  ornementaux.

Des nichoirs pour les insectes 

 Différents nichoirs constitués de tiges creuses Photos : Joseph Moisan-De Serres
Différents nichoirs constitués de tiges creuses Photos : Joseph Moisan-De Serres

Les oiseaux ne sont pas les seuls à pouvoir s'approprier une petite cabane construite de la main de l'homme pour se reproduire et s'abriter, les insectes pollinisateurs en profitent aussi. Il est facile de fabriquer un attrayant nichoir pour les pollinisateurs qui, dans la nature, font leur nid dans des cavités (bûches, troncs d'arbres, etc.). Il suffit de creuser, à l'aide d'une perceuse et d'une mèche, une série de trous dans un bloc de bois non traité (4 po x 4 po ou 4 po x 6 po par exemple). Fermés à une extrémité, ces orifices deviennent autant de cavités dans  lesquelles les insectes viendront loger.

Il est également possible de construire un nichoir avec des tubes de plastique ou de carton, ou encore des tiges creuses de plantes comme le roseau, le tournesol et le bambou. Ayant 30 mm à 1 cm de diamètre et de 5 à 15 cm de longueur, ces tubes ou ces tiges sont attachés ensemble  puis placés dans une section de tuyau de plastique fermée à l'une de ses extrémités. Vous pouvez également utiliser un seau de plastique, un carton de lait ou une boîte de conserve.

Quel que soit le modèle choisi, le « nichoir » doit être installé dans un endroit ensoleillé, peu exposé aux forts vents et à environ un mètre du sol pour éviter que la végétation environnante en entrave l'accès.

 Tilleul d'Amérique Photo : Gilles Ayotte, Université Laval
Tilleul d'Amérique Photo : Gilles Ayotte, Université Laval

Lecture suggérée

Ces renseignements sont tirés du Guide d'identification et de gestion des pollinisateurs  et des plantes mellifères, publié par le Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ). Consultez-le pour découvrir des plantes, des arbustes et des arbres ornementaux qui attirent les insectes pollinisateurs, pour savoir identifier ces derniers et apprendre comment fabriquer et entretenir des nichoirs qui leur seront utiles.