Pièce jointePour répondre à l'étonnement et aux doutes de l'animatrice de Radio-Canada Catherine Perrin, qui accueillait le Dr Dominique Belpomme à son émission Médium large ce vendredi 6 juin, voici la source des divers sondages nationaux où plus de 10 % des Européens se disaient électrosensibles. 

Nuançons :

• jusqu'à 13 % des gens disent être hypersensibles à de très faibles doses de certaines substances chimiques et/ou ondes, comme le relatait en 2003 une étude parue dans la revue scientifique Environmental Health Perspectives. (En 2013, des chercheurs citant cette étude soulignaient que les employeurs devraient adapter les milieux de travail de toute urgence en réduisant la pollution chimique.)

• mais de ce 13 %, seulement 1 à 3 % des gens sont hypersensibles au point d'avoir perdu leur emploi et vivre de graves problèmes de logement. Ils ne peuvent plus vivre ni travailler dans nos environnements modernes car ils vivent des symptômes aigus qui à la limite peuvent les tuer, comme un crise d'asthme, un choc anaphylactique, etc. Leur système nerveux est atteint si gravement qu'ils réagissent à un très grand nombre ou à toutes les substances chimiques et/ou fréquences d'ondes.

• mais selon le Dr Belpomme et des chercheurs comme Magda Havas, plus de 30 % de la population vit des symptômes incommodants - mais pas nécessairement handicapants - liés à la pollution, mais la majorité de ces personnes ne sont pas conscients de ce lien.

En 2007, la Commission canadienne des droits de la personne publiait trois rapports (un avis médical, un avis juridique et une politique) concernant les hypersensibilités environnementales.

S'il y a consensus scientifique sur ces problèmes de santé méconnus, il n'existe que chez les experts indépendants qui les étudient depuis plusieurs années et qui ont publié la vaste majorité des études en la matière. Les gouvernements et médias ne citent généralement que les études dites négatives qui nient le lien maladie et l'électrosmog, notamment. Or deux fois sur trois, celles-ci ont été financées par l'industrie, a découvert le chercheur Henry Lai, et elles sont moins nombreuses que les plus de 3 000 études positives qui sont à 70 % signées par des chercheurs indépendants.

Ces études positives constituent une preuve suffisamment convaincante et inquiétante pour justifier l'application du principe de précaution, estime l'Association médicale autrichienne. Celle-ci est devenue la première autorité médicale d'un pays à publier une directive sur le diagnostic et le traitement des symptômes et maladies liés à l'électrosmog. (Traduction française de cette directive.)

Le Dr Belpomme, qui traite plus de mille patients électrohypersensibles depuis 2009, compte organiser en mai 2015 une conférence internationale sur l'électrohypersensibilité, où les chercheurs pourront faire état des découvertes les plus récentes en la matière. Mais l'une des meilleures études sur le sujet fut publiée en 1991, celle du chirurgien thoracique et cardiovasculaire William J. Rea.

Pour en savoir davantage, lire nos grands dossiers:

Quand le vase déborde : l’intolérance aux ondes

Champs électromagnétiques : douze façons de se protéger

Merci à l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique et à Canadiens pour une technologie sécuritaire d'avoir financé le voyage de notre invité le Dr Belpomme. Merci à Éric Ferland, promoteur de la foire Projet Écosphère Montréal, d'avoir permis qu'il y prononce deux conférences. Et merci au professeur Paul Héroux d'avoir organisé, le 6 juin, une micro-conférence médicale (en anglais) sur l'électrohypersensibilité, à la Faculté de médecine de l'Université McGill, où il dirige le programme de santé au travail. MM. Héroux et Belpomme y furent accompagnés par le Dr David O. Carpenter et Magda Havas PhD. Cette première québécoise sera disponible en vidéo sous peu sur maisonsaine.ca.